Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 3.2.djvu/6

Cette page n’a pas encore été corrigée
1283
1284
CONSTANTINOPLE (IV CONCILE DE)


scntielle cnlre les deux textes. De part et d’autre, l’ordre des sessions est le même, et l’on ne rencontre aucune contradiction de quelque importance.

Faut-il attribuer les omissions du texte grec à des préoccupations intéressées, à quelque sentiment d’antipathie pour le siège de Rome ? Hergenrolher, Pliolius, t. ii, p. 65-70, a étudié minutieusement la question, et sa conclusion est que toutes les conjectures qu’on peut faire à ce sujet sont sans fondement sérieux ; toutes les omissions peuvent facilement s’expliquer par le fait que l’abréviateur a pour but de donner seulement l’essentiel des actes du concile. S’il est vrai que certains passages, particulièrement explicites en faveur de la primauté romaine, ont été supprimés, on ne saurait les attribuer à un sentiment d’hostilité, puisque d’autres passages non moins favorables à cette primauté ont été intégralement rapportés.

Quel est maintenant l’auteur de l’abrégé ? Il est difficile de le dire avec certitude. Assémani, Bibliotlieca juris orientalis, t. i, p. 308-310, 323-325, et Lequien, Panoplia, p. 169, se prononcent pour Nicétas David, le biographe de saint Ignace. Hergenrother ne trouve point leurs arguments décisifs. Tout ce qu’on peut affirmer, d’après lui, c’est que l’abréviateur travaillait à une époque où la querelle photienne avait encore un grand intérêt pratique. Il présente comme vivant encore ce Théophane, surnommé Phrénodémon, que Photius nomma évêque de Césarée, lors de son second patriarcat. On peut donc avec vraisemblance voir en lui un orthodoxe anonyme du commencement du Xe siècle. Photius, t. il, p. 73-75.

L’abréviateur est aussi un compilateur, car les manuscrits, qui contiennent les extraits des actes, renferment également d’autres documents se rapportant plus ou moins directement au concile lui-même. Mansi les a tous insérés dans le t. xvi de sa collection. Ce sont : 1° la biographie de saint Ignace par Nicétas David, col. 209-292 ; 2° l’éloge de saint Ignace par le syncelle Michel, composé peu de temps après la mort du patriarche, et sans doute du vivant même de Photius, col. 292-294 ; 3° des extraits de trois lettres du pape Nicolas adressées l’une à tous les patriarches, archevêques et évêques leur faisant connaître les décisions du synode romain de 863 contre Photius et Rodoald, l’autre à Ignace en 866, et la troisième aux sénateurs, également en 866, col. 295-308 ; 4° la lettre d’Épiphane de Chypre à Ignace, après sa réintégration, col. 307-308 ; 5° la lettre du pape Etienne V à Basile, col. 420-426 ; 6° la lettre de Stylien de Néocésarée à Etienne V, col. 426-436 ; 7° l’encyclique d’Etienne V au clergé du monde entier, col. 436-438 ; 8° une autre lettre de Stylien à Etienne V (889-890), col. 438-440, et la réponse du pape Formose à Stylien, col. 440*442 ; 9° un court aperçu sur les stauropates, c’est-à-dire une relation de tous les parjures commis par les évêques grecs pendant la querelle photienne, col. 442-446 ; 10° des extraits de la lettre synodique de Nicolas I er, écrite en 865, et de la lettre synodique d’Adrien II, écrite en 869, col. 446-430 ; 11° le résumé du VIIIe concile qui fut affiché à la porte de Sainte-Sophie de Constantinople, suivi de quelques réflexions du compilateur, col. 450-458.

IV. Principaux canons dogmatico-disciplinaires, texte et commentaire. — La divergence entre la traduction latine faite par Anastase et l’abrégé grec est surtout sensible pour les canons. La première en porto vingt-sept, tandis que le second n’en a que quatorze. Les canons qui manquent dans le grec sont les suivants : can. 9, 12, 13, 15, 16, 18, 20, 22, 20. Le 9= grec correspond au 10e latin, le 10e au 11 « , le 11e au 15e, le 12e au 17e, le 13e au 21e, le 14e au 27 e. Certains historiens, comme Schrbekh, Cùnciliengeschiclite, t. xxiv, p. 170, et Gfrôrer, Conciliengeschichte, t. iii, p. 278, ont pensé que tous ces canons avaient été rédigés à Rome et pro posés au concile par les légats du pape. Si cela est vrai de la plupart, il semble difficile de nier que certains ne soient pas d’inspiration byzantine. Les canons 17 « et 21 e. relatifs à l’ordre de préséance et aux droits des cinq patriarches, doivent être de ce nombre ; de même le canon 15e, qui reproduit le canon 7e du conciliabule de 861, défendant aux évêques de bâtir des monastères les revenus de l’Église, et le canon 26e sur le droit d’appel des prêtres et des diacres au métropolitain, et des évêques au patriarche. Cf. Hergenrother, Photius, t. ii, p. 68-69.

