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COLLINS — COLOMBAN (SAINT)


tique, » p. 44 ; la même interprétation est donnée des autres prophéties auxquelles apôtres et évangélistes font appel. Dans cet ouvrage, qui enlevait presque toute valeur à l’un des arguments préférés de l’apologétique traditionnelle, Collins fait preuve d’une vaste lecture ; il s’inspire en particulier fréquemment des travaux de Richard Simon. En deux ans, trente-cinq livres ou brochures furent publiés à l’occasion du Discourse of the grounds, qui eut les honneurs d’une réfutation ofticielle dans des thèses d’Oxford et de Cambridge.

Collins acheva d’expliquer sa pensée dans un travail sur le sens littéral des prophéties, Scheme of literal prophecy, La Haye, 1726 ; Londres, 1727 ; il examine en détail douze prédictions que Chandler, évêque de Lichfield, lui avait présentées comme s’étant réalisées « littéralement et uniquement dans le Messie » . Une critique spéciale est faite de la prophétie de Daniel, où Collins voit « l’œuvre d’un faussaire, écrite non pendant la captivité de Babylone ou immédiatement après, mais postérieurement à la mort d’Antiochus Épiphane » , p. 440 sq.

Biogpaphia brilannica, Londres, 1789, t. IV, p. 22 sq. ; Nichols, Illustrations of the literary history of the iSth century, Londres, 1817, t. II, p. 149 sq. ; Dictionary of national Biography, art. Collins Anthony de Lestie Stephen ; Kirchen-Icxikon, t. iii, p. 1474 ; Realencyklopiidie fur prot. Theol., t. iv, p. 540 sq.

J. DE LA SERVIÈRE.

    1. COLLINS Henri##


2. COLLINS Henri, Brabançon d’origine, prit l’habit dominicain au couvent de Bruxelles. Reçu maître en théologie par la faculté de Douai, il enseigna au couvent de Louvain, en qualité de lector primarius, puis de régent. Il enseignait encore en "1692. Collins prit part aux discussions sur la grâce. On a de lui : 1° Thèses de gratia per se efficaci juxta inconcussam sancti Thomæ ejusque scholse doctrinam, imprimées à Louvain, in-12, 10 mars 1590, 13 mars 1591, mai 1592, 21 et 23 juillet 1592 ; 2° E.rpostulalionem brevem contra pertinens R. P. Jsaaci de Brugen S. J-, sacrée théologies professons, in-12, Louvain.

Quétif-Echard.. Scriptores ordinis prædicatorum, t. il, p. 732.

R. Cori.ON.

    1. COLLIUS François##


COLLIUS François, théologien italien, né prés de Milan et mort dans cette ville en 1610. Il appartenu il à la congrégation des oblals de Saint-Charles et fut grand pénitencier du diocèse de Milan. On a de cet auteur : Conclusiones in sacra theologia numéro MCJ.XV una cnn) variorum doctorum opinionibus, in-4°, Milan, 1609 ; De sanguine Christi libri V in r/uibus de illiusnatura, e/Jnsionibus ac niiracidis copiose disseritur, in-4°, Cologne, 1612 ; Milan, 1617 ; De animabus paganorum, 2 in-4°, Milan, 1622. Dans ce dernier ouvrage, l’auteur se demande si Adam, Caïn, Sarnson, Salomon, Melchisédech, Job, Balaam, la reine de Saba, Homère, Aristote, Caton et bien d’autres personnages célèbres de l’antiquité ont été sauvés ; on y trouve également une dissertation sur les sibylles et les rois mages. Une édition avec de nombreuses modifications fut publiée en 1633 et réimprimée en 1740.

Pli. Argelati, Bibliothcca scriptorum mrdiolanensium, 2 in-f..)., Milan, 1745, t. i, p. 442 ; G. Tiraboschi, Storia délia letteratura italiana, in-8° 1824, t. viii, p. 167.

