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CONSTANTINOPLE (ÉGLISE DE)


complice de cette trahison. A la sortie de la conférence, brochures, gros ouvrages, pamphlets de toute sorte furent lancés pour ou contre l’union. Michel VIII arrêta les clercs les plus récalcitrants et bientùt la prison et la torture furent l’apanage de ces obstinés. Le sang coula et, s’il ne sanctifia pas cette cause, du moins il eut raison du plus grand nombre. Jean Veccos, l’adversaire déterminé de l’union et peut-être le meilleur théologien de l’époque, reconnut dans sa prison la vérité et la primauté de l’Église et, dès lors, le basileas n’eut pas d’auxiliaire plus désintéressé. D’autres prêtres et des évêques, un ancien patriarche même, Germain III, se rangèrent du côté de l’empereur, qui réussit à leur faire rédiger et souscrire le formulaire théologique réclamé par Grégoire X. L’union avec Rome n’était pas la seule cause de ces dissensions dans l’Église byzantine, le schisme des arsénistes, voir ce mot. t. i, col. 1992, y contribuait pour une bonne part. Pour ne pas répéter ici ce qui a été dit ailleurs, qu’il suffise de rappeler que le patriarche Arsène Autorianos, le favori de Théodore II Lascaris, s’était retiré en 1259 sans vouloir donner sa démission, lorsque Michel Paléologue se décerna la tutelle du jeune empereur, le fils de Théodore. Rappelé une seconde fois en 1261, Arsène se retira encore en 1267, après que Paléologue eut fait crever les yeux de son protégé. De là, le parti des arsénistes et celui des joséphistes, nom donné à ceux qui reconnaissaient le successeur d’Arsène ; de là aussi des polémiques continuelles qui troublèrent l’Église de 1259 à 1315 et causèrent la démission de tous les patriarches. En qualité d’ennemis de l’empereur, les partisans d’Arsène se déclaraient naturellement contre Rome et, pour ne pas donner trop de crédit à leurs adversaires, Joseph et son groupe en faisaient tout autant. Restaient avec Paléologue les politiques, les théologiens sincères et les clercs sans scrupule qui penchent toujours du côté du pouvoir. Au mois de mai 1273, partait de Constantinople une députation solennelle, composée de Grecs et de religieux franciscains et qui devait instruire de vive voix le pape sur le zèle qu’avait déployé l’empereur en faveur de l’union. D’autres ambassadeurs suivraient bientôt, quand l’entente des esprits serait à peu près complète dans la capitale, afin de communiquer au pape l’itinéraire qu’adopteraient lesdéléguésde Byzance pour se rendre au concile œcuménique projeté. Le concile se tint à Lyon l’année suivante, du 7 mai au 17 juillet, et les représentants de l’empereur et de l’Église grecque, Germain III, ex-patriarche, le métropolite de Nicée, Théophane, Georges Acropolite, etc., souscrivirent au formulaire de foi convenu, au nom du basileus, de son fils Andronic et d’un grand nombre de métropolites el’! < membres du haut clergé. Le patriarche Joseph n’avait pris aucune part au concile et il attendait, dans le monastère de la Périblepte, l’issue des négociations, prêt à remettre sa charge, si la réconciliation des deux Kglises était opère.

Voir nno série de pièces se rapportant à ces négociations, publiées | oc M. Delisle dons les Notices et extraits deê manuscrit » , Paris, 1879, t. xxvii, 2’partie, p. 150-105 ; v. Norden, op. cit., p. 470-536.

