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CONSTANTINOPLE (IV CONCILE DE]

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lire à la fin de ses sessions un Spo ;, c’est-à-dire un décret principal, une définition résumant les décisions prises par l’assemblée. C’est un long discours qui contient d’abord une profession de foi très détaillée. On reconnaît les sept conciles généraux précédents auxquels on joint celui-ci comme le VIII e. On renouvelle les anathèmes portés par les sept conciles contre les hérétiques, parmi lesquels le nom du pape Ilonorius n’est pas oublié. Quant au symbole de ce VIIIe concile, il insiste surtout sur la question des images. Suit la condamnation de Pbotius et de ses partisans d’après les décrets des papes Nicolas et Adrien. L’empereur Basile invita tous les assistants à approuver la définition, puis dans un discours magistral défendit l’indépendance de l’Église contre les usurpations illégitimes des laïques. Tout étant terminé, les légats prièrent l’empereur de signer le premier, mais à l’exemple de Constantin, de Théodose et de Marcien, il se contenta, ainsi que son fils Constantin, de signer après les représentants des cinq patriarcats. Sa signature est suivie de celle des évêques au nombre de cent deux. Mansi, t, xvi, col. 15719C, 397-410.

La formule dont se servirent les légats romains pour souscrire est conçue en ces termes : Ego… locuin obtinens domini mei Hadriani summi ponti/icis et universalis papse, omnia quse superins leguntur, huic sanctse et universali synodo præsidens, usque ad voluntatem ejusdem eximii prsesulis promulgavi, et manu propria subscripsi. Avant de signer les actes, les légats avaient eu soin de les remettre à Anastase le Bibliothécaire, en lui recommandant d’examiner, puisqu’il connaissait les deux langues, la latine et la grecque, s’il n’y avait aucune falsification. Anastase remarqua que Ir passage inséré en l’honneur de l’empereur Louis II par le pape Adrien dans la lettre de son prédécesseur, avait été omis dans la traduction grecque. Aussitôt les légats protestèrent et déclarèrent qu’ils ne signeraient pas ; mais les Grecs tinrent bon et les légats finirent par céder, tout en ajoutant à leur signature la clause : usque ad voluntatem eximii præsulis. Tel est le récit du continuateur d’Anastase dans la Vita Adriani 11. 1’. L., t. cxxviii, col. 1390.

On écrivit au nom du concile une lettre encyclique 1res détaillée adressée à tous les fidèles. Elle racontai) ce qui s’était fait aux sessions et engageait tous les enfants de l’Église à accepter les décisions du concile. Mansi, t. xv’i, col. 196-200, 410-412. l"ne seconde lettre fut adressée au pape Adrien. Elle faisait l’éloge de Nicolas " et des légats, demandait au pape de confirmer le concile et de le faire publier dans toutes les autres Églises. Mansi, t. xvi, col. 200-202, 412-419. L’empereur, motionna le concile par nu édit el écrivit aux cinq patriarches pour les remercier. Mansi, t. xvi, col. 202-203.

La concorde était à peine rétablie entre l’ancienne et la nouvelle I ; que <l"ux incidents fâcheux faillirent la compromettre de nouveau. On se souvient avec quelle répugnance les évéqnes grecs avaient signé le formulaire envoyé par le pape. Ils trouvaient que cette profession de foi affirmai ! d’une manière trop nette la primauté romaine ei compromettait l’indépendance de I I glise de Constantinople. Quelques évoques firent entendre secrètement des plaintes à Ignace et à l’empereur, et celui-ci ordonna aux oflieiers qui étaient au service de s’emparer furtivement des forum’- par les pré ! I ce qu’ils firent un joui que les légats étaient sortis pour conférer avec Ignace ; mail Us ne purent tout prendre, les formulain i principaux évéquesa] igneusement cai (. ne fut qu’après d’énergiques protestations appuyées par Les ambassadeur ! de l"ms II que les légats réuslirenl i te fain restituer toutes li de foi par l’empereur lui-même, qui eut en cette circonstani i des paroles fort respectueuses pour l’autorité du saintsiège. Note d’Anastase, Mansi, col. 29.

