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CRÉDIBILITÉ


Sâmmtliche Werke, t. iii, chose individuelle, afiaire de sentiment personnel.

Schleiermacher († 1831). — Un passage de son ouvrage, Der christliche Glaube, est cité dans les annotations du premier schéma de la constitution De doctrina christiana du concile du Vatican, c. vii, Collecl. Lacensis, t. vii, col. 528, comme document à l’appui de l’erreur moderne signalée qui consiste à substituer à la crédibilité extrinsèque, créterium de la vraie foi, le sens religieux ou les besoins de l’âme religieuse. Cette doctrine déjà contenue dans les Heden ùber die Religion, Leipzig, 1868, prononcées de 1799 à 1831, a son expression définitive dans le c. I de l’ouvrage déjà cité, Berlin, 1835. Le texte cité par la Colleclio Lacensis ; cf. Der christliche Glaube, S 11, P- 77, dit que l’auteur renonce à avancer aucune preuve pour la vérité ou la

ssité du christianisme, et suppose au contraire que tout chrétien, avant d’admettre une recherche de ce genre, a déjà en soi la certitude, que sa piété ne peut prendre aucune autre forme que celle-là. C’est de ce point de vue qu’il examine, § 12, le rapport du christianisme au judaïsme, qui ne lui paraît pas plus étroit que son rapport avec le paganisme, auquel les premiers apologétes recourent, dit-il, indifféremment. L’argument par l’accomplissement des prophéties est ainsi supprimé, p. 80, cf. p. 94. L’apparition du Sauveur dans l’histoire n’est ni surnaturelle, ni incompréhensible, i 13. Il n’y a pas d’autre manière de se rallier au christianisme que la foi pure et simple à Jésus comme Sauveur, S 14. En particulier, le rapport des miracles avec la vérité de la foi ne peut être compris que par ceux qui ont déjà la foi, p. 92-93. Ce paragraphe tout entier est à lire en regard de la controverse actuelle sur la reconnaissance et la force probante des motifs de crédibilité, avec ou sans une foi préexistante.

Hermès († 1831). — Pour lui, la raison théorétique est condamnée au doute, sauf en ce qui regarde les données immédiates de la conscience, lnlrod. philosophique, Munster, 1831, p. 198, parmi lesquelles quelques vérités métaphysiquement nécessaires, spécialement le principe de raison suffisante, ibid., que nous sommes obligés de tenir pour vraies, quoi qu’il en puisse être de la chose en elle-même, ibid., p. 191 ; d’où l’on peut tirer une démonstration de l’existence de Dieu par la contingence du monde, la seule qu’Hermès accepte, p. H5. Quanl aux vérités et faits historiques qui concernent la révélation, la raison théorique ne peut donner que des probabilités, pas de certitude, p. 121. Il faut donc recourir à la raison pratique laquelle nous permet d’admettre pour vrai.

itude i’aie, tout ce qui est nécessaire

pour assurer l’accomplissement de nos devoirs indispensables. Lorsque l’existence dune chose est suppo par l’impératif moral, par exemple la vérité de l’objet perça par ni ternes, lorsque le devoir

il de venuau secours de notre prochain, p. 227, iune certitude morale « pie no si ns ne nous trompx ni pa, qne le misérable qui mendie existe, ce qui est indispensable pour légitimer notre action. Nonn’avons pas à hésiter pratiquement, quels que mi le* fondements de douter persistant théoriquement. Douter sérail non Béatement aller contre notre ri li’li’i ilé objective, car il faudrait admettre, pour nier les réquisita de l’action

île, que la faculté la plus sublime, la raison pratique, chargée d’assurer les fins morales, est en conflit aec la tlve, et cela lorsqu’elle

toute l.i nécessité moi île qui lui conflit est possible, sans doute, mais je ne puis I’admettre, de m’me que re que tient la