Dès le retour des délégués à Constantinople, le nom du pape fut rétabli dans les diptyques et, le 16 janvier

1275. l’union procl i I : e, m 11 l’on chanta

dans la chapelle du palais impérial. Le patriarche Joseph donna sa démission, ainsi qu’il s’y était eu

in’! ' l ni’ni’a ec Ro re cueilli ! sa ci 26 mai 1275. L’union n’était pas pointant définitive et les mesures de rigueur que Michel lll employa pour réduire les opposants au Hence ne firent que les aigrir et envenimer les relations, l’n schisme ne tarda pas à éclater. Sur ces entrefaites, l’empereur envoya des négociateurs inforin

pape que l’union était réalisée et qu’il devrait bien excommunier les princes et les seigneurs, qui tenaient encore dans ses États pour le prétendant latin. Grégoire X, que les ambassadeurs rejoignirent sur le chemin de France en Italie, ne put répondre à cette lettre, car il mourut le 10 janvier 1276, et ce fut son successeur, Innocent V, 21 janvier-22 juin 1276, qui se chargea de poursuivre les relations. Tout en évitant de se prononcer sur les démêlés du basileus avec les seigneurs latins, le nouveau pontife l’invita, en termes pressants, à faire cause commune avec les souverains occidentaux pour la délivrance de la Palestine. La lettre, écrite le 23 mai 1276, fut remise le 25 aux ambassadeurs grecs, qui allaient regagner leur patrie, et, le même jour, six autres lettres étaient expédiées, relatives à la mission que quatre frères mineurs devaient remplir à Byzance. Les légats n’avaient pas encore mis à la voile à Aucune que la mort du pape, 22 juin, les obligeait de retourner à Rome. L. Delisle, op. cit., p. 134-137. Les négociations furent reprises sous le pontificat de Jean XXI, du 8 septembre 1276 au 20 mai 1277. Aux quatre cordeliers furent alors substitués les évéques de Ferentino et de Turin et deux dominicains. De plus, pour cette nouvelle mission, la chancellerie lit servir, au moins en partie, les lettres qui avaient été préparées pour la mission des quatre cordeliers ; on se contenta d’en modifier quelques passages, pour les appropriera leur nouvelle destination. L. Delisle, op. cit., p. 137 sq.Jean XXI leur donna, en outre, une lettre pour le patriarche et ses prélats, datée du 20 novembre 1276. Toutes les instructions de Rome n’avaient qu’un but, c’était de pousser l’empereur, son fils, le patriarche et le clergé à renouveler de vive voix et par écrit, en présence des légats pontificaux, le serment de fidélité qu’ils avaient déjà prêté par des délégués devant le concile de Lyon. C’est ce qu’ils firent au mois d’avril 1277, l’empereur en son nom personnel, son fils et héritier, Andronic, en son nom aussi, Veccos en son nom et au nom du concile qui s’était réuni à cet effet. La lettre de Veccos reconnaissait la primante du pape et la procession du Saint-Esprit, du Père et du Fils ; on y remarque cependant une certaine affectation à ne pas employer les termes si précis du concile de Lyon.

Ces réponses ont été éditées par Theiner et Miklosich dans une brochure assez rare, Monumenta spectantia ad unioncm Kcclesiarum grsecx et ronunur. Vienne, 1872, p. 8-13, 15-28. R. Stapper a republié la lettre synodale du patriarche, Papst Johannes XXI, Munster, 1898, p. 115-122, la croyant encore Inédite. Voir cet ouvrage, p. 80-90, pour les relations entre les deux Églises sous le pape Jean XXI.

Les ambassadeurs grecs, qui portaient toutes ces réponses, n’arrivèrent a Rome qu’après la mort de ce

pape, 16 mai 1-277, et durant la vacance du saint-Sic Pendant ce temps, les ennemis de l’union fomentaient

des troubles dans l’empire ci prononçaient dans un concile l’anathème contre le souverain pontife, l’empereur et le patriarche. VeCCOS les excommunia à son tour, 16 juillet 1277. et malgré des révoltes partielles, m. ii ré la trahison de quelques généraux qui avaient passé, ii, i les du rote des Latins, Paléoli

parvint a remporter la victoire et à triompher de tous ennemis.

L’élection du nouveau pape, Nicolas III, 25 novembre 1277, assurait le suce, s <in parti antil et, par

suite, le maintien de l’accord avec l’Église byzantine. Cependant, tout en maintenant l’union que ses prédécesseurs avaient réussi A faire naître, Nicolas II1 1 de déi 1 il i’'hé - de Thessalii et di

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