Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 3.djvu/114

Cette page n’a pas encore été corrigée
205
206
CLÉMENTINS (APOCRYPHES)


la première fois par Dressel qui l’appela Epitome i (E 1) ; l’autre édité par Turnébe, puis par Cotclier et par Dressel et nommé Epilome II (E 2). Ce dernier se trouve P. G., t. I, col. 469-604. E 2 est divisé en 179 chapitres et E 1 en 185 chapitres correspondants. Ces résumés ont joui d’une grande vogue et sont nombreux encore dans toutes les bibliothèques. La Bibliothèque nationale de Paris possède trois exemplaires complets et un exemplaire incomplet de E 1 et quinze exemplaires de E 2. Cotelier en connaissait neuf exemplaires, P. G., t. H, col. 469 ; les manuscrits qu’il désigne par les n. 148, 804, sont cotés maintenant 1178, 1463. A. d’Alès, Un fragment pseudoclémentin, dans la Revtæ des études grecques, 1905, t. xviii, p. 213-223, a édité le texte du lus. Suppl., n. 1000. Ce fragment comprend les § 143162 de YEpitome il.

D’après Dressel, p. v, les deux Epitome proviennent des Homélies ; E 1 a été rédigé après le concile de Nicée et E 2 a été tiré plus tard de E 1, p. vu. Langen au contraire voyait dans les Epitome l’édition la plus fidèle du texte original dont les Homélies et les Récognitions étaient de plus tardifs remaniements. Cf. Waitz, p. 7. Mais Langen n’a pas été suivi et on admet que les Epitome ne sont qu’un résumé des Homélies. Waitz en particulier montre que les Epitome paraphrasent par endroits les Homélies et les Récognitions et plus souvent suppriment les passages démodés ou d’orthodoxie douteuse, ajoutent des extraits de la lettre de saint Clément à saint Jacques, 145-147, dont il ne donne en tête que les cinq premiers mots (i) et du martyre de saint Clément par Siméon le Métaphraste, 149-173, avec une finale empruntée à Éphrem, évêque de Chersonnèse, 174-179 ; d’ailleurs Et dépend directement de E 2. Cf. Waitz, p. 8-14. Nous ferons remarquer que le c. cxxxix de E 2 ne se trouve pas dans les Homélies, mais bien dans les Récognitions, x, 66, et que les longs développements, ajoutés par E 1 au c. xcvi, ont quelques phrases parallèles dans une citation des IleptoSoi IUrpou faite par Paul le moine. Il semble donc que E 1 et E 2 ne dépendent pas uniquement de notre rédaction des Homélies ; à cette petite restriction près, nous les regardons aussi comme de simples résumés et nous n’aurons plus à en parler.

La version syriaque.

Cette version conservée en

particulier dans le ms. de Londres, add. 12150, écrit l’an 723 des Grecs (412 de notre ère), contient Recog., iiv, 1 qusqu’à hiemandinn denunliavimus) avec les Homélies x, xi, XII, 1-24, xiii, xiv, c’est-à-dire l’histoire de Clément, comme l’indiquent les titres des deux manuscrits syriaques, add. 12150, 14609 ; ce dernier, du VIe siècle, ne renferme pas les Homélies x-xiv. Les titres des Homélies x-xii qui sont : Troisième contre les gentils, Lagarde, p. 124 ; Quatrième, p. 132 ; Apres Tripoli de Phënicie, p. 146, semblent empruntés aux premiers mots qui suivent. Le dernier titre seul : Homélie quatorzième, p. 162, ne peut être expliqué qu’en présupposant l’existence, avant 412, du recueil des Homélies divisé comme il l’est encore aujourd’hui. Ce n’est pas à dire que la version syriaque dépend des Homélies actuelles : Lagarde a déjà signalé, p. vii, que cette version, comme les Récognitions, omet llom., xii, 25-33, et suit le texte des Récognitions et non celui des Homélies, llom., xiii, 1. Ajoutons que partout dans la version syriaque (cl. p. 1’t9, lig. 20) comme dans les Récognitions (cf. vii, 8), Eaustus est le nom d’un frère de Clément, tandis que dans les Homélies (cf. xii, 8) c’est le nom de son père. De plus la version syriaque, p. 146, lig. 35, comme les Récognitions, vii, I, porte : quoniemi plurimse fratrum turbse tiobiscum sunt, au lieu de : ito).ù ; ’V/’/o ; tûv <rvvot$oitopo}vTb>v, Hum., xii, I ; p. 147, lig. 13-14, comme Recog., vii, 2 : proposai terni » retidere mensibus, au lieu de : itpor l pr i).y.i 7, ! « pMv èitipévctv, Uom., xii, 2 ; p. 147, lig. 17-19, comme Recog., vii, 2 : Hoc cupio ut in