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sopliico, édit. Aligne, col. 1353-1351. C’est à ce point de vue de la raison pratique que peuvent être maintenues les bases historiques du christianisme, existence du Christ et des apôtres, leur véracité, leurs miracles, les prophéties, etc., p. 258. Le miracle d’une résurrection, par exemple, exige que le fait de la mort existe. Ce fait est mis en relation par Hermès lui-même, à propos de la résurrection de Lazare, avec le devoir pratique d’ensevelir les morts, ce que l’on ne pourrait faire en conscience si l’on n’était certain que la mort est bien ce que nous pensons, Introd., p. 587 ; ce qui fait dire au grave l’ère Perrone que la résurrection de Lazare doit être un argument particulièrement à la portée de l’esprit des fossoyeurs. Réflexions sur une méthode théologique, dans Démonstrations évangéliques de Migne, t. xiv, col. 956. Voir, ibid., un exposé et une réfutation approfondis de cette conception des motifs de crédibilité quia été nommément censurée dans le décret condamnant les œuvres d’Hermès le 26 septembre 1835, $ circa motiva credibililalis. Denzinger, Enchiridion, n. 1487.

Aux idées rationalistes se rattachent encore Wegscheider († 1849), qui soutient que la foi religieuse rationnelle est le résultat d’une pression intime, qui s’extériorise légitimement par le droit usage de la raison, Institutiones theologise christ, dogm., Halle, 1815, proleg., c. i ; Giinther († 1863). pour qui la foi est l’équivalent de la science a posteriori et qui prétend ainsi démontrer le dogme lui-même, Vorschule zur speculativen Théologie, 1846 ; Kirchenlexikon, t. v, col. 1333 ; Frohschammer († 1893, nominalement condamné par Pie IX, Epist, adarchiep. Monacensem, Il décembre 1862, Den/.inger, Enchiridion, n. 1527, pour faire de la connaissance des dogmes, quels qu’ils soient, une afiaire de science rationnelle et d’histoire. Cf. Uberwegs-Hein /.e, Grundriss der Geschichle der Philosophie, Berlin, 1902, t. iv, p. 322. La crédibilité suit, dans ces systèmes, le sort de la foi d’autorité qui en est exclue.

Au contraire, Kuhn dans sa Dogmatik, 1859 ; Philosopltie und Théologie, 1860 ; Hillen, Apologelik des Christenthums, etc., 1863, font la transition entre le mouvement de.Iacobi et de Schleiermacher et les idées nouvelles en apologétique, basées sur la vie immanente, dont on trouve l’expression, transposée du mouvement français, dans A. Ehrard, Pas reïigipse Leben in der katholischen Kirche, 1904.

La théologie catholique officielle maintient d’ailleurs partout avec solidité’les positions traditionnelles touchant la crédibilité avec Kleutgen, Scheeben, Ileinrich,

Ottinger, Hettinger, Schanz, tout en les adaptant avec intelligence aux exigences nouvelles et en les défendant avec science et érudition. Les manuels latins de Hurler, s I. Théologie compendium, 3e édit., Inspruck, 1903, ti.’i de de Groot, 0. P., Summa apologetica, 3’édit., Ftatisbonne, 1906, sont des mod< les du genre,

2 1 En Angleterre. — Jusqu’à la tin du xvir siècle, la crédibilité n’a pas d’histoire dans l’Angleterre réformée. L’âme anglicane est absorbée dans la polémique romaine.

L’avèn ni du déisme réveille la question et décide

la première attitude de l’apologétique anglaise pendant

li première iiié du xvr siècle. La démonstration

chrétienne prend -on point d’appui dans les principes de la morale et de la religion naturelle Elle est de forme philosophique. Son principal argument est que. sur plusieurs points impôt tants, les lumières n.itni. Iles

sont insuffisantes pour la bonne conduite de la vii el

pour la pratiq fficace de Ut religion naturelle, h’où

convenance et avantages de la révélation chrétienne.

Le premier qui abandonne la traditionnelle oontro contn Rome pour Inaugurai cetti nouvelle apoli que est Stillingfleel 1699), évéque de Worci tei Le seul nom vraiment grand de cette période est celui da l’évéque Butler, que Newman appelait i la principale