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CREDIBILITE


adhérons au fait de la révélation, la crédibilité devient intrinsèquement certaine, n. 70, 75. C’est, sous une forme appropriée à son système, la doctrine commune des suppléances surnaturelles de la crédibilité. Cette réponse sauve Bipalda de la condamnation qui atteint la seconde partie de la proposition. 2. D’ailleurs, continue-t-il, il peut arriver qu’en présence du motif probable aucun motif probable opposé ne se présente, et que la crainte soit ainsi exclue, n. 76. C’est par cette considération, que Viva entreprend de sauver Ripalda, lo<. cit., et il le ferait efficacement, si, comme il semble l’insinuer, le cas, où la probabilité est solitaire, était le seul où Ripalda soutint sa thèse. Mais il n’en est rien. 3. Enfin, Ripalda estime que, par la probabilité, on peut aboutir à l’évidence de la crédibilité, en vertu du principe réflexe : honestum est et prudens seclari opinionem probabilem, n. 78. Il semble bien que ce n’ait pas été l’avis d’Innocent XI.

Jean de Lugo, S..1. († 1660). — 1° La foi discursive et la crédibilité — Rompant avec Suarez, Jean de Lugo estime que l’assentiment de la foi est constitué par un raisonnement, au moins virtuel, qui est celui-ci : la révélation divine ne peut se tromper ; or Dieu a révélé le Verbe fait homme ; donc le Verbe s’est fait homme. De /i<le divina, disp. I, sect. i, n. 77. La première proposition est l’objet d’un assentiment immédiat. Mais il n’est pas nécessaire que cet assentiment soil fondé sur la connaissance rationnelle de la véracité divine, non plus que sur un acte de foi surnaturelle par lequel le témoignage de la vérité serait reçu propter seipsum dicentëm, opinions respectivement attribuées par l’auteur à Cajetan, Comment, in Epist. ml lit/, .., I m Suarez. Il suffit que la première proposition soit reconnue sous cette forme hypothétique : Si Dieu parle, il (lit la vérité, lbid., n. 100. Car ce raisonnement conclut : si Dieu parle, il dit vrai ; or Dieu dit ceci ; donc ceci est vrai.

La conditionnelle qui lui sert de majeure est évidente

pour quiconque en ae pris les termes. Elle a pour

raison de -a vérité la nature divine elle-même. Sous l’influence de la lumière de la fui. elle peut donc être crue de foi surnaturelle, car pour de Lugo comme pour Suarez, l’évidence de l’objet ne s’oppose pas à la foi. et elle doit même être crue ainsi pour pouvoir entrei comme prémisse dans un discours qui se termine .i I acte >le loi surnaturel, p. 1 * » * Croire à celle proposition constitue l’assentiment a l’objet toi I de la foi.

Cet assentiment est immédiat : d’ailleurs, il est bien lulti ition le la foi. puisqu’il repose sur une

évidence analytique.

La mineure, qui concerne le fait de i., révélation, est, n de Lugo, également analytique, ea apprehensione ii ni asten pi incipiorum.

et donc naturellement certaine. Maicette certitude analytique ne <..t pas sans quelque obscurité. D’où la possibilité d’adhérer, a a tte deuxième proposition, (oi n netout a r heure a la première, par un assentiment

atorel obscur Diap. I. net, vii, n. 110. C’est dans

la preuve de la nature analytique de cite proposition

qu’inli i.e me io ! motifs de crédibilité. I a effet : inter

t. i, , , , , aculit confit matam,

testificalam a marlyribu » , tu eptalam « doctit n

< i "iu, , , , , , , média*

alia, , />.. i ema itliui propoêitionit, apparel lamen ob

tanla extretnorum

intellet diale assenlii i i i. tu cedente Xiam’h, , , , - tine /.

/ i ! I II

Il n’) i’d’infi ren< e. mais simple compatit ni Immédiat t I t

ment peut éln "n < entiment de foi surnaturelle, guta /’i té’| im médiate ex ipsis terminis, ut dictum est, quia tameit assentior obscure et captivando intellectum… ideo dicor credere revelationeni ; est lamen hoc credere valde diversum ab illo quo credo incarnalionem ; quia illud prius est credere per modum principii, hoc autetn poslerius est credere per modum conclu, ’sionis et propter aliiul, n. 129.

