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o’est poinl’lit auoir le libéral arbitre, pource qu’il ni., penser ou bien autant comme

le mal : mais seulement pource qu’il n’est point sujet à contrainte : laquelle liberté n’est point empescl combien que nonsoyons mauvais >t serfs de péché et que nous ne puissions autre chose que malfaire. Nous voyons donc qu’ils (les docteurs scolastiquet confessent l’homme n’estre point <lit auoir libéral arbitre, pource qu’il ait libre élection tant de bien comme de mal : mais pource qu’il (ait de volonté et non par contrainte : laquelle sentence est bien vraye. Mais quelle mocquerie est ce, ’l orner une chose si petite d’un titre tant superbe ? Voilà une belle liberté, de dire que l’homme ne soit point contraint de servir à péché : mais que tellement il soit en servitude volonlaire, que sa volonté suit tenue captive des liens de péché. Certes j’ay en horreur toutes contentions de paroles, desquelles l’Église est troublée en vain : mais je seroye d’avis qu’on évitas ! tous vocables esquela il va quelque absurdité, et principalement là où il y a danger d’errer. <>r, quand on assigne libéral arbitre à l’homme, combien j en a-t-il qui ne conçoivent incontinent qu’il est maistre et de son jugement et de sa volonté’, pour se pouvoir tourner de sa propre vertu et d’une part et d’autre ? Mais on pourra dire que ce danger sera osté, moyennant qu’on advertisse bien le peuple que signifie le mot de franc arbitre. » Institution de la religion chrétienne, 1. ii, c. ri, n. 6, 7, Genève, 1609, p. 116. Baius et Jansénius reprirent à leur compte la distinction entre la nécessité et la coaction et en firent un des points essentiels de leur doctrine religieuse. Les propositions suivantes condamnées par l’Église l’attestent.

Ce qui se fait volontairement, se fit-il d’ailleurs nécessairement, se fait néanmoins librement.

Ce genre de liberté qui exclut la nécessité ne se trouve point dans les saintes Écritures sous le nom de liberté ; on y trouve seulement le nom de liberté opposée à la servitude du péché.

La violence seule répugne à la liberté naturelle de l’homme.

Pour mériter et démériter dans l’état de nature déchue, il n’est pas requis que l’homme ne soit pas nécessité, il suffit qu’il ne soit pas contraint.

30. Quod voluntarie fit, etiamsi necessario Bat, litière tamen lit. Baius, Denzinger, Enchiridion, n. 919.

41. ls libertatis modus qui est a necessitate suli liliertatis nomlne nim reperitur in Scripturis, sed solum nomen libertatis a prccato. Baius, Démanger, n. 921.

66. Sola violentia répugnât libertati hominis naturali. Baius, Denzinger, n. 946 ; voir t. ii, col. sl-83.

3. Ad mercndum et demerendum in statu naturae tapsae n"ii requiritur in homine libertas a necessitate, sed suflicit libertas a coactione. Jansénius, Denzinger, n. 968.

Toute la doctrine de ces hérétiques sur la liberté de coaction peut se réduire aux affirmations suivantes : l « Il faut distinguer entre nécessité et coaction. La nécessité est au dedans, c’est le déterminisme naturel des créatures ; la coaction vient du dehors, elle est une intervention étrangère violente. —2° La volonté humaine, depuis le péché originel, est nécessitée, mais, naturellement, elle est libre de toute coaction : même quand Dieu et le démon agissent en elle, ils le l’uni sans coaction : « Sainct Augustin accomparage en quelque lieu la volonté de l’homme à un cheval, qui se 1 gouverne par le plaisir de celuy qui est monté dessus. Il accomparage d’autre pari Dieu et le diable à des chavauçheiirs : disant que si Dieu a occupé’le lieu en la volonté de l’homme, comme un bon chavaucheur et bien entendu, il la conduit de bonne mesure, il l’incite

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traire, i l< diable.i gagné la | ne un tnau

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pour le présent, puisque non’- n’ei meilleure. Ce qui est doue dit que la volonU l’homme naturel est sujette à la »

en estre menée : soit contrainte par force et niaugrê qu’elb obtempérer, comme « /, contraindrait nu >.<, {, t fa office, combien qu’il ne le voulust punit : i nonentendons qu’estant abusée des tromperies du diable, 1/ <<>/ nécessaire qu’elle se submette pérer à ce que bon luy semble, combien qu’contrainte. Calvin, ibid., 1. ii, c. iv, p. i : t9. — 9 l tut qu elle ne subit pas « le contrainte, la ol humaine reste libre quoique nécessitée : la nécessite’t la liberté’vont de pair et peuvent très bien qualités simultanées d’un même acte. C’est la pro| tion 39 de liai ii-. : Quod voluntarie fit, et n$a rio fiât, libère tamen /it. — 4° La volonté’humain* perd sa liberté qu’en présence de la contrainte. Quand nous voulons déterminément une chose et qu’une fi extérii ure vient nous obliger à en faire une autre que nous ne voulons pas, c’est la coaction et donc la t de la liberté. — 5° La liberté est des lors purement’t simplement l’absence de toute coaction, comme l’an libre quand il n’est enfermé dans aucune enceinte, comme la machine a un jeu libre quand elle n’i St enpar aucun corps étranger, comme la plante’pousse librement en haut-vent, quand elle n’est < jettieà aucune forme, ni fixée à aucun mur. La volontéest considérée comme une force naturelle déterminée qui suit son cours nécessaire, mais est réputée libre tant que rien ne vient du dehors gêner ou empêcher le jeu spontané de son actiité. — 6° Dieu et le démon peuvent agir sur la volonté sans contrainte. Ils, n connaissent les ressorts secrets et les meuvent sans violence. Ils ne font, pour ainsi dire, qu’un seul composé avec l’âme comme le cheval avec sa monture, le mécanicien avec sa machine. Leur action est des lors trop peu étrangère et même trop intime pour être considérée comme une coaction. Ainsi agit sans contrainte la délectation victorieuse, dans le système de Jansénius.

III. Si L’ABSENCE DE COACTION CONSTITt E LA UBEBTÉ.

— Quelques observations sufliront pour montrer combien est mal compris par les hérétiques le rôle de la coaction dans la liberté. Ils prétendent que Vais* de coaction constitue la liberté, que la présence de la coaction enlèe la liberté. La saine philosophie chrétienne affirme à rencontre que l’absence de la coaction ne suffit pas à constituer la liberté, que la présence de la coaction ne subit pas à détruire la liberté,

1 » Que la liberté parfaite enveloppe la liberté de coaction, la chose va de soi. En effet, là où il y a contrainte, il y a une influence extérieure qui vient peser sur la détermination de l’homme, gêner le libre jeu de sa délibération et de ses décisions. La liberté de coaction n est qu’une liberté fonctionnelle, l’indépendance extérieure qui permet à un être d’évoluer normalement suivant les tendances propres de sa nature. A ce compte, tout être abandonné à lui-même est libre, depuis la pierre qui tombe d’une cime, depuis le n d’encens qui monte dans l’atmosphère, jusqu’à la plante sauvage qui pousse dans la plaine inculte, jusqu’au cerf qui cherche la fraîcheur des sources, jusqu’à l’âme qui contemple la divinité et l’aime, jusqu’au l’ère qui engendre le fils. Cf. IVi.ui. De open