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CYRILLE DE JÉRUSALEM (SAINT]


nase fut déposé, et aussitôt après, à l’occasion do la dédicace de l’église du Saint-Sépulcre, un synode s’était tenu à Jérusalem où, bénéficiant d’une profession de foi orthodoxe dans les termes, mais très générale, Arius et ses partisans avaient été réintégrés dans la communion ecclésiastique, tandis que des poursuites avaient été commencées contre Marcel d’Ancyre, accusé de tendances sabelliennes. Saint Maxime se repentit ensuite île s’être laissé tromper dans l’affaire de saint Athanase ; il s’abstint de paraître, en 341, au concile d’Antioche in encœniis, rapporte Sozomène, 1. III, c. vi ; mais ce fut seulement en 316 qu’il renoua publiquement ses relations avec le patriarche d’Alexandrie.

L’attitude de saint Cyrille dans ses Catéchèses répond à celle qu’avait adoptée définitivement saint Maxime ; il réprouve énergiquement les erreurs ariennes, mais sans faire intervenir jamais les questions de personnes ; en même temps il dénonce l’erreur opposée de ceux qui confondent en Dieu la paternité et la filiation, il le fait avec une certaine solennité comme s’il y avait lieu d’élever la voix en faveur de la vérité, XeyéaOto yàp iXeuŒpfuc ô à).r, 0Eia. Cal., XI, 17, col. 712. Allusion très probable, non pas à saint Athanase, qui était déjà passé par Jérusalem (dom Touttée suppose à tort le contraire), mais à Marcel d’Ancyre, et peut-être aussi, d’une façon vague, au parti des nicéens où Marcel trouvait des défenseurs. De plus, Cyrille nous apparaît comme un homme de paix, péniblement impressionné par les divisions qui existaient au sein de l’Eglise, par ces luttes fratricides entre évêques, où il voyait un danger de scandale pour les faibles. Cat., XV, 7, col. 877. A ce double titre, il semble qu’à cette époque, il ait voulu garder une sorte de neutralité entre les partis militants, en dehors toutefois des deux erreurs, diamétralement opposées, de l’arianisme et du sabellianisme, pour lesquelles il professe la réprobation la plus explicite. De ses relations avec Acace, soit avant son épiscopat, soit au moment même de sa promotion, rien ne nous a été transmis ; mais les démêlés qui surgirent presque aussitôt entre le métropolitain de Césarée et l’évéque de Jérusalem sur le terrain non seulement administratif, mais doctrinal, prouvent assez que si le premier s’était flatté d’augmenter le nombre de ses partisans en favorisant l’élection de Cyrille, prompte fut sa désillusion. Ce furent encore les circonstances, et tout d’abord la nécessité de trouver un refuge et un appui, qui mirent l’exilé de Jérusalem en rapports directs avec les homéousiens. Mais à cette époque, beaucoup d’entre ceux-ci, les Basile d’Ancyre, les Silvain de Tarse et autres personnages influents du parti, séparés des nicéens par l’obstacle au moins verbal de P6|M>oj(Ttoç, n’en faisaient pas moins cause commune avec eux dans la lutte contre les anoméens, et même contre les homéens guidés par Acace. Au concile de Séleucie, Baint Hilaire n’hésita pas à fraterniser avec eux, et saint Athanase les traitait en.unis. Voir Aria-NISMB, t. i, col. 1828, 18111. Plus tard, quand le parti homéousien se scinda, que les uns aboutirent avec Macédonius < l’hérésie pneumatomaque, tandis qi autres, avec Mélèce d’Antioche, s’unirent de plu plus l’t Unirent par se confondre avec les homoou ou nicéens, saint Cyrille ne nous apparaît jamais dans lis r.ui-s des hétérodoxe : An i eut-il s ; i place d’honneur au concile œcuménique de Constantinople ; et en toute vérité qu’en 389 lei évéques continuelle ce concile purent le présenter au papeDa

coie un athlète qui aval) beaucoup lutté,

théâtres, contre les ariens, %a RXifora itpo< toù<

téffOlf iOX^aavra

II. Écrits m -vint Cyrille. - r. écitm wtbbsi i"i i J. i Catéchèse » , l’œuvre capitale du nui docteur, /’. G., i. xxxiii, col. 331-1128. Sous c titre sont comp m’allusion prélimin -huit

