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de l’empereur que celui-ci, lorsqu’il renonça à l’empire Pour se retirer dans le cloître, voulut l’emmener avec lui. Démétrius l’y suivit sans toutefois revêtir l’habit religieux. /’. <’.. t. cliv, col. 125. Quelques années après il se rendit à Milan, où il étudia le latin et la théologie occidentale. De retour en Orient, il vécut à Conslantinople, à Salonique et dans l’Ile de Crète. D’après Raphaël de Volterra, il se retira dans un monastère de cette île, et y passa ses jours dans la prière, après avoir distribué ses biens aux pauvres. Sa mort, selon M. Treu, (lui avoir lieu en 1460. Byzantinische Zeitschrift, t. i (1892), p. C0.

La place de Démétrius Cydonius dans l’histoire de la théologie byzantine est considérable. Selon Boissonnade, il ne fut pas seulement un homme d’État ; il fut aussi un grand orateur, et ses discours peuvent être regardés comme les plus beaux monuments de l’art oratoire de Byzance. Il accepta loyalement les doctrines de l’Église latine, et c’est à bon droit que Lâmmer le dit : Démétrius noster, vir solide dodus et mère orthodoxus. Grsecia orthodoxa, t. i, p. xix. Il garda néanmoins les meilleures relations avec les adversaires des Latins, tels que Nicolas Cabasilas. Cf. Gass, Die Mystik des Nicolaus Cabasilas, Leipzig, 1899, p. 27. Ses sympathies pour l’Église latine le rendirent suspect au patriarche de Constantinople et lui attirèrent des ennuis. Boissonnade, p. 271. Son principal mérite est d’avoir fait connaître aux Grecs la théologie occidentale. Bien qu’il tint les Latins pour des barbares, Boissonnade, p. 260, il traduisit en grec la Somme de saint Thomas’et plusieurs œuvres de saint Augustin, de saint Fulgence, de saint Anselme.

Ses œuvres sont les suivantes : 1° Kari toû riaXau.â, PG., t. cliv, col. 837-864. Démétrius Cydonius’y expose l’hérésie des palamites, d’après les sources les plus autorisées, Tes écrits de Palamas, et le Tô^oç (tuvoSixo ; de 1351. Cet ouvrage est un des meilleurs pour apprendre à connaître les théories mystiques de Palamas. Cf. Stein, p. 534. 2° IIep tyk èy.TropEJrrsw ; toû Aytou Hvsûij.aTo ; 7tpô ; toû ; XsyovTaç Sri 6’j'.ô ; toû 0eoû où-/, k’-rriv èx 1% oûai’aç toû Ilarpôç, col. 863-958. L’auteur y fait preuve d’une connaissance approfondie de la théologie de l’Occident. Le même sujet a été traité par Cydonius dans un Liber de processione Spiritus Sancti, divisé en 41 chapitres. Ms. cclvi de la bibliothèque impériale de Vienne, Lambecius, Bibliotheca cxsarea Vindebonensis, Vienne, 1672, t. v, p. 183, et ms. 441 de la bibliothèque synodale de Moscou. Vladimir, Sistemalitcheskoe opisanie rukopisei Moskovskoi sinodalnoi biblioleki, Moscou, 1894, p. 675. Le ms. 245 de la même bibliothèque contient le Liber de processione Spiritus Sancti pro S. Thoma Aqu’mate adversus elenchos Kicolai Cabasilas, cité par Allatius, De concordia, 1. II, c. xviii. Vladimir, p. 328. On le trouve aussi dans le codex Barocc. 88. Coxe, Catalogi codicum manuscriptorum bibliothecse Bodleianse, Oxford, 1853, t. i, p. 154155. A la procession du Saint-Esprit se rapporte aussi YEpistola sajncntissimi et doclissimi viri Demelrii Thessalonicensis ad dominum Barlaamum episcopum Geracensem, attribuée à Cydonius dans la P. G., t. CM, col. 1283-1301 ; d’autres l’attribuent à Démétrius Chrysoloras. Voir t. il, col. 2422. 3°’Pwjj.aioi ; ovuêouXeuTOcds, publié d’abord par Combel’is, Auclarium novum, et réimprimé, P. G., t. cliv, col. 961-1008 ; 4° S-j(j.êo-jXs-j-Ttxôç Ërepo ; 7rsp Ka).Xt7to-J).Etoç a’iT/"|0-avTOç toû Movipâ-ou, ibid., col. 1009-1035 ; 5° MovwSfo in toîç àv ôfco-a/ovivr TiEo-oùo-i, P. G., t. cix, col. 639-631 ; cf. P. G., t. CUII, col. 1259-1268 ; ces trois écrits se rapportent à l’histoire de Byzance, ou aux relations entre Grecs et Latins ; 5°’Pixàpôou toû èv x& Ttxy).o.Ti tûv Tiapà Aanvot ; xaXojuivwv’ASeXç à)v IIpEûixaTÔptov xaTEiÀEyjAÉvou avaaxs’jï} -f^ 7tapà toû -xaTapaTO’j May_o-j[.uO toï ; Sappaxqvoîç teQefoyjv vo(J.oŒo-’! aç, |AETEV£-/Œîo-a èx ttjç ÎTaXr, ; SiaXi’xToue !  ; tt^v’E).).â8a 3(â « vos ArjuvjTpi’ov, /’. G., t. cuv, col. 10351170, publié pour la première fois par Théodore Bibliander, Machumetis saracenoruni principit eiutque successorum vilm ac doctrina, ipseque Alcoran, etc., Zurich, 1543, part. II, p. 83-178 ; c’est la traduction

