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CREDIBILITE

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salvarentur ; si non crederent, inexcusabiles forent. Ibid., col. 51 ; cf. ibid., c. IX, 3-6, col. 55. — Arguit in hoc loco Porphyrius et Julianus… stultitiam eorum qui statim secuti sint Salvatorem, quasi irrationabiliter quemlibet vocantem homineni sint secuti, cum tantse virilités, tantaque signa prsecesserunt, quse aposlolos antequam crederent, vidisse non dubium est. In Matlh., 1. I, c. ix, 9, P. L., t. xxvi, col. 56. C’est la crédibilité rationnelle dans les termes mêmes, comme le montrent les expressions : quodammodo exlorta ; mexcu&abiles forent ; irralionabiliter ; quse apostolos, anlequam crederent, vidisse.

Saint Augustin († 430). — a) Il nous a retracé lui-même le chemin qu’a suivi son esprit dans l’acquisition de la notion de crédibilité. Il vient de loin, car, au début, sa disposition mentale est de n’admettre que des certitudes équivalentes aux mathématiques : Quod septem et tria decem sint. Confess., 1. VI, c. iv, n. 6, P. L., t. XXXII, col. 722. Mais bientôt il remarque à combien de choses il croit qu’il ne voit pas : quse nisi crederent ur oninino in hacvita nihil ageremus, ibid., c. v, n. 1 : de là, passant aux Livres saints, il demeure persuadé que ce ne sont pas ceux qui croient à ces livres reçus dans toutes les nations qu’il faut blâmer, mais plutôt ceux qui n’y croient pas. Ibid., n. 7. Car, il n’a jamais douté que Dieu s’occupât des choses humaines et, partant, il en vient à croire que Dieu n’aurait pas accordé une telle autorité aux saintes Lettres s’il n’avait voulu qu’on crût à lui par elles. Ibid., n. 8. D’ailleurs, ayant entendu les explications, selon le sens spirituel, de saint Ambroise, il rapportait à des sens mystérieux les absurdités qui le choquaient, eoque mini illa venerabilior ei særosanctafi.de digniorapparebat auctoritas, quo et omnibus ad legendum essel m promptu, et secreli sui dignilatem in intelleclu profundiore servarel, c. v, n. S. Dieu et l’exemple de Victorinus et de saint Antoine tirent le reste, 1. VIII, C. ii-vii. On le voit, la genèse de la foi chez saint Augustin a pour intermédiaire un motif de crédibilité bien accusé, la foi du genre humain, œuvre de la providence divine ; son objet est le mystère divin incompréhensible en soi bien qui’non contredit par la raison. Ce sont les lignes de fond sur lesquelles bâtiront ses œuvres.

Saint Augustin > beaucoup insisté sur ceci que la foi divine est l’acte initial, que l’intelligence n’intervient qu’ensuite. Ti lèces de credibilia selon lui : alia que eduntur et nunquam intelliguntur, ce sont les vérités de pur témoignage, par nple, les luis historiques ; "lia quse, mox ut creduntur, intelliguntur, ce sont 1rs vérités rationnelles ; lertiutn, quse primo creduntur, et poitea intelligun tu, -, ce sont les vérités de la foi, qui ne peuvent être ndues que par les cœurs purs. De ixxxiii r/useitkmibus, q. xliii, /’./… t. iii, col. 31. Cf. Crede ni Intel. serin. XLIV, n i T. /’. /.., t. XXXVIII, col. 256, 257 ; Crede quod nondum vides, serm. lxxxviii, n. 4, /’. /… i. xxxviii, roi. 541, etc. Mais dans ces texl il autres il ne -’-ii que de i intelligence intérieure de l’objet de foi due i la comtemplation mysti |ue et < l’étude théologique I te intelligence postérieure

formule imitée par saint

Thomas, Sum. theol., Il II", q, t, a. I. id 3° iii, habet

jue ftdi i ocv quodammodo oidet’’Epist., i. n. H,

/ L., t. xxxiii, col, 156, Voir hcontexte n. 7. s, , i

n. -j. iij.ii’ommi Dlaire col, 163, nota I,

cf, la i’Mi Mini Augustin,

cxix, n. 6. Un pai krnaud al tttt oli

que de Pi’I. IV, e. Ml, h par Hfavet, .<

ni’I uni i. 13. n. 2. nota ;

cf.’.i.i. col. 2337 : procul dut, , , ,

quantulai

cedit fideni, n. 3, P. L., t. xxxiii, col. 453, si l’on a égard au contexte, ne parle pas formellement de la crédibilité. Cf. Epis t., cxx, n. 4, § quoniam si a me infidelis, P. L., t. xxxiii, col. 454. Plus clair : nullus quippe crédit aliquid, nisi prius cogitaverit esse eredendum. De prsed. sanct., c. ii, n. 5, P. L., t. xlv, col. 963. C’est l’origine du non vrederet nisi videret esse credendum de saint Thomas.