Mais, comment justifier cet imperium de la volonté qui captive l’intelligence et la fait sortir de l’état d’opinion qu’engendre la vue obscure de la connexion des motifs de crédibilité et du fait de la révélation ? De Lugole justifie par un jugement prudentiel, appuyé à son tour sur les mêmes motifs de crédibilité, mais considérés d’une manière réflexe ; sufficiunt item ut intellectus judicel réflexe ex apprehensione eorum, licet non apparcat evidenler revelalio, apparere lamen evidenter credibilitatem revelalionis, id est, voluntatem posse prudentissime imperare, quod ille assensus immediatus fiât sine formidine. lbid., n. 121.

De cette théorie résulte que les motifs de crédibilité et la proposition de l’Église ont, comme chez Ripalda, un double rôle vis-à-vis de l’assentiment à la révélation. Ils en sont, dit l’auteur, la raison formelle, au moins partielle, quia ex his omnibus, ut mihi proponuntur, integratur hic et nunc loculio mediala Dci mihi facla, propter quam credo, n. 129. Ils me rendent actuelle la parole de Dieu dite dans le temps. Ils sont aussi la condition de l’assentiment de la foi, quatenus eorum cognilio gênerai prius judicium prudentis credïbilitatis mysteriorum ex quo judicio movetur voluntas ad imperandum assensum fidei.Ibid.

Comparaison avec d’autres doctrines.

Ce qu’il

faut remarquer dans cette exposition, c’est le relief dans lequel est mise l’antique thèse halésienne de la résolution partielle de l’assentiment de la foi, non plus absolument, il est vrai, dans une foi humaine, mais dans la présentation de l’objet de foi par l’Église ou le prédicateur, appuyée sur les motifs de crédibilité. C’est à tort d’ailleurs que de Lugo, n. LU, cite liane/ parmi les tenants de l’opinion de Durand, et qu’il croit voir son opinion dans deux passages de saint Thomas.

h, IV Sel., 1. III, dist. XXIII, q. ti. a. 2, q. ii, .ni : i ;

Sum. Iheol., II" II’, q. ri, a. 0, ad 3 am. Aussi sujet- à caution sont letextes scripturaires qu’il apporte, ibid., qui peuvent tous (’Ire interprétés dans le sens d’un.

influence indirecte sur l’assentiment de la foi, à savoir par l’intermédiaire du jugement prudentiel de crédibilité. I.a comparaison, d’ailleurs frappante, de la présentation motivée de l’objet de toi avec l’appareil d’un ambassadeur, manifeste sans doute la manière dont Hieu parle dans l’Eglise et leprophètes et. par suite, la Crédibilité rationnelle de ce qu’avancent l^lise et pro ph( tes. Rien de plus : rien qui influence l’assentiment

surnaturel de foi, si l’on veut ne pas l’aire dépendre celui-ci de causes intellectuelles naturelles. Cf. Ripalda, disp. III. sect. iii, n. 52.

Sur l’évidence requise de la crédibilité, Lugo s’écarte

de Ripalda et -ml la doctrine commune, disp.. contre

s ii, ni z, avec llurtado. disp. LXIII, § 6, il regarde le juge ment de crédibilité qui précède l’élection de la toi. couine’surnaturel quoad substantiam. Diap. X I. -éd. i. Il ne distingue pas d’ailleurs entre le jugement (h dibilité, qui pour lui est surnaturel, et le jugement de crédentité. Disp. XI. sect. ii, n. 26, 27. Le jugement surnaturel de crédibilité est. pour lui, un acte de la prudence Infuse, ibid. n. i'>. non pas de la vertu morale qui JUppOSl déjà la foi. mais d’une vertu de plu

dence surnaturelle ipéciale A la loi, n. 20. 33, et qui dans le pécheur conjointement < la r..i informe,

n..’12.Il n’ad t pas d’ailleurs, comme Ripalda, qu’une

simple appréhension de la crédibilité, sans ju

ne ni foi ne I, pui se motiver I aele ni 1 1. 1 1 1 1. I il fol

Disp. XI. sect. m.