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GYPRIEN


rence des idées est visible. Mais le génie de saint Cyprion est moins en cause que le temps où il a écrit et l’éducation théologique qu’il a reçue : il s’est préoccupé beaucoup plus de l’unité des Églises particulières, menacée par des schismes locaux, que de l’unité de l’Église universelle, et en contestant au pape la qualité d’évêque des évêques, il n’a que trop suivi l’exemple de Tertullien. Voir J. Delarochelle, L’idée de l’Église dans saint Cyprien, dans la Revue d’histoire et de littérature religieuses, 1896, t. I, p. 519533 ; J. Tixeront, La théologie anténicéenne, Paris, 1905, p. 382-388 ; J. Turmel, Saint Cyprien et la papauté avant la controverse baptismale, dans la Revue catholique des Églises, 1905, t. ii, p. 454-471 ; Saint Cyprien et la papauté pendant la controverse baptismale, ibid., p. 577-598.

IV. Influence.

Dans l’Église l’intluence de saint Cyprien, faite de modération intellectuelle, de génie pratique et de vertu, a été vaste et durable. L’Orient grec, avec son humeur particulariste, n’y a pas échappé, voir Harnack, Geschichte der altchristliche Litteratur, Leipzig, 1893, t. il, p. 715-717 ; Monceaux, op. cit., t. il, p. 360 sq. ; nombre de textes, les uns insérés dans les Analecta sacra du cardinal Pitra, les autres apportés par Watson dans The classical review, 1893, t. vii, p. 248, etpar Lauchert, dans Internat, theol. Zeitschrift, 1893, t. I, p. 699, témoignent aussi de la vive et persévérante admiration de l’Orient pour les œuvres de saint Cyprien. Mais c’est en Occident surtout que le prestige de l’évêque de Carthage lui a survécu. La grande figure de Cyprien domine la fin du iiie siècle et le iv c siècle tout entier ; Cyprien est alors le docteur de l’Église latine par excellence, mt’êÇox^v. Aucun autre Père, avant l’âge des Jérôme et des Augustin, n’a joui, dans le champ de la morale chrétienne comme dans celui de la discipline ecclésiastique, d’une autorité plus haute ni plus étendue. A côté des Livres saints, on dirait presque sur le même rang, le célèbre catalogue de 359, que Mommsen nous a rendu, Hermès, 1886, t. xxi, p. 142-156 ; 1890, t. xxv, p. 636-638, nomme les écrits de saint Cyprien et compte jusqu’aux lignes de chacun d’eux. Lucifer de Cagliari, Prudence, Optât de Milève, Pacien de Barcelone, saint Jérôme, saint Augustin, etc., tous attestent l’autorité hors de pair de Cyprien en Occident. Voir Harnack, loc. cit., p. 701 sq. Dans la qnerelle de la grâce saint Augustin, entre 3, nr se lasse pas d’opposer Cyprien a Pelage ; en face des donatistes qui se réclament de Cvprien, il s’évertue à leur ôter ce patronage, et jamais il ne réfute le grand évéque qu’il ne lui prodigue en même temps les marques de son estime et de son respect. Si Rome est [a chaire de Pierre, Carthage est la chaire de Cyprien. s. Optât, I. I, c. x, P. /.., t. xi, col. 904. Du v au vu* sied, ’. |, s lettrés et les clercs des pays latins continuent d’étudier et d’apprécier le métropolitain de Carthage ; en Gaule et en Italie comme en Afrique, on le lit, on le goûte, on ; s’inspire de lui. on chante sa gloire.’" moyen âge se l’est aussi rendu familier, témoins les nombreux manuscrits

l’influence di si s id< es Bur la disciplii eclésiastique.

Partout, jusqu’en Angleterre, les recueils de droil canonique onl emprunté plus ou moins leurs décisions otamment a la correspondance de’.nui n Ions’le cette correspon dance portent visible m les traces de ion i mploi i

travers les provinci - de il

l’I gli » e, ’in rrani. Paris, 1905, i. r, l’. 355. L’histoire de l’influence de sa inl Cyprien dans 1’formation du droil canon de l Occidenl encore écrite. La p

1 "" retrouve un texte du pareil

’resi oniu i la fin du mi lècle. lu u sii c le’" "< rel de Gratlen fourmille d 90 ii

d’opuscules (De lapsis, De mortalitale, De exhortatione martyrii, De oratione, De unilale Ecclesise), soit de lettres de saint Cyprien (lettres xxx, lv, lvi,

LVII, LXI, LXII, LXIII, LXIV, LXV, LXIX, LXX, LXXII, LXXIII,

i.xxiv, i.xxvr. édit. Migne). Harnack, op. cit., t. il, p. 714 sq. L’évêque de Carthage enlin, par la gravité un peu solennelle du ton, par les proportions et le moule de la phrase qui relève surtout de la tradition cicéronienne, par le maniement de l’Écriture, a été l’un des maîtres et des modèles du style ecclésiastique en Occident. LeProvost, Étude philologique et litléraire sur saint Cyprien, Saint-Brieuc et Paris, 1889 ; Watson, Studia biblica et ecclesiastica, 1896, t. iv, p. 189-324.

