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CYRILLE DE JÉRUSALEM (SAINT

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des esprits décidés qui n’ont pas craint d’avouer, comme ce même l’iilt, p. L36, que sur plusieurs points graves, La position de saint Cyrille est celle des catholiques ; beaucoup plus nombreux, toutefois, ont été ceux qui se sont livrés à de subtils travaux d’ex< igt i systématique, pour démontrer que telles expressions, favorables en soi à la doctrine romaine de la présence réelle, de la transsubstantiation, du sacrifice de la messe, etc., doivent s’entendre dans un autre sens, luthérien ou calviniste ; ou qui, plus radicalement, ont voulu faire de l’auteur des Catéchèses un adversaire de l’Église romaine. Ainsi, Rivet ne s’est pas contenté de nier l’authenticité des mystagogiques et l’intégrité substantielle des autres, à cause des doctrines ou pratiques papistes dont il les voyait imprégnées ; par surcroît, il a prétendu y trouver la doctrine des novateurs sur nombre de points, notamment sur le canon des Livres saints, sur la suffisance de la Bible comme source et règle de la foi, sur la causalité des sacrements subordonnée à la foi du sujet, sur la manducation spirituelle du Christ dans l’eucharistie, sur la nécessité de communier sous les deux espèces, sur les deux genres de foi chers aux protestants, sur l’exclusion du purgatoire, etc.

Parmi les catholiques, une question reste ouverte : sur des points secondaires et non définis de son temps, saint Cyrille aurait-il eu, et dans quelles limites aurait-il eu de ces erreurs de détail auxquelles nul docteur de l’Église ne semble avoir échappé ? A-t-il cru que, dans les saints anges, la vision béatifique peut se concilier avec des fautes légères ? que le martyre seul, à l’exclusion du baptême de désir, supplée le baptême effectif ? que l’orthodoxie ou saine foi du ministre est nécessaire pour la validité du baptême, et que, par conséquent, à ce seul titre le baptême donné par les hérétiques est de nulle valeur ? surtout, que le Verbe a été Christ et prêtre de toute éternité ? Autant de points sur lesquels dom Touttée a été accusé d’avoir mal interprété la pensée de saint Cyrille. Voir la dissertation d’un religieux camillien, le P. François Risi, Di una nvova edizione délie opère di S. Cirillo Gerosolimita.no, ossia di uno errore gravissimo], falsamente attribuito a S. Ci ?’illo, e ad altri Padrie Dottori nella edizione maurina, Rome, 1884.

Symbole de saint Cyrille.

Le texte ne se trouve

pas écrit dans les Catéchèses, la discipline de l’arcane ne le permettant pas, v, 12 ; xviii, 21, col. 521, 1041. Dom Touttée l’a rétabli, col. 533, à l’aide d’éléments épars au cours et dans les titres des instructions.

Cette reconstruction n’offre pas toujours les mêmes garanties ; certaine quand le texte du symbole est cité littéralement par Cyrille lui-même, par exemple ix, 4 ; x, 3, col. 641, 661, elle est faite plus ou moins d’à peu près, quand les titres seuls ont été utilisés ; car ces titres, si anciens qu’ils soient, ne semblent pas venir de l’orateur, et l’on peut se demander s’ils représentent une citation textuelle ou bien l’objet de la catéchèse exprimé suivant la terminologie courante au temps du rédacteur. Kattenbusch, Das apostolische Symbol, Leipzig, 1894, t. i, p. 236 sq., 376. Abstraction faite de cette difficulté, insoluble dans l’état actuel des monuments anciens, il n’en reste pas moins vrai que la reconstruction faite par dom Touttée, et suivie presque complètement par A. Hahn, Bibliothek der Symbole, 3e édit., Brestau, 1897, p. 132, représente en substance le symbole de saint Cyrille. Pour montrer le rapport des articles aux Catéchèses, les paroles qui répondent à chacune seront suivies, dans la traduction française, de son numéro d’ordre.

1. Texte et traduction du symbole.

77, 7 oupavou y. ai - ; r, :. ôpa-T’uv t : irxvtcov /ai àopâ 70)7.