Nous étudierons les principaux de ces canons, insérés par Denzinger, Enchiridion, doc. xxxv. Ce sont les canons 1, 3, 11 (10 grec), 12, un extrait du canon 17 (12), le canon 21 (13), le canon 22. On peut les partager en trois groupes : canons dogmatico-disciplinaires : 1, 17 (12), 21 (13) ; canons dogmatiques : 3, 11 (10) ; canons disciplinaires : 12, 22.

1° Canon i". Texte latin et texte grec. Mansi, t. xvi, col. 160, 397.

Per sequam et regiam divins justitiae viam inofiensc incedere volontés, veluti quasdam lampades semper lucentes et illuminantes gressus nostros, qui secundum Deum sunt, sanctorum Patrum definitiones et sensus retinere debemus. Quapropter et lias ut secunda eloquia secundum magnum et sapientissimum Dionysium arbitrantes et existimantes, etiam de eis cum divino David promptissime canamus : Mandattim Domini iucidum illuminans oculos, et : Lucerna pedibus meis lux tua et lumen semitis meis, et cum Proverbiatore dicimus : Mandatum tuum Iucidum et lux tua lux ; et cum magna voce cum Isaia clamamus ad Dominum Deum. quia : Lux prsecepta tua sunt super terram.huci enim veraciter assimilatas sunt divinorum canonum hortationes et dehortationes, secundum quod discernitur melius a pejori et expediens atque proficuum ab co quod non expedire, sed et obesse dignoscitur. Igitur régulas, quae sanctæ catholica ; et apostolicæ Ecclesias tain a sanctis famosissimis apostotis, quam ab orthodoxorum universalibus neenon et kcalibus conciliis vel etiam a quolibet deiloquo Pâtre ac magistro Ecclesios traditae sunt, servare ac custodire profitemur ; biset propriam vitam et mores régentes et omnem sacerdotii catalogum, sed et omnes, qui cliristiano censentur vocabulo, pounis et damnationibus et e diverso receptionibus et justificationibus qu ; e per illas prolatæ sunt et définit » ;, subjici canonice docernentes ; tenere quippe tiaditiones, quas accepimus sive per sermonem sive per epistolam sanctorum, qui

Si nous voulons avancer sans faux pas dons la voie droite et royale de la divine justice, nous devons garder comme des flambeaux toujours allumés d’à éclairer notre [marche, les décisions et les jugements des saints Pères, qui sont selon Dieu. C’est pourquoi, pleinement persuadés, à la suite du grand et très sage Denys, que ces définitions constituent une seconde parole de Dieu, répétons également d’elles sans aucune hésitation ce que dit le prophète David : La loi du Seigneur est une lumièrequi éclaire les yeux, et : Ta lumière est une lampe qui dirige mes pas, et un flambeau qui éclaire ma marche ; et nous disons aussi avec l’auteur des Proverbes : Tes commandements soïW lumineux, et ta lumière est vraiment une lumière ; et avec Isaïe nous crions bien haut au Seigneur Dieu : Tes préceptes sont une lumière pour la terre. C’est à bon droit, en effet, que l’on a comparé à la lumière les prescriptions et les défenses des saints canons. Grâce à eux, un discerne ce qui est bien de ce qui est mal, ce qui est avantageux et profitable de ce qui n’est pas utile, mais est plutôt un obstacle. Aussi, les règles, qui dans ie catholique et apostolique ont été transmises, tant

— saints apôtres à l’universelle renommée, que par les conciles orthodoxes, soit œcuméniques, suit locaux, ou

par n’importe quel l’ère, - i en et docteur de l’Église,

déclarons vouloir les maintenir et les observer. C’est d’après elles que nous dirigeons notre propre conduite et cello lu tout l’ordre sacerdotal, et