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559 COMMUNION EUCHARISTIQUE [SOUS LES DEUX ESPÈCES) rxJO

P. (’., t. i xvii. col. 1598 iq., ii Nfeéphora < :.iiii-i’-, II. /.’., I. Mil, c. mi, /’.’.'., i. « mai, col. 863 sq. i n hérétique macédonien, converti I la vraie i"i par la l>i dication de Chryaoatome, voulant décider son ép hérétique à mivre on exemple, lui demande de p ciper i c lui au m hari tique, aoui peine de

rupture complète. La femme hérétique promet <l accomplir ton di lir. Elle l’approche comme le* autrea Qdélei :

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servante qui l’accompagnait lui avant alor< donné secrètement le pain qu’elle avail apporté de la maison, celui-ci devint dur comme la pierre déa qu’elle j eut marqué L’empreinte de sea dents. Fait dont Sozomène garantit l’authenticité en ajoutant que cotte pierre miracul se conservait encore dans l’église de Constantinople. Ce fait, avec toutes les circonstances rapportées par Sozomène, ne convient qu’à la réception el à la manducation du pain eucharistique. Il paraît d’ailleurs comme un fait en lui-même habituel soit à l’époque de Chrysostome soit à celle de So/.omène. A Jérusalem, au témoignage du cardinal Humbert ({1061), non contredit par les Crées, se conservait depuis la plus haute antiquité l’usage de communier sous la seule « -, du pain. Advenus Grstcorum calumnîat, c. uni, P. L., t. cxi. iii, col. 951 sq. En Occident, l’histoire nous fournit aussi plusieurs preuves irrécusables « le l’existence de cette même coutume. Saint Léon le Grand (j- 161), Senti., xlii, c. v, /’. A., t. i.iv. col. 279sq., J constate qu’à soi, époque, à Home, les manichéens, tout en s’abstenant de la réception du sang de Jésus-Christ, réussissaient à se dissimuler en se mêlant aux fidèles pour la réception du corps du Sauveur. Ce qu’ils n’auraient pu accomplir si la coutume de recevoir les deux espèces avait été alors observée par tous les fidèles. C’est sans doute cette hypocrite dissimulation des manichéens que voulut empêcher le pape saint Gélase († 496) en édictant l’ordre qui lui est attribué par le Décret de Gratien : cuit intégra sacramentel pereipiant aut ab integris areeautur, part. III, De. cunseerat., dist. ii, c. 12, P. L., t. clxxxvii, col. 1736 ; Benoit XIV, De sacrosancto missse sacrificio, 1. II, c. xxii, n. 23, loc. cit., p. 230, quoique Gratien, par le titre « ju’il donne lui-même à ce chapitre, entende ce texte de l’obligation qui incombe au prêtre de recevoir le sang aussi bien que le corps de Jésus-Christ. Cette prescription de saint Gélase, d’après la raison même qui la motivait, ne devait être que temporaire et locale ; de fait, une certaine coutume de ne communier que sous l’espèce du pain fut subséquemment reprise à Rome. Au temps de saint Grégoire le Grand, vers l’an 600. la communion était habituellement distribuée aux fidèles sous la seule espèce du pain, avec des hosties oll’ertes par les fidèles, comme le prouve le fait rapporté par Mabillon sur le témoignage de Paul diacre. Une noble matrone romaine, ayant observé que Grégoire lui présentait pour la communion le pain qu’elle avait elle-même ollert, se prit à sourire. Le pontife étonné ayant pour cela différé de lui donner la communion et lui ayant, après les saints mystères, demandé raison de cette attitude, cette personne répondit qu’elle ne pouvait croire que le pain qu’elle avait elle-même confectionné fût le corps du Seigneur. Pour convaincre son incrédulité Grégoire obtint un miracle ; la chair du Christ apparut visiblement sur la palle qui recouvrait l’hostie. Ce qui convertit l’incrédule. Mabillon, Annales ord. S. Bcnedicii, I. IX, c. zj.hi, Lucques, 1739, t. i. p. 239. Ce récit, où la communion sub specie vint ne ligure aucunement, prouve qu’à cette époque les fidèles de Rome communiaient sous la seule espèce du pain. La même coutume existait dans les Gaules au vr siècle, au témoignage de saint Grégoire de Tours (f594), flistoria Francovum, 1. X, c. viii, P. L., t. lxxi, col. 535.

