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CRÉATION


muni theologicecerta. Théologies compendium, 10 (’dit.. 1900, t. iii, p. 331, n.’(01, 102. Il est sur en tout casque cette thèse n’est point définie en aucun des deux conciles, o D’ailleurs, disait le P, Pranzeiin, consulteur du

concile, en note de son rapport à la seconde session de !  ; i députation, même si [le mot simul] est considéré comme un adverbe de temps, il est certain qu’une particule incidente de cette sorte ne peut contenir la définition du temps auquel les anges furent créés. » Aria, p. 16 : 25, note 2 ; Granderatli, op. cit., p. 75, note 3.

Le temps de la création de l’homme, c’est au moins la partie de l’opposition faite §2, ab inilio… deinde…, est affirmé comme séparé par un intervalle de la création des anges et du monde.

Y a-t-il eu création distincte du régne végétal et du régne animal, le texte n’en dit rien. Voir Hexae MERON.

L’entière liberté de l’acte créateur est enseignée au § 2, b, et au canon 5e en termes si précis, que toute insistance a été jugée superflue. Acta, emend. XXVI, p. 100. 111, 112. Les erreurs de Gûnther et d’Hermès ont ainsi provoqué cette définition que nul concile général n’avait encore portée. Quant à sa justification par les preuves historiques, voir col. 2140 sq. Il est de foi catholique que la création est un acte pleinement libre.

Les différentes causes de la création sont exposées au § 2 a et au canon 5e, c. La cause efficiente ou l’auteur, c’est ce Dieu que confesse l’Église, § 1, ci, can. 1 ; et il en est l’agent exclusif : hic solus Deus. Il est donc de foi catholique que de fait Dieu seul a créé notre monde. Que de droit ce pouvoir soit propre à Dieu, c’est ce que le consentement unanime des Pères et des théologiens permet d’affirmer à tout le moins comme théologiquement certain. Il reste licite de penser, si maigre que soit la probabilité de cette thèse, que Dieu puisse communiquer par faveur exceptionnelle, ex potentia obedientiali, à une simple créature une partie au moins de sa puissance créatrice.

La cause exemplaire est indiquée §2, a, par les mots ad manifestandam perfectionem suam. Une rédaction plus explicite, il est vrai, sur la causalité finale a été écartée par les Pères, précisément parce qu’elle ne signalait pas la causalité exemplaire de l’essence divine, quia… sermo est solumnwdo de fine movente, non vero de fine quse descendit ex causa exemplari. Acta, emend. xxiii, p. 100, 111, 112.

La raison finale de la création est double. Le § 2, a, l’indique : a) ad manifestandam perfectionem suam, c’est, pour Dieu, de proposer sa perfection infinie à l’admiration qu’elle mérite ; c’est sa propre gloire, comme le définit encore contre les hermésiens le canon 5, c ; b) bonitate sua… per bona quse creaturis imperlitur ; c’est aussi un motif de bonté, celui de faire du bien à ses créatures en les appelant, par l’existence, à la participation de ses propres perfections et, par la récompense promise, au partage de son bonheur infini. L’expression per bona, en montrant que Dieu cherche la gloire par le moyeu du bien qu’il fait à ses créatures, indique que les deux fins se compénètrent, et donne par là la clef des difficultés : elle venge Dieu de tout soupçon d’égoïsme. Bien que la doctrine ainsi proposée réponde pleinement aux thèses scolastiques qui distinguent fin première, la gloire de Dieu, et lin secondaