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toujours été pourConcina le sujet de graves méditations. En 1753, il publiait : Istruzione de’confessori, e de’penitenti par amministrare, e frequentare degnamente il S’S. sagramento délia penitenza, in-4°, Venise, 1753, 1755. Les partisans de la morale relâchée furent un peu émus et l’écrit fut qualifié de déclamation. Cf. Novelle délia rcpublica délie lettere, 1754, p. 91. L’année suivante, Concina eut l’occasion de revenir sur le même sujet. En effet, en 1754, parut un livre intitulé : Libri primi Decretalium selectas thèses congregatio sacerdotum in dont, profess. Rom. Soc. Jesu DDD. prsemittitur disserlatio theologica a sacerdote ejusdem Congregationis habita labente hoc anno 1754, Rome. Ce livre, écrit, ainsi que le remarque Concina dans la préface à la réponse, trad. franc., p. 5, non par un auteur particulier, mais au nom de toute une société de prêtres, enseignait que le sacrement de pénitence peut être administré toties quoties aux récidivistes et habitudinaires, pourvu qu’ils donnent extérieurement les signes d’un vrai repentir, encore qu’ils ne changent pas de vie et ne fassent aucun effort en ce sens. A cette doctrine qui pouvait se propager, Concina s’opposa par la dissertation suivante : De sacramentis absolutione impertienda, aut differenda recidivis consuetudinariis dissertatio theologica ad Emm. Nerium card. Corsininm, ejusdem ordinis patronum vigilanlissimum, in-4°, Rome, 1755 ; trad. franc., Paris, 1756. Dans cette dissertation, Concina enseignait qu’on ne doit donner l’absolution aux habitudinaires qu’autant qu’ils témoignent effectivement de leur intention de changer de vie et qu’ils y travaillent pratiquement. Le livre de Concina reçut l’approbation d’hommes très savants. Cf. Lettres d’approbation, trad. franc., p. 9 sq. ; Nouvelles ecclésiastiques, 1756, p. 120.

VII. CONTROVERSE SUR LE PRÊT A INTÉRÊT.

En

1743, Nicolas Brœdersen, chanoine d’Utrecht, publia un livre De usuris licitis et illicitis. Cf. Reusch, Der Index, t. H, p. 819 ; Hurter, Nomenclator, t. ii, col. 1461. Entre autres choses, il enseignait qu’un taux modéré, quand il est exigé des pauvres, est contraire à la charité, mais nullement quand il est demandé aux riches. Cette doctrine avait déjà trouvé des contradicteurs parmi les jansénistes. Cf. Picot, Mémoires pour servir à l’histoire du xviii’siècle, t. iv, p. 252, 371. En 1744, Scipio Maffei publiait à son tour un livre intitulé : Dell’impiego del danaro, in-4°, Vérone. H s’y montrait partisan de Brœdersen. Cette doctrine fut attaquée et l’Inquisition de Vérone aurait demandé à Maffei de ne plus écrire sur ces matières. Cf. Nouvelles ecclésiastiques, 1752, p. 206. En 1745, Benoit XIV voulut faire examiner la question par une commission réunie à cet effet. Concina, qui vers ce temps se trouvait malade à Gandolli, résidence du pape, voyait très souvent Benoît XIV ; aussi fut-il choisi pour être de la commission, et sur son conseil, le P. Giuli, S. J., auquel on adjoignit le P. Turrani, fut également appelé à donner son avis. La commission, composée de 14 membres, examina la question et le résultat de cet examen fut la lettre encyclique de Benoit XIV Vix pervenit, en date du 1 er novembre 1745 et adressée aux évêques d’Italie. Cf. Denzinger, Enchiridion, n. 1318 sq. Le pape rappelait le principe de la doctrine : Onine proplcrea hujusmodi lucrum, quod sortent super et, illicitum et usurarium est. On n’enta ndait pas cependant exclure certains cas où le préteur pouvait justement revendiquer un intérêt, mais en vertu d’autres considérations. Cf. Denzinger, n. 1320.

Benoit XIV avait demandé à Concina de faire un commentaire de son encyclique, mais, quand il fut prêt, on ajourna sa publication pour ne pas blesser certains personnages, grands admirateurs de Maffei dont la doctrine se trouvait ainsi tenue pour suspecte. Maffei, d’ailleurs, ne se regardait pas comme atteint ; la même année 1746, il fit paraître à Rome même une 2e édition

de son livre, accresciuta d’una lettera encicïica di sua Santilùe d’altra lettera dell’autore alla medesima Santilà sua, in-i » , Bassano, 3 août 1756.