Une question plus grave surgit trois jours après la conclusion du concile, la question bulgare. Dans une conférence improvisée à laquelle n’assistaient que l’empereur, Ignace, les représentants des sièges patriarcaux et les envoyés des Bulgares, les Orientaux soutinrent que la Bulgarie avait appartenu autrefois à l’empire grec et que les premiers prêtres que les Bulgares avaient reçus avaient été des prêtres grecs. Les légats romains défendirent de leur mieux les droits du saint-siège, tout en déclarant qu’ils n’avaient aucune mission pour traiter une affaire aussi grave qui regardait directement le pape. Mais les envoyés des Bulgares, se conformant aux instructions de leur souverain, ne voulurent se laisser persuader que par les Byzantins et se soumirent à la la juridiction de Constantinople. Pour les détails, voir Bulgarie, t. ii, col. 1174.

III. Les actes du concile.

Cinq exemplaires authentiques des actes du concile revêtus de toutes les signatures et scellés de la bulle de plomb avaient été rédigés pour les cinq sièges patriarcaux. L’exemplaire destiné au pape ne lui parvint pas ; les légats avaient, par leur résistance aux prétentions des Grecs sur la Bulgarie, profondément irrité l’empereur Basile qui ne prit aucune mesure sérieuse pour assurer leur retour. En traversant l’Adriatique, ils tombèrent entre les mains de pirates slaves qui les, .dépoTirHèrent. Ce ne fut qu’après de longues et p^nibjos négociations qu’ils (lurent recouvrer leur liberté- et arriver enfin à Home (20 décembre 870). L’original des actes du concile leur avait été enlevé et il te leur restait plus ïjne des documents sans importance. Mais heureusement, Anastase le Bibliothécaire avai eu soin de garder*f>0ur lui une copie intégrale des acts authentiques. Le » formulaires ou libelli satisfactionissigjiùs par les évêques grecs, lui avaient été aussi conirfes agju’les^ jégats, avant leur départ de Constantinople. Ce furent ces documents qui furent remis à Adrien II. Vita Adriani 11, P. L., t. cxxviii, col. 139k

Anastase fut chargé par le pape de traduire en latin les actes du concile. Il le fit, comme il le déclare lui-même, avec le plus grand soin, traduisant presque mot à mot et ne se permettant quelque changement que lorsque le génie de la langue l’y forçait. Il affirme que sa traduction contient tous les actes authentiques du VIIIe concile, et met en garde les Occidentaux contre la fourberie habituelle des Grecs, passés maîtres en fait d’interpolations, comme le prouve l’histoire des précédents conciles œcuméniques. Ils pourraient bien, encore cette fois, produire des pièces fausses, surtout relativement è la question bulgare. Anastasii præfatio in concil. VIII, Mansi, t. xvi, col. 9, 13. C’est par cette traduction latine que nous connaissons aujourd’hui les actes complets du VIII* concile. Elle se trouve dans Mansi. t. xvi, col. 16-207, précédée d’une préface i I d’un court résumé de l’histoire des sessions, composés par Anastase lui-même, col. 1-16.

De l’original grec on ne possède plus qu’un abr fait par un anonyme. Le jésuite Mathieu Rader le publia avec une traduction latine, à Ingolsladt, eu 1604. Il i Si inséré dans Mansi, t. xvi. col. 808-420. C’est bien a tort que certains savants, comme Walch, Ketzerhiêlo t. X, p. 816, ont voulu voir dans ce résume le texte original lui-même, (luire que la plupart des manuscrits donnent le titre significatif : lx tmv nçnxy.-i/.i, <y rffo ày(a ; o(xOV|UVlx4j< 0Vv680V, il suffit de comparer la traduction d’Anastase avec cet extrait pour se convaincre que le latin, i pari quelques Inexactitudes <le détail, n nie bien les actes authentiques, 1 1 que le h sti mment certains documente Cl par exeinpbv Mjuxii col. 313, avec col. 85-27 ; 316-317, avec 31^#V. (’n M n-niirqu. (lu i. -le aucune ilillereu,