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CONSTANTINOPLE (ÉGLISE DE)


grecque en 1085, dix ans à peine avant les croisades. Bien plus, pour n’avoir plus de difficultés avec les Grecs, les chefs des croisés proposèrent au pape un moyen simple, mais radical, de terminer le conflit en s’emparant de Byzance, septembre 1098. Historiens occidentaux des croisades, t. iii, p. 380 sq. ; P. L., t. en, col. 555. C’était, en somme, prendre juste le contrepied du plan d’Urbain II, qui leur paraissait irréalisable. La lettre des croisés fit grande impression sur le pape, qui se décida à lever de nouvelles troupes pour secourir les Francs. Cependant, il se refusa à permettre une guerre fratricide contre les Grecs, ainsi que le lui conseillaient les chefs de la croisade, et, au concile de Bari (1098), connue à celui de Rouie (avril 1099), il songeait toujours à l’union pacifique des deux Eglises. Peu de temps après, le grand pape mourait, laissant à son successeur Pascal II le soin de terminer cette grave affaire. Cependant, depuis 1099, la jeune principauté franque d’Antioche avait à lutter sans trêve contre l’armée et contre la flotte du basileus, qui ne voulait pas laisser en la possession des croisés cette jolie province. Boémond comprit bien vite qu’il ne pourrait résister à la fois aux Turcs et aux Grecs et il revint à son projet de conquérir Constantinople. Pour le réaliser, il lui fallait l’appui de Rome, car de sa bénédiction ou de ses anathèmes dépendait tout le succès de l’entreprise. Le terrain se trouvait alors admirablement préparé en Occident, où les Latins ne pouvaient pardonner aux Grecs d’avoir tout mis en œuvre pour faire échouer la première croisade. Un évêque franc, qu’Alexis I er chargea d’expliquer sa conduite au pape, prit sur lui de démontrer le contraire et il s’en alla chez tous les princes de l’Europe, prêchant partout contre la perfidie de l’empereur. Aussi, le voyage de Boémond en Europe se ressentit de ce nouveau courant de l’opinion ; partout il fut accueilli en héros, et le pape lui donna même un légat pour l’accompagner en France (IlOi). Toutefois, l’expédition du prince normand contre Durazzo ayant échoué, il dut BOngi i’i di mander une paix humiliante (1108). Loin d’implanter l’Église romaine à Constantinople, il dut souffrir que le patriarche d’Antioche, sa propre principauté, fût de nouveau choisi par Alexis parmi les clercs de la Grande Église. F. Chalandon, op. cit., p. 242-250. Un légat du pape a -istait à la signature du traité entre Alexis et Boémond. Trois ans plus tard, le 12 février MM, avait lieu l’emprisonnement de Pascal II par Henri V. el le pape, contraint de se soumettre à la force, le couronnait empereur, 13 avril. Les Romains avant pris les armes pour résister à l’empereur germaniqui Comnène leur envoya des ambassadeurs,

chargés de les féliciter et de leur oflrir son appui, s’ils consentaient a le reconnaître pour leur empereur. Pascal Il remercia Comnène et le pria de se rendre à Rome, ma - A ! malade ne put accé der a ce di îir et se fit excuser en parlant sans doute de la réuii qui était encore à l’ordre

du jour. Le pape lui répondit vers la fin <<- 1112 par une lettre que nous avons encore et dans laquelle il le rcie de l’idie qu’il a eue d’accomplir cette réunion, il l<n déclare pourtant que le seul moyen de tout concilier c’est que hpatriarche <le Constantinople