1. Editions.

Parmi les éditions complètes de saint Cyprien, on remarque celles d’Érasme, in-fol., Baie, 1520, de Morel, infol. , Paris, 1564, de Pamelius, in-fol., Anvers, 1568, de Rigault, in-fol., Paris, 1648, de Fell et Pearson, in-fol., Oxford, 1682, de Baluze et dom Maran, in-fol., Paris, 1726. L’édition de Migne. P. L., t. iv (voir aussi t. iii, v) n’est qu’une copie très défectueuse de l’édition de Baluze. C’est à G. Martel qu’on doit, nonobstant les critiques parfois excessives de Lagarde, Symmicta, Gœttingue, 1877, p. 65-78, la meilleure des éditions complètes de saint Cyprien, Corpus scriptorum latinorum, Vienne, 1868. 1871, t. ii, part. I-III. Dans ses SS. Patrum opùscula, Hurler donne, t. i, ii, iv, v, divers opuscules de saint Cyprien, et t. xxi, un choix de ses lettres. L’abbé P. Martin a publié dans les Anolecla sacra du cardinal Pitra, t. iv, p. 79-80, 338-344, le texte syriaque des deux lettres à Quintus, P. L., t. iv, col. 408-411, et à Fidus, P. L., t. iii, col. 1013-1019.

II. TRAVAUX.

Freppel, Saint Cyprien et l’Église d’Afrique au nr siècle, 3’édit., Paris, 1890 ; E. W. Benson, Cyprian, his life, his limes, his work, Londres, 1897 ; Fechtrup, Der h. Cyprian, Munster, 1878 ; O. Ritschl, Cyprian unddie Verfassung der Kirche, Gœttingue, 1885 ; M. Schanz, Geschichte der ramische Litteratur, HP partie, 1896, p. 302 sq. ; Goelz, Das Christer. tum Cyprians, Giessen, 1896 ; Bardenhewer, Geschichte drr nltkirchliche Litteratur, 1903, t. il, p. 394 sq. ; Id, Les | de l’Église, 2e édit. franc., Paris, 1905, t. i, p. 345 sq. ; Monceaux, Histoire littéraire de l’Afrique chrétienne. Paris, 1902, t. il ; Id., Chronologie des œuvres de saint Cyprien et des coït cites africains du temps, dans la Revue de philologie, de littérature et d’histoire ancienne, 1900, p. 333 ; Harnack, Geschichte der altchristliche Litteratur, Leipeig, 1893, t. il, p. 088723 ; Id., Die Chronologie der allchrist. Litteratur, Leipzig, 1904, t. ii, p. 334 sq. ; Wirth, Der Verdienstbegriff in der christlichen Kirche, ii, Der Verdienstbegriff bel Cyprian, Leipziu, 1901 ; II. Leclercq, L’Afrique chrétienne, Paris, 1904, t. i ; A. Khrhard, Die altchristliche Litteratur, Fribourg-en-Briegau, 1900, p. 405 sq. ; L. Atzberger, Geschichte der christl Eschatologie, Kribourg-en-Brisgau. 1896. p. 521-546. Voir ri. Chevalier, Répertoire. Bio-bibliogruphie, 2 édit., Paris, 1904, t. i, col. 1087-1090.

P. Godet.


2. CYPRIEN, poète italien ou gallo-romain, vers l’an 100. Parmi les œuvres de saint Cyprien, évêque de Carthage, des manuscrits contiennent : 1° un poème intitulé : G-enesis ei devenu, après les découvertes de Pitra, VHeptateuchus ; 2° les poèmes De Sodoma cl De Jona : 3° le poème De pascha (ou De ligna vitse ou Decruce) ; i" le poème Ad senatorem ex christi religione ad idolorum servitutem conversum ; 5e le poème Ad Flavium Felicem de résurrection^ mortuomm (ou De judicio Domini) ; 6° la Cœna ou C dispulatio ; 7 « deux prières.

La Genesis avait été attribuée à Tertullien, < Salvien, a saini Avit, avec aussi peu de vraisemblance qu’à saint Cyprien de Carthage. L’attribution à Juvencus parut plus fondée ; di j i acceptée par divers auteurs, elle fui reprise par le cardinal Pitra, Spicilegium Solesniense, 1853, , t. i, p. xxxvi, et par lui appuyée sur le de deux manusci si m blances de style qu’il crul apercevoir entre la et YHistoria evangelica de Juvencus. Ajoutons que Pitra compléta l" texte de la (fenéiit et publia les poèmes sur l’Exode, le Lévitique, les Nombres, le D( a léronome, Josué et h I qui, i nia au poèmi

i’- ie e, onl foi ne i Heplaleuque, l i 1 1. lh-