Au comte l ulalins qui lui réclamait la communion

malgré un renia antécédent, l’évéque met

i pondit i La rumeur populaire von rima

i icide i ignore i rou ime, « in.- Dieu et le martvr saint Julien rou

loneus e$, ut a^ ame

tibi i ticulam aUjue importe >. « tua. *

Paroles qui ne peuvent convenir qu’à la communion

I « seule espèce du pain que les bon, vaient encore dans leur main et portaient eu - mes a leur bouche.

V « ’époque, la règle cénobitique attribuée

à saint Colomban [-615) statue expressément que les qui ne sont pas instruits et tonc< ux qui manquent aussi de l’instruction néi non accédant. Régula cœnobialis, c. x. /’. L., t. i.xxx, col. 220. D’où Mabillon. Annale » mil. S. Bcnedicii, I. Mil, c. xiv, t. I, p. 193, conclut avec rai-ori qu’à a " époque la communion sous une seule es] parfois en usage.

Le IIP concile de Tours, en 813, can. 19, Labbe, t. ix, col. 351, mettant les prêtres en garde contre la distribution indiscrète de la sainte communion à ceux’jui seraient forte peccatis majoribut irretiti, ne parle que du corps du Seigneur, pertonis adstantib Do mini indiscrète non tribuant. Ce qui semble le (ait habituel de la communion sous la seu du pain. En 836, le IIe concile d’Aix-la-Chapelle, demandant que l’on rétablisse la coutume de communier chaque dimanche, ne parle également que de communicatio corporis Doniini, c. ni. can. 32. afansi, t. xtv, col. 694. Du ix » au xiie siècle, aucun document certain ne démontre la persistance de cettecoutump.de même qu’aucun ne prouve son entière et universelle cessation.

Observons d’ailleurs que la communion sous la seule espèce du pain a pu être plus rare ou n’être point mentionnée à cette époque, à cause de l’introduction de deux nouveaux usages : celui de Vintinctio dont nous parlerons bientôt et celui de boire après la communion sut/ specie parus du vin non consacré mélangé de quelques gouttes du précieux sang, ce qui s’appelait néanmoins communicatio sanguinis Chriêli. oirt. I, col. 92. Aussi à mesure que ces usages s’affaibl is sen t ou disparaissent, la communion sous la seule espèce du pain devient bientôt la seule usitée. Mais cette modification se lit assez lentement. Vers le milieu du xiie siècle, Robert Pulleyn (t1146), en constatant combien il convenait aux laïques de communier sous la seule espèce du pain et sans recours à Vintinctio réprouvi’e par l’Église, laisse entendre que la communion sub una specie panis n’était point encore généralement adoptée. Sent., 1. VIII, c. iii, P. L., t. ci.xxxvi. col. 963 sq. A la même époque, un disciple d’Hugues de Saint-Victor, inia Sent., tr. VI, c. vi. P. L., t. ct.xxvi, col. 142. affirme guod, liect i ; i duabus sunmtur speciebus, f in utrague integer Chris tus sumitur.

Parallèlement à un usage de communier parfois sous la seule espèce du pain, même dans l’intérieur des églises, l’on constate, après le VIIe siècle, la pratique assez fréquente de Vintinctio panis qui fournit quelque preuve en faveur de la non-nécessité de la communion per modum potus. Cet usage qui consistait à détremper le pain eucharistique dans le précieux sang, en administrant ce sacrement, n’est point i la té avant le IIP concile de Braga en 675. Le i< canon de ce concile interdit cet usage, parce que l’Evangile, dans le récit de l’institution de l’eucharistie, mentionna le pain et le vin comme « tant séparés, et <ju il ne parle de pain trempé que pour Judas. Mansi, t. xi. col. 155. Celte coutume s’introduisit de nouveau au selon l’auteur du Micrologus qui en parle comme d’un usage nouveau et digne de désapprobation : Non est