c) Les deux ouvrages qui mettent en lumière la pensée de saint Augustin sur ce sujet sont le traité De fide rerum quse non videntur, P. L., t. XL, col. 131, et la lettre cxlviii ou Lil>er de videndo Dco, P. L., t. xxxiii, col. 596. La question est posée sur son véritable aspect, l’aspect prudentiel, et est résolue par la notion d’une vérité extrinsèque, dès le début du premier de ces livres : Nos ergo ad hos refellendos qui prudente)’sibi videntur nolle credere quod videre non possunt, etsi non valemus humanis aspectibus monstrare divina quss credimus, tamen humanis menlibus etiam illa quse non videntur credenda esse monstramus, n. 1. Il le montre en effet par deux arguments, le premier tiré de l’impossibilité de se passer de la foi, n. 4 ; voir col. 2253 ; le second tiré des indices visibles qui manifestent l’autorité du magistère de l’Église, n. 5, col. 174. Le principal est l’accomplissement des prophéties, n. 7, col. 176, spécialement dans le miracle de la conversion du monde. Ibid., et n. 10, col. 179. Leur ancienneté est garantie par les Juifs.

Le Liber de videndo Deo n’a pas, à vrai dire, de rapport direct avec la crédibilité. Saint Augustin se propose d’enseigner à être bon juge des écrits, y compris des siens, lorsqu’ils concernent des choses qui échappent aux sens, de peurqu’onne croie témérairement ce qui n’est ni évident, ni confirmé par les Écritures canoniques, n. 5, P. L., t. xxxiii, col. 599. La règle qu’il donne est celle-ci : Creduntur ergo illa quse absunt a sensibits nostris si videtur idoneum quod eis testimonium perhibetur, n. 7, col. 599. Il n’est pas douteux que ce témoignage idoine ne soit au premier chef celui des Écritures canoniques, cf. n. 5, 9. C’est donc ici une simple règle de lieux théologiques, que saint Augustin applique à la question De videndo Deo a partir du c. v, n. 12. Mais de nombreux théologiens, considérant ce texte isolément, ont vu dans V idoneum testimonium le témoignage approuvé par les signes qui fonde la crédibilité. C’est une interprétation extensive, voir Ai gustin [Saint), t. r, col. 2337, dont l’idée □ i d’ailleurs étrangère à saint Augustin, mais est plus explicite en d’autres endroits, par exemple serm. CXXVI, n. 5 : Ista divina sunt sed iste homo est. Duo ergo vides divina et homineni. Si divina non possunt fieri nisi n Deo, vide ne in himiine latent Drus. Attende, inquam, quse vides : crede quse mm vides. Kon te ni i/in vocavil ui rredas : quamvis juberet if illud credere quod mm potes videre, mm lumen /< dimisit nihil videntem, unde possis credere quod non vides. Parva ne signa, parvane indicia sunt creatoris ipsa creatura : ’l enit etiam, fecil miracula. /’. L., i. xxxviii. col. 700. Queni judicem inventuri sumusf Discussis omnibus hominibus, nescio utrum judicem invenire possimus quam homo per quem loquitur Deus… mm min nos judicei poeta sed propiirin. Serm., xi.iv, n. I, .">. 7, ibid., col. 236. Cf. Di ii ii.. ^ nostt uni est i ontidi rare, n ; 7 /’. /… i. xxxiv. col. 142

d) Les principaux motifs de crédibilité il’saint Antin sont l’accomplissement des prophéties, les mirai ii conversion du monde et le miracle de la vie di l’Églisi Pi ni li prophéties, voir Serm., xxxix. o, lu Lege, vide, ijiim omnia quse vides prmdicta sunt

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