recque de la Confuialio Alcorani du dominicain Ricoldi ; cf. Palmieri, Die Polemik des Islam, Salzh* 1902, ]j. il : Géssner lui attribue aussi une version grecquedu Coran, Fabricius, Bibliolhecagrœca, t. xi, p. MM 6° riepe coû xoraçpoveîv rbv Bâvocrov, /’. G., t. cliv. col. 1162-1211 ; dans ce discours moral, Cydonius réfute les objections de ceux qui craignent la mort, parce qu’elle met un terme aux voluptés d’ici-bas, ou nous jette dans le néant, eu nous ouvre les portes de l’enfer ; il a été édité plusieurs fois en 1553, 1559, 1577. 1586, 1786, 1866 ; la dernière édition est celle de Deckelmann, Leipzig, 1901. 7° Lettres : la lettre au prirnicier Pbacrase dans la P. G., t. cliv, col. 1213-1216 ; C. F. Matthæi en a publié plusieurs autres : Episiolx Isocratis X, Demelrii Cydonensis YIll, Michælis Ghjese III, etc., Moscou. 1776, p. 33-46 ; une autre lettre a été publiée par le même éditeur à Dresde en 1789, cf. Accurata codicum grsecorum mss. bibliothecarum mosquensium sanctissimse synodi nolilia, Leipzig, 1805, t. i, p. 211 ; et trois dans les Iloi/.iXa’K///, v./.i, Moscou, 1811, p. 248-258. Boissonnade en a inséré 37 dans les Anecdota nova, Paris, 1844, p. 251-327. La lettre ïlep’i tt, ç (j.E/ÉTr, ; Toiv 9soXoY’xô)v roO iyiov 8to|iâ toû ;  ; ’Axoufvou a paru avec une version latine dans Franco, I codici Valicani délia rersione greca délie iqtere di S. Tommaso d’Aquino, Borne, 1893, p. 7-9. Lambros en a édité trois autres dans le Néo ; ’EXXijvoitvqiuav, Toeï ; ètîitto/où toû Air)U.T)Tp(oj KuScovr] ~poç Kiovttï/tïvov’Ao-àvi, /, 1904, t. i, p. 203-208. Cependant la majeure partie de sa correspondance, qui comprend plus de 400 lettres, est encore inédite. Elle mériterait d’être publiée dans le Corpus historiée byzanlinm. Le D r Joseph Jorio avait promis dès 1896 d’en donner une édition complète. Cf. L’epistolario di Demetrio Cidorte, preparazione ad una complétae crilica edizione, dans Studi ilaliani di flologia classica, 1896, t. îv. p. 237286. Ce travail préparatoire contient la liste aussi complète que possible de ces lettres dont la plupart (309 se trouvent dans le Codex urb. grsecus 133 du xve siècle, Stornaiolo, Codices urbinales græci bibliothecse valicanse, Rome, 1895, p. 238-248, et dans les codices 1213. 1310, 2671, 3041 de la Bibliothèque nationale de Paris. Omont, Inventaire sommaire des manuscrits grecs, Paris, 1898, t. i, p. 267, 296 ; t. il, p. 24, 98. Plusieurs lettres de l’empereur Manuel Paléologue à Démétrius Cydonius ont paru dans Les lettres de l’empereur Manuel Paléologue publiées d’ajirès trois manuscrits, Paris, 1893, p. 3-7, 11-12, 14-17. 18-19, 21-25, 28-32. 33-34, 36-37, 39-44, 49-58, 92-93. 8° Deux npooî|u « aux chrysohulles du monastère du Pantokrator à Didymotéichos ont été publiés par Zacharia 1 von Lingentlial. Silzungsberichte der Berliner Ahademie, 1888, p. 1409-1422, et par Lambros, Ein Proômium : i< einem Chrysobull von Dcmetrios Kydones, dans Byzantinische Zeitschrift, 1896, t. v. p. 339-350. 9° Cydonius : i traduit aussi en grec la messe selon le rite latin et le rite ainbrosien. Cette dernière version a paru dans la Baccolta milanese, par les soins de Fumagalli. Milan. 1757 : "Ex8e<nç rrjç ^aXXojiâvi, ; Xerroup’vfac tu rîj ÉopTr, -r t : Xpioroû YEVvi, o-Ea) ; xarà Tr, v -apiôoa’.v to-j âftOU’Aij.ôpocio’j èx toû Xattvtxoû ~po ; tô éXXt)vixov ~apà toû Ar.ur.Tpioj toj KvStovio-j, p. 104. 10° Il est certain que Cydonius a traduit en grec la Somme de saint Thomas. Une de ses lettres publiée par Nicolas Franco, prêtre italo-grec, tranche définitivement la question. Cydonius appréciait à leur juste valeur les œuvres théologiques du saint docteur : il y trouvait un immense irésor de pensées divines : -oXû ; 6 tcôv 6eiu>v