IV’. ilt, vrx y.ûpiov Mr, o ~o0v Xpurrâv, tbv ulbv roO 0eoO tbv ii, ovoyevrj, tbv kv. -’ij Trar^ô ; yevvij8évt « @ebv aXrjÔtvôv jrpb kÔcvtwv rûv aiù’)7(>)7. Si’ou ~a ~6.-i-.-x èylveTO"

É7 aapv. Ttapaye7(5[j.îvo7 ( ?3c ; >y.o : ><}ivTa, Hahn). xaî &vav6pa>irrj(ravTa [s/, -y.^-Sévou y.ai 7T78-jjj.aTo ; âyiov, omis dans Hahn],

UTaup<i)6£vTa xa’t raçivra,

àvaordcvta tij Tpcr/j ^pipa, y.a àysXGôv-a e’; ~.’pi ovpavoviç, y.ai y.aOÎTay-a êx &£ ; iâ)7 toO TcaTpô ; ’xa ép/ôu.svo7 E7 l’ilr, xpïv&t Çcovia ; y.ai vexpoûç’o-j tr, ; pas’Aeta ; ojy. Ïg-tl : té/.oç.

Ka sic sv àyiov 7tV£îu.a, -bv TcapâxXvjTov, tô).a/.f|<îa7 év TOÏç Ttpocp-r|Tatç.

Kai e’c ; ï’i [ii.~-i~y.OL p.E-Ta 70(a ; Etç à’cpsar/ âp.ap-tù>v.

Kai si ; piav âyt’av y.a60-Xexyjv êxxXTjo-tav, xaV s !  ;

crapyôç àvâorautv, xai eï ; £<or, v attiv107.

ut (Vin), créateur du ciel et de la terre, de toutes les choses visibles et invisibles (IX I.

Et en un seul Seigneur Jésus-Christ (x), Fils unique de Dieu, engen l’ère et

vrai Dieu avant tous les siècles, par lequel tout a été fait (XI),

qui s’est incarné et fait homme de la Vierge et du Saint-Esprit (xiii,

a été crucifié et enseveli (xm), est ressuscitéle troisième jour, est monté aux deux, c’est assis à la droite du Père

(XIV),

et viendra dans la gloire juger les vivants et les n dont le règne n’aura point de fin (xv).

Et en un seul Saint-Esprit, Paraclet, qui a parlé dans les prophètes (xvi-xvii).

Et en un seul baptême de pénitence pour la rémission des péchés (i-m).

El en une seule Église, sainte, catholique ; en la résurrection de la chair, et en la vie éternelle (xviii).

ILaTeûop.6v etç iva ©eôv narépa 7ta7roxpaTopa, tcoiv, Nous croyons (IV) en un seul Dieu (vi) Père (vu), tout 2. Rapports de ce symbole à ceux de Nicée et de Constantinople. — Diverses sont les opinions émises sur ce problème obscur. Les uns ont vu dans le symbole cyrillien une revision du symbole de Nicée, avec des additions portant sur l’article relatif au Saint-Esprit et sur les quatre suivants. C’est même de là qu’est venu le doute de Gérard Vossius sur l’intégrité substantielle des Catéchèses, considérées comme œuvre antérieure au concile de Constantinople. Remarquant, en effet, que tout ce qui vient après ces mots : by : ov Tt7£0pa, se trouve seulement dans le symbole nicénoconstantinopolitain, il crut devoir conclure à des additions faites au symbole nicéen et aux Catéchèses primitives, soit par Cyrille lui-même sur la fin de sa vie, soit plus tard par Jean de Jérusalem ou quelque autre évêque. Dissertaliones de tribus symbolis, a] ostolico, athanasiano et constantinopolitano, 2e édit., Amsterdam, 1662, p. 38. Cette opinion fut non seulement suivie, mais notablement dépassée par C. Oudin. Commentariits de scriptoribus Ecclesise aiitiquis, Leipzig, 1722, t. i, p. 462. Elle croule parla base : saint Cyrille n’explique pas le symbole de Xicée, mais celui de son Église. Ce symbole, tel qu’il était en usage à Jérusalem au milieu du ive siècle, ne peut pas être considéré comme une revision du symbole nicéen. Voir Ariamsme, t. i, col. 1796. Il n’en contient pas les éléments spécifiques, c’est-à-dire tout ce qui, par opposition directe à l’arianisme, accentue et détermine la divinité du Verbe : yevvqOévTa iv. toO -arpô ; povotout’é’otiv êx Tïjç o-io-ia ; toû uarpb ; … yevvTjOévwt, oo 7tocï)6 ! vTa, âu.oo’jo’iov tcô rcocrpî, etc. Sous ce rapport, le symbole de Jérusalem témoigne d’une rédaction antérieure au concile de Nicée, sauf peut-être les mots 6sôv à).ïj617Ôv, observe dom Touttée, col..V21>. Il tient comme le milieu entre le symbole nicéen et le symbole des apôtres ou symbole romain. Il contient, il est vrai, plus d’articles que celui de Nicée qui se termine brusque-