instructions intitulées Kax-rjj^nç çwtiÇojxIvcov, Catéchèses illuminandorum, parce qu’elles furent adressées aux catéchumènes qui devaient recevoir, à Pâques, la grâce ou lumière du baptême : cinq autres instructions dites mystagogiques, qui furent adressées aux mêmes sujets, devenus néophytes, aussitôt après leur baptême, leur confirmation et leur participation aux mystères de l’autel. En tout, vingt-quatre instructions, dont la numérotation sous le titre de Catéchèses ne commence qu’après l’allocution préliminaire, dite Procatechesis. Chacune, à peu d’exceptions près, porte un titre particulier qui en indique l’objet, et que suivent les premiers mots du texte scripturaire dont la lecture avait précédé. Le style est approprié aux auditeurs, clair et simple, bien qu’il s’élève parfois ; le ton est cordial et accompagné d’une chaleur communicative qui rend les arguments plus persuasifs. Ces qualités ne vont pas sans quelques défauts : anacoluthes, digressions ou parenthèses un peu longues, répétitions, confusions de textes scripturaires ou citations faites à peu près ; négligences qui s’expliquent par l’origine même de ces discours : saint Cyrille ne les écrivit pas, il les prêcha, non de mémoire, mais d’abondance, ex tempore pronuntiatæ ; la sténographie les recueillit et nous les a transmis.

L’authenticité ou l’intégrité des Catéchèses, des mystagogiques surtout, fut d’abord contestée par quelques écrivains protestants, en particulier par A. Rivet, Critici sacri, 1. III, c. VIII, ¥ édit., Genève, 1642, p. 280 sq. : Ego sane, dit-il en parlant des dix-neuf premières, nullalenus dubito, nonnulla esse detracla, nonmilla assuta. Interpolés les passages où il est question du célibat ecclésiastique et de la virginité’, de la vénération rendue au bois de la croix et de la puissance miraculeuse des corps et ossements des saints ; où les instructions mystagogiques sont annoncées. Critique si manifestement influencée par les préjugés confessionnels, qu’un autre protestant, G. Cave, n’a pas craint d’écrire, t. i, p. 134 : Haud merentur >vsponsum, quse objiciunt Rivetus aliiqxc. Dom Touttée n’en a pas moins, dans sa Dissertatio II*, col. 126 sq., réfuté toutes les objections, et apporté en faveur de l’authenticité et de l’intégrité substantielle des Catéchèses des preuves externes et internes d’une telle force, que depuis longtemps la question est tenue pour définitivement tranchée. La difficulté qui embarrassa Vossius et qui, seule, mériterait d’être signalée, reviendra plus loin, à propos du symbole de saint Cyrille.

Les Catéchèses ad illuminandos furent prêchées pendant le carême de 318, dans la grande basilique de la Résurrection, érigée par Constantin sur l’emplacement du tombeau de Jésus-Christ ; les mystagogiques le furent pendant la semaine de Pâques, dans la chapelle particulière du Saint-Sépulcre. La date de 348 se conclut de plusieurs données que les Catéchèses elles-mêmes fournissent. Saint Cyrille y parle des empereurs actuels, al vûv fixmliï ;, xiv, 14, col. 841, dont on fait mémoire à la sainte messe, viiip pauO.éiov, xxiit, 8, col. 1116 ; ce qui suppose que l’empereur Constant, tué au début de l’année 350, vivait encore, il tait.illusion i li Liierre de Mésopotamie entre Romains et Perses, xv, 6, col. 877. qui dura de 3484 360. Il parle soixante-dix ans après le commencement de l’hérésie manichéenne, vi, 20, col. 573 ; ce commencement étant r

mit Léon sous le consulat de Prol iulin,

en 277, et par Eusi i"- la seconde année de Probu 378, on arrive ainsi a l’année 347 ou 348. Tillera noie I ; dom Touttée, <li ss. II. n. :  ;  ; I 154. Détails plus précis encore, la i it i h< - fui pn eh< dans le mois de Xanthique, qui commence le U ou ! quelques jours après l’équinoxe du printemps, le dernier

lundi avant Pâques, n. h’, -i. col h

constances qui, réunies, ne conviennent qu’à l’année