Dans une lettre datée de Vérone, 12 novembre 1745, Maffei déclarait que la doctrine de l’encyclique se trouvait déjà dans son livre. Cf. Reusch, Der Index, t. il, p. 850. Concina se trouvait alors à Naples ; s’étanl rendu compte par son ministère de tout le mal que faisait une semblable doctrine sur le prêt, il se décida à écrire sur ce sujet. Il publia donc : Esposizione del dogma clæ la Chiesa propone a credersi intorno ail’usura, colla confulazione del libro intilolato : Dell’impiego del denaro, in-4°, Naples, 1746, 1756. Puis, de retour à Rome, il obtint la faculté de publier son commentaire sur l’encyclique, sous ce titre : In epistolam encycUcam Benedicti XIV, adversus usuram commentarius quo illuslrata doctrina calholica, Nicolai Bra^dersen et aliorum errores refelluntur, in-4°, Rome, 1745, 1748. Ce commentaire comprenait trois dissertations : dans la I re, Concina rappelle les points principaux de la doctrine catholique et ce qui, dans le document pontifical, vise l’erreur dogmatique ; dans la II 5, il expose l’état de la controverse casuistique et reprend ceux qui, sous prétexte de prouver ou de défendre le dogme catholique, énervent la doctrine ; enfin, dans la 111% il interprète l’encyclique. Cet écrit reçut l’approbation d’un grand nombre d’auteurs qui en empruntèrent fidèlement la doctrine. Cf. Sandelli, op. cit., p. 121, note a.

Concina publia encore sur le Contractus trinus, un ouvrage intitulé : Usura contractus trini disserlalionibus historico-theologicis demonstrata adversus mollioris ethices casuistas et Nicolaum Brœdersen… Accedunt appendices duee ad commentarium auctoris adversus usuram, in-4°, Rome, 1710.

Cet ouvrage, dédié au cardinal Quirini, se composait de cinq dissertations. Dans la Ve, Concina attaquait le P. Pichler, S. J., autrefois professeur à l’académie d’Ingolstadt et qui avait prétendu que l’usure, encore qu’elle soit défendue par le droit tant naturel que divin, avait pu devenir licite par suite de la coutume et du pouvoir souverain des princes. Le P. François Zech, successeur de Pichler, voulut le venger et publia sous ce titre une dissertation inaugurale : Bigor moderalus doctrines ponli/icia ; c’vrca usuras a SS. D. N. Benedicto XIV, per epistolam encycUcam episcopis llaUse traditus, ab Ingolstadiensi academia conslantcr assertus. Dissertatio 1, inauguralis, sancti rigoris specimina exhibens, quam cum annexis corollariis, Deo auspice, annuenle inclyto collegio juridico in eadem aima et calholica Bavarise universitate Ingolstadiensi préside P. Francisco Zech. S. J. S. theolog’uv, et. SS. canonum doclore, horumque professore publico, et juris primario, post consueta rigorosa examina, pro licenlia summos in utroque jure honores consequendi, publicx concertation ! subjecit Franciscus Joseph Barlh, insignis Ecclesiæ collegiatie ad S. Cyriacum Wisenstaigx canon, capit. I. V. Cand., mense decembri 17A7. Cette dissertation fut envoyée de Bavière à Concina. Cf. Christ, theol., pra-f., c. xi. En 1749, le P. Zech publia une IIe dissertation inaugurale contre Concina. Cf. Apparalus ad Christ, theol., t. I. Enfin une IIIe dissertation du même auteur ne parvint pas à Concina. Cf. Lib. de speelaculis theatralibus, diss. I, c. xix, § 13, p. 158.

VIII, CONCINA ET LE THÉÂTRE. — Concina ne pouvait guère se taire sur les abus des spectacles, et en particulier sur la fréquentation du théâtre. Il publia trois dissertations, qu’il intitula : De speelaculis theatralibus christiano cuique lum laieo tum clerico velitis dissertationes duse. Acccdit dissertatio lertia de presbyteris personatis, in-4°, Home, 1752, 175k Dans la I rc dissertation, il combat l’opinion de Louisvntoine Muratori, De publica felicitate, et celle de Scipion Maffei, Theatro ilalico, qui prétendent que la pratique du théâtre