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COMMUNISME


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il ii.iiiiiel du Saphire, qui retiennent ieci ment une partie de leur capital, après avoir prol

i H. i 1 1 vie communiste. Mb 1 Le Camus, loc. cit., V TJ-77.

Celte attitude inclul déji doctrine, où se recon la tradition apot tolique la plu ancienne sur la propriété el le communisme. Elle cadre d’ailleurs avec

une Bérie de témoignages œtte tradition se manifeste,

soit par elle-même, Boil par écho.

1. Saint Luc, ’-il tant que rédacteur dei Actet, présente le communisme de Jérusalem ainsi qu’un bel exemple d’édillante fraternité ; mais l’intention louée, le soigneux narrateur précise délicatement les ré*

de saint Pierre sur le droit de propriété ; et, plus loin, l’épisode de Tabitha, dans l’église de.lopin-, démontre bien que le communisme n’était pas regardé connue le régime obligatoire des âmes justes. Act., ix. 39.

2. Certaines variantes rédactionnelles de » synoptique » sont encore précieuses à ce point de vue. Dans le discours sui’les béatitudes, la formule de saint Luc vise la stricte pauvreté des disciples qui suivent Jésus ; la formule de saint.Matthieu vise l’esprit de pauvreté, et s’adresse à la foule par-dessus la tête des apôtres. On prenait donc bien soin de distinguer ce que le Maître commandait aux compagnons de sa vie, et ce que la massecroyante avait à s’appliquer. Luc, vi, 20 ; Mat th., V, 1 ; cl’. R. P. Rose, Évangile selon S. Luc, p. 61.

3. L’Épîlre de saint Jacques adresse aux riebes le reproche d’avoir lésé leurs salariés agricoles, vécu dans les délices, thésaurisé quand approche le dernier jour, .lac. v, 1, 6 ; Calmes, L pitres catholiques, Apocalypse, Paris, lfx).">, p. 18-19. fin apôtre du communisme invectiverait là contre le l’ait même de posséder ; ce serait trahir son principe que se borner à la réprobation de quelques péchés d’avarice, de fraude et de luxe. Le péché capital, c’est la propriété, dans l’hypothèse d’une morale communiste ; mais ici, au contraire, comme dans les Evangiles, la légitimité de la propriété est reconnue virtuellement. Ce témoignage semble bien antérieur à la ruine de Jérusalem ; et, comme l’auteur s’en révèle. par son style, chrétien juif de naissance et de culture, Batiffol, La littérature grecque, p. 5, nous tenons là un spécial écho de la tradition apostolique dans les églises palestiniennes.

4. Saint Paul, enfin, pas plus que saint Jacques ou saint Luc, ne commande aux riches d’aliéner leurs biens pour pratiquer le communisme. Il leur suggère plutôt une pratiquedela bienfaisance qui suppose la propriété et son licite usage. I Tim., vi, 18. Les riches s’enrichiront de bonnes œuvres et se montreront partageux, communicatifs (xoiviovhcov ;) ; communisme de charité et non de dépossession, qui présuppose le fait et le droit de la fortune privée. Xos documents de la tradition apostolique demeurent donc unanimes.

Y. Les pères et le communisme. — 1° Les primitifs.

— Le document catéchétique intitulé Doctrine des douze apôtres recommande l’aumône dans un style communiste, qui s’inspire du langage des Actes, iv.’, ) !, et qui respecte néanmoins le droit individuel ou familial de la propriété. « Tu ne renverras pas l’indigent ; mais tu auras tout en commun avec ton frère et tu ne diras point que c’est à toi ; car, si dans l’immortel vous êtes co-partageants, combien plus dans les biens qui meurent. 9 Doctrine, iv, 8, l’uni, . Patres apostolici, 2e édit., t. i, p. 12. Ces hyperboles d’une charité’communicative doivent s’interpréter en fonction du précepte de l’aumône, intimé plus loin, xv, i. p. 34 ; et de l’état social