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dogmatique, etc. L’empereur rompit aussi quelques lances dans ce tournoi théologique, suivi de près par sa fille Anne. La polémique qui roulait sur tous les points discutés entre les deux Églises, n’apporta guère de part et d’autre de nouveaux arguments, car en Occident comme à Byzance on ne vivait plus que de l’antique érudition. Les relations ne furent guère modifiées sous le règne de Jean Comnène (1118-1143). En 1135, celui-ci envoya des ambassadeurs à l’empereur Lothaire il, qui les fit accompagner au retour par Anselme, évêque de Ilavelberg, dans le Brandebourg. Durant son séjour à Byzance, ce prélat, instruit et zélé, soutint dans les églises de Sainte-Irène et de Sainte-Sophie, les 10 ef 17 avril 1136, plusieurs discussions dogmatiques avec Xicétas, métropolite de Nlcomédie, sur les questions controversées entre Grecs et Latins : la primauté du pape, la procession du Saint-Esprit, les azymes, etc. Les débats ne manquèrent pas de courtoisie et l’on conclut à la nécessité de tenir un concile général pour achever l’œuvre de l’union. Ces conclusions ne furent pas maintenues, du reste ; Jean Comnène continua à guerroyer contre les croisés de Syrie et mourut dans la principauté d’Antioche. Les patriarches, qui s’étaient succédé depuis 11Il sur le siège patriarcal, ne semblent pas avoir montré trop d’inclination pour la reprise des anciens rapports entre les deux Églises, sans manifester pourtant une antipathie irréductible, lorsque la politique des empereurs réclamait d’eux ce sacrifice. C’est sous le pontificat de Léon le Slypiote (1131-1143), qu’eurent lieu les conférences d’Anselme de Ilavelberg avec les théologiens et qui n’amenèrent aucun résultat. Ce patriarche est fêté par les Grecs le 12 novembre ; il avait succédé à Jean IX dit le Iliéromnémon (11111134), de la charge qu’il avait exercée dans l’Église byzantine. Du pontificat de celui-ci le fait le plus mémorable c’est l’exécution de Basile, fondateur de la secte des bogomiles, qui fut brûlé vif en plein hippodrome, en l’année 1118. On voit que les autodafés n’étaient pas inconnus à Byzance, ce qui n’empêche pas les Grecs modernes, qui ignorent totalement leur histoire, de i entir de belles indignations contre l’Inquisition romaine. Léon dit le Slypiote mourut en 1143 et fut remplacé par Michel II Kourcouas, surnommé l’Oxite, parce qu’il avait habité un couvent de l’Ile d’Oxeia, près de Constantinople. Dans un concile, tenu le 20 août 1143, Michel II condamnait les bogomiles et plusieurs évéques qui les favorisaient, ainsi que l’avait déjà fait son prédécesseur. L. Allatius, De Ecclesise occidentalis alaue orientalit perpétua consensione, Cologne, 1648, col. 644669 sq. Deux autres conciles furent tenus sousson pontificat contre le moine Niphon, l’un le 1 er octobre Mi ::, l’autre le 22 février 1144, Allatius, op. cit., col. 678-683. Lorsqu’il descendit du trône œcuménique pour retourner dans son [le, Michel II n’y rechercha pas les honneurs el, des son retour, on le vit se couder à la porte de l’église et contraindre tous les moines a lui passer sur le corps. Vinrent ensuite Cosmas II l’Attique (1146 1147), que son affection pour le frère de l’empereur fit impliquer dans un procès religieux, intenté aux bogomiles et à leurs adhérents, et déposer le rii i 1147, Allatius, op. cit., col * isIV

Mouzalon 1 1 147-1 loi i, ex archevêque de Chypn d ou démissionnaire pour n’avoir pas renoncé à M predignité ; Théodots II (1151-1153.ancien supérieur d’un couvent ; Néophyte I", le reclus du monastère de l’Evergétis, qui ne resta que quelques jours ou quelques mois en charge ; Constantin IV Chliarénos 1 151 1 1 enfin, Luc Chrysobergès, qui était encore patrian h 19 novembre 1169, A. Papadopoulos-Kerameus iXsx -X [tp090Xl|UftXf)( o-2/uo’/o- ;  : a ;. t. IV, p l"7 iq., et déploya la plus grande activité 1. Sous son pontifical se n. rynodi i Importants, relat

points de dogme ou de discipline qui Intért taient

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