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CONSTANTINOPLE (ÉGLISE DE)


lations avec la Porte et les Églises autocéphales des pays balkaniques, qu’avait fort compromises la conduite agressive et outrancière de son prédécesseur, Joachim III. Il y réussit, mais convaincu d’avoir sacrifié à Mammon, tout en servant les intérêts de son Église, il dut se retirer sous prétexte de maladie. Denys V (18871891) défendit contre les empiétements de la Sublime Porte les droits et privilèges octroyés ab antiquo à son Église et que les sultans cherchent depuis plusieurs années à lui ravir. Sa résistance n’eût pas eu raison des réclamations de la Porte, si Germain d’Héracléc, aujourd’hui métropolite de Chalcédoine, n’eût commandé de fermer toutes les églises grecques pendant les fêtes pascales. Par crainte d’avoir une insurrection grecque à réprimer, Abd-ul-Hamid retira ses demandes et Germain y perdit le titre de patriarche qu’il aurait sûrement obtenu plus tard. Néophyte VIII (1891-1894), qui vit dans la détresse aux îles des Princes, eut à lutter comme Denys V contre les exigences de la Porte à propos des écoles et des immunités dont jouissent les Grecs. Anthime VII (1895-1896) s’est rendu célèbre par sa réponse insolente aux avances amicales de Léon XIII, réponse qu’il était d’ailleurs incapable de rédiger, tant son instruction générale souffrait de lacunes. Cette grossièreté lui valut néanmoins de passer pour le champion de l’orthodoxie et, de nos jours, il a des partisans avérés parmi la haute hiérarchie. Sa faiblesse, dans la question serbe d’Uskub, l’obligea à démissionner en 1896 ; depuis, il se repose dans l’île de Halki. Constantin V (1897-1901), qui se repose aussi dans la même île, a laissé la réputation d’un homme instruit, doté d’une éducation distinguée et fort entendu en matière d’administration. Il a succombé aux intrigues d’une coterie ecclésiastique, toujours avide de changement, et du parti populaire qui lui reprochait des défaillances morales dans ses négociations linancièresavec les Turcs. Soutenu par le gouvernement ottoman et fort de son bon droit, il résista jusqu’au bout, refusa de démissionner sous n’importe quel prétexte et mit ses adversaires dans l’obligation de le déposer. Du reste, en Chiote avisé, il avait, avant de se retirer, songé à sa fortune personnelle. Il eut pour successeur Joachim III, le favori de la nation grecque et le solitaire de Milopotamos au mont Alhos, depuis qu’il avait abandonné le pouvoir en 1884. Celui-ci s’est rendu célèbre par ses allures autocratiques et par son désintéressement, du moins lors de son premier patriarcat, car aujourd’hui di a plaintes assez i’- s’élèvent contre lui à ce sujet. Candidat de l’élément laïque, il est fort suspect aux ecclésiastiques, dont il contrecarre les désirs d’indépend ; Depuis plus d’un an (1906), les attaques incessantes des membres du saint-synode ne lui laissent pas un moment de répit. On l’accuse surtout d’avoir voulu sacrilier les droits de son Église au pouvoir civil, lui qui avi il démissionné en 1884 pour les maintenir dans leur intégrité. Défendu par les Turcs sur ce point, il a été critiqué au sujet du concordat bosno-herzégovinien qu’il conclut avec l’Autriche en 1880 et qui a été modifié (1905). Le conllit à l’état aigu entre le patriarche et le saint-synode a duré’du ô août 1904 au 27 mars 1906. Déposé par huil synodiques, le 18 octobre 1604, Joachim III, qui était soutenu par les laïques du conseil mixte et par le grand vizir, n’en est pas moins i cramponni et le gouvernement impérial a

Uni par lui donner gain de cause. Mais, tout en le maini’h int au pouvoir, le minisire des cultes lui dans un document public, du’27 mars 1906, publié par urnaux de la capitale, que i Sa Toute Sainteté

con formi ment aux prescriptions des hauts Armani et des lois que cesdéi laratii di et ces promi

par lui dernièremi al » . < In

qui doit entourer le chel d uni Église,

après qu’il a reçu de la part d’un infidèle une leçon aussi sévère, et de la fierté personnelle qu’il faut avoir pour endosser de pareils affronts. J’ai parlé ailleurs des projets de Joachim III de s’entendre avec les Églises orthodoxes pour aviser aux moyens de conclure l’union avec les Églises protestantes, vieille-catholique et catholique, et du mauvais accueil qu’on leur avait fait. De même, on trouvera dans un autre paragraphe ce qui concerne la question roumaine en Macédoine, question qui est à l’ordre du jour et qui est grosse d’un redoutable conflit.