omni civilate facialis, ut ita etiam invidiam fitgiamus et fratres etiam per sollicitudinem vestram, absque vagalione, hospitia inveniant ; le texte correspondant, llom., xii, 2, est complètement différent. Elle a encore, p. 147, lig. 24-25, comme Recog., vii, 3 : unum diem aut biduo, au lieu de : r, [j.Ep<ôv 8vo, llom., xii, 3 ; enfin p. 150, lig. 19-20, comme Recog., vii, 12 : se.rstadiis, au lieu de : Tpiixovra aztxôlovç. Hom., XII, 12. D’ailleurs, s’il est facile d’expliquer comment Faustinianos des Récognitions a pu devenir Faustinos dans la version syriaque, il nous semble impossible de faire dériver la leçon de cette version : Mélrodora (cf. p. 149, lig. 19), de Mattidia, Recog. , viii, 8, ou MaTTtSfa. Hom., XII, 8. Ces différences, si légères soient-elles, suffisent à montrer que le syriaque ne dérive pas de notre texte actuel des Homélies, mais d’un texte grec un peu plus apparenté aux Récognitions. La leçon Mélrodora au lieu de Mattidia est restée dans la littérature syriaque. Elle se retrouve dans une élégie de Balai, auteur syrien du ive au Ve siècle, qui consacre douze vers au naufrage de Mattidia et à la mort (supposée ) de ses entants. Cf. G. Bickell, Conspectus rei Syrorum lillerariæ, Munster, 1871, p. 46, note 5, et Zeitsclirift der Deulschen Morg. Ges., 1873, t. xxvii, p. 599, et dans le « Clément » arabe, dont il sera question plus loin. La version syriaque a prêté une base très spécieuse à la théorie de J. Lehmann, d’après laquelle les Récognitions n’auraient compris à l’origine que les trois premiers livres et n’auraient été complétées plus tard que par des emprunts faits aux Homélies et à d’autres ouvrages. Die Clementinischen Schriften, Gotha, 1869. Car si le traducteur syrien avait eu sous les yeux les 1. V-VIIdes Récognitions en même temps que les 1. I-1II, on ne s’expliquerait pas bien pourquoi il aurait emprunté aux Homélies la suite de l’histoire de Clément qui aurait figuré déjà dans les 1. V-VII. On peut cependant satisfaire à cette difficulté en supposant que le texte grec, origine de la version syriaque, a été constitué en deux fois.

Ce texte grec, qui ne contient pas « la transformation de Simon » , cf. Recog., x, 56, 60, nous paraît être mentionné par Rufin, aussi bien que les Homélies, dans un passage de sa Préface à Gaudentius, P. G., t. i, col. 1205, que nous pouvons traduire de la manière suivante : « Tu n’ignores pas, je pense, que de ce Clément [titre de l’ouvrage en syriaque] il y a en grec deux éditions [Homélies et Récognitions] du même ouvrage’AvayvaJiretrtv, c’est-à-dire des Récognitions, et deux groupements de livres [Homélies-Récognitions et version syriaque], qui diffèrent assez mais présentent souvent le même récit. Enfin la dernière partie de cet ouvrage, où est rapportée la transformation de Simon, se trouve dans un groupement [Homélies-Récognitions] et ne se trouve aucunement dans l’autre [version syriaque]. » Nous n’aurons plus à nous occuper de la version syriaque, puisque tout son contenu se retrouve dans les Homélies ou les Récognitions.

Les résumés arabes.

M’"e M. Dunlop Gibson a

édité deux abrégés arabes des Clémentines, Sludia Sinaitica, Londres, 1896, t. v ; le premier d’après un ms. du Sinai, le second d’après un ms. de Londres. Le premier a pour titre : « Voici l’histoire de Clément qui reconnut ses parents grâce à Pierre ; » il résume en une page les trois premiers livres des Récognitions et raconte ensuite les « reconnaissances » . Le dernier paragraphe seul n’a pas son correspondant dans le syriaque et correspond à Recog., ix, 38. Paustus est aussi le nom d’un frère de Clément. Ce résumé nous semble donc provenir sinon du latin, du moins d’un texte grec apparenté aux Récognitions et non aux Homélies. Le second, au contraire, est une traduction d’un texte uvec qui dérive de l’Epitome ii, c’est-à-dire des Homélies, traduction faite par Mae.iiiv d Antioche dans la ville de Sinope en 1659. Comme dans l’édition de Turnébe, la