B. Heurtebize.

    1. COLLYRIDIENS##


COLLYRIDIENS. Saint Épiphane raconte, User., i.xxix, /’. (’. I. xi il. col. 740, (nie, de son temps, de la Thrace et de la Scythie supérieure est passée eu Arabie une coutume étrange et ridicule, celle de l’offrande de petits gâteaux. Ces gâteaux étaient offerts par les païens à Cérès. Or quelques chrétiennes superstitieuses, voulant rivaliser, d’une part, avec les Quintilla, les Maxi ii il la et les Priscilla montanistes, el protester, d’autre part, contre les détracteurs du culte de Marie ou les antidicomarianites, résolurent d’emprunter cet usage

païen et de le pratiquer en l’honneur de la sainte Vierge. Elles offraient donc en sacrilice à la mère de Dieu ces petits gâteaux, connus sous le nom de xoXXuptç, et les mangeaient ensuite : d’où leur nom de collyridiennes. Léonce de Byzance fait allusion à ces pains que les philomarianites, comme il les appelle, offraient à Marie. Contra Nestor, et Eutijch., III, vi, P. G., t. lxxxvi, col. 1364. Ce n’était là qu’un emprunt indiscret, privé, nullement autorisé par l’Église : il aurait pu simplement prêter à sourire, mais il se trouvait entaché d’idolâtrie. Et c’est à cause de cela que l’évêque de Salamine le blâme, le réprouve, d’abord parce que ce n’est pas aux femmes qu’appartient le rôle de sacrificateur, ensuite parce que le sacrifice n’est dû qu’à Dieu, et enfin parce que Marie, n’étant qu’une créature, n’a aucun droit à des honneurs divins. Les collyridiennes avaient cru protester contre un excès, elles étaient tombées dans un autre. C’est pourquoi elles sont rappelées à l’ordre. Au vnie siècle, saint Jean Damascène parle encore des collyridiennes ; mais il ne fait que reproduire, en l’abrégeant, le récit de saint Épiphane. Hær., lxxix, P. G., t. xciv, col. 728 sq.

Smitti et W’ace, Dictionary of Christian biography, Londres, 1877, t. i, p. 596 ; U. Chevalier, Répertoire. Topo-bibliographie, t. i, p. 746.

G. Bareille.

    1. COLOMBAN (Saint)##


COLOMBAN (Saint). - I. Vie. IL Règle. III. Pé’nitentiel. IV. Lettres, instructions et autres ouvrages. I. Vie.

Colum, en latin, Columba (par diminutif, Colman, en latin, Columbanus), en français, Colomba » , naquit vers 540, en Lagénie (le Leinster actuel), province située au sud-est de l’Irlande. Poussé à renoncer au monde et à se livrer tout ensemble à l’étude des

I sciences et à la recherche de la perfection, il vint se mettre sous la direction de Senell, au monastère de Cluain-Inis, puis de Comgall, dans la fameuse abbaye de Bangor. Après un certain nombre d’années de vie religieuse, il fut gagné par ce désir mystique d’abnégation et d’aventures qui tourmentait les gens de sa race et, muni de la bénédiction de Comgall, il prit la mer avec douze compagnons, parmi lesquels se trouvaient Colomban, son neveu, Gall et peut-être Deste ou Déicole, le fondateur de Lure. Après avoir fait escale sur la côte de la Grande-Bretagne, il aborda en Gaule, on ne sait sur quel rivage. Agnoald, leude burgonde qui fut le père de saint Aile, abbé de Rebais, lui procura la protection de Contran, roi de Bourgogne, lequel lui ouvrit la grande forêt de Vôge. C’est là qu’au pied du ballon de Servance, vers 590, Colomban et ses compagnons fondèrent le monastère d Annegray, puis bientôt après, sur la même rivière du Breuchin, Luxeuil, et enfin. non loin de là, une troisième communauté’qui s’appela Fontaine. Durant vingt ans, Colomban dirigea, d’une main ferme et d’un zèle inlassable, cette confédération de trois monastères, attirant par son austérité des centaines de disciples, jouissant dans toute la région et audelà d’une considération faite de respect, de reconnaissance et de crainte, en imposant même au roi Thierry II et à son aïeule lîrunehaul. Mais la sainte liberté avec laquelle il reprochait au souverain ses dérèglements, lui valut l’inimitié de la vieille reine. En 610, il fut expulsé de Luxeuil, avec les Irlandais et les Bretons, ses disciples, et conduit, par Besançon, Avallon, Nevers, Orléans, Tours, jusqu’à Nantes, d’où l’on devait le diriger mis l’Irlande. Il s’échappa au moment même de rembarquement et vint à la cour de Clotaire II, puis à celle de Théodebert II. Après avoir décliné les dires du roi de Neustrie qui le pressait de se fixer dans ses États, il obtint du monarque d’Austrasie l’autorisation de se choisir une retraite chez les peuples encore barbares qui occupaient l’extrémité orientale de ce vaste royaume.

Il remonta le Rhin, essaya de s’établir à Tuggen, à la tête du lac de Zurich, mais un excès de zèle de saint