Sur les quatre ou cinq dernières années du patriarcat, voir les articles parus dans les Échos d’Orient, comme la Cltute du patriarche Constantin V, t. iv, p. 307-309 ; Déposition de Constantin V et élection de Joachim III, t. iv, p. 368-373 ; Au saint-synode de Constantinople, t. vii, p. 362-366 ; La comédie œcuménique, t. vin. p. 51-53 ; Lacrise du patriarcat œcuménique, t. viii, p. 179-181 ; L’épiscopat de la Grande Église, t. iv, p. 238-244.

XXI. Juridiction du patriarcat byzantin, xvi p xix e siècles. — On connaît un certain nombre de pièces plus ou moins officielles, qui établissent l’étendue de la juridiction du patriarcat œcuménique, durant ces quatre siècles, jusqu’à l’organisation actuelle que je signalerai dans un autre paragraphe. Le chevalier anglican Ricaut a donné la situation hiérarchique de l’Église grecque en 1678, date de sa visite. The présent slale of the greek and armenian Churches, anno 1018, Londres, 1679, p. 85 sq., et, dans la traduction française, Histoirede l’estat présent de l’Église grecque et de l’Église arménienne, Middelbourg, ’1692, p. 9’tsq._ La liste des métropoles, dressée par Ricaut, ne mérite aucune créance — même si tous les noms y étaient représentés — parce qu’elle ne suit pas l’ordre hiérarchique ; par contre, la liste des évècbés sufl’ragants a été relevée avec soin. J’en dirai autant d’une liste, dressée par un autre voyageur anglais, Thomas Smith, au début du xviiie siècle, et qui est reproduite dans l’ouvrage de J. Heineccius, Eigentliche und wahrliaflige Abbildung der alten und neuen griekisclien Kirche, Leipzig, 1711, t. i, p. 32- iO ; elle ne vaut pas qu’on s’y arrête. Nous avons une autre liste, publiée par M. l’apadopoulos-Kerameus, Taxxt/.ôv twv ôp6066Çwv âxxXr.aîwv TÎj ; ’AvaToXf.î -/.ai xaTdcXoYoç àpxtspéwv KxpaaâvTCOV iv a-Jraï ; (iîTaÇu toû IZ’xa III’aùovo ;, dans le AêXtîov rr r… taupfoc rrj{’EUaSoç, 1889, t. iii, p. 468-478, et qui donne l’état réel de l’Église œcuménique à la (in du xvii c siècle. Signalons aussi le précieux SuvTaflxitiov de Chrysanthe, patriarche de Jérusalem, édité en 1 7 1 ô à Tergévizl en Moldavie et qui donne, p. 76-78, la liste hiérarchique des métropoles, archevêchés el évéchés. Signalons de même une autre liste, avec les noms des titulaires, que communiqua vers 1710 à Fabricius l’archimandrite Gennadios et qu’il pulilia dans sa Bibliotheca grmea, Hambourg, 1726, t. xiii, p. 184-493. Comme l’abriciusse proposait avant tout de transmettre à la postérité les titulaturea de chaque haut prélat, l’ordre l, i rarchique n’est pas scrupuleusement observé. I 1 1 1 i i us pas, pour la même période, la notice

publiée par M. Omont, Revue de l’Orient latin, 1893, t. i, p. 313-320, et qui doit être de l~ : w environ. Une autre nomenclature officielle fut dn i titeen 1759

sous le patriarche Séraphin Il dans le but de fournir tubsides pécuniaires i la Grande École. Chaque taxé d’une somme assex considérable

pour l’époque. Cette liste ne distingue pas les métropoles des évéchéi et dei archevêchés, mais comtm métropole) y figurent à leur rang hii rarchique et qui évéchés suivent la métropole dont ils relèvent, d’à ; le principe couramment appliqué è Byzano, il est facile de fane soi-même ce petit travail. Cette sorte de Syntagmation a été publié le Il janvier 1881 dan-- la domadaire’AX^Otia, t, i. |. publics*