squl dîme,

mu. 2, 5, p. 30 pi., pi i. t. m. - Boni 1 1 i qu

fournir aux prophèti i dlme du : I aire, des bœufs et brebis, du pou li d’huile, d de viii, du vestiaire et d

semble trahir un régime de cultun dans un p>- de collines et de mon’être bien la Palestine ou les chaîne* bordai

yrien. Somme toute, la boi te, , de la propriété dans les églises i urales qu’elli pule mo. u de I aumône et de la dilue, elle ne pn que le communisme de la chant, -. Cel ment

daterait de la période 80-|(H). selon Punk ; il lui m. nie antérieur, « I après M liatiilol : en tout cas il continue d la tradition apostolique. La Lettre

dite de Barnabe adresse la même morale et dan m. nés termes, à peine variés, à des citadins qui bien ! des manieurs d’argent et d’affaires, Barn., xix, 8, 11. Punk, Patres apostolici, p

Clément de Rome, disciple de saint Pi< -, int

Paul, qui i avait leur oi dans les oreilles, S.li Cont. liœr., iii, 3, /’.’/'., t. vii, col. v i’.". recommande l’aumône aux riches, el non le par ;.rs biens : « Que le riche tasse largesse au pauvre ; que le pauvre loue l’i'-u « le lui avoir donné- le suppléant de sa pénurie. / Cor., xxxviii, i. Punk, t. i. p. 146. Emile de Laveleye et plusieurs autres économistes attribuent, il est vrai, le texte suivant à Clément : En bonne ji tout devrait appartenir i tous. C’est l’iniquité qui a fjit la propriété privée., Ce texte ne se trouve..i< dans les écrits authentiques de Clément, mais dans une fausse décrétait*, composée au IX’siècle par le pseudo-Isidore et déjà reconnue apocryphe au xviie siècle E, de Laveleye, Le socialisme contemporain, Introduction, p. xvii. Voir le texte latin du faux, P. G., t. I. col. 506, 507.

Clément d’Alexandrie recense la théorie du communisme primitif et obligatoire, comme formulée par le gnostique Epiphane. Slroni., m. 2, /’. <>'., t. vin. col. 11U5-11W ; cf. P. G., t. vii, col. I208. Mais, personnellement, le grand théologien d’Alexandrie prêche à ses riches concitoyens le détachement du ca-ur et l’aumône généreuse, rien de plus. Telle est la morale que la célèbre homélie tjuis dues talvetur ? entend tirer de l’épisode du jeune homme riche. /’. G., t. IX, col. I 662, notamment, n. 11. 12. col. 016 : n. 13, col. 617 ; n. 33, 3-i, col. 639. Mais Clément d’Alexandrie n’a pas plus de chance que son homonyme romain : sur la foi de quelle citation sans contrôle un sociologue éminent lui peut-il bien attribuer un texte communiste qui ressemble fort à celui de la fausse décrétalecitéeplus haut’.' P. Bureau, La propriété, dans La seienee sociale, WO-2. t. xxxiv, p. 232.

Tertiillien prêche de iiiémeà Carthage le communisme de la charité, mêlant aux hyperbole* de s ;, ferveui précisions de jurisconsulte sur le droit de chacun à disposer de ses bien*, i Tout est commun entre nous, sauf les femmes, i Apolog., c. xxxix./’. L., 1. 1, col. 470, T, i ; et plus loin l’apologiste spécifie que chacun contribue de son aumône a la caisse commune, s’il le veut Lien, quand il le veut, comme il le veut et d’apn moyens. Autant de clauses contraires i l’idéal du communisme obligatoire.

Ainsi des Pères apostoliques aux Pères ou écrivains ecclésiastiques du IIIe siècle, le problème du communisme est implicitement résolu, sans même qu’on l’ait posé. Il se résoud par les maximes traditionn, évangéliques, du détachement dans la richesse et de l’aumône fraternelle, qui institue simplement des partages charitables entre riches et pauvres. L’Eglis) pas dévié d’un communisme primitif, héroïque et impraticable ; elle a tout simplement appliqué les principes di son Mai Maître, en héritant de son cœur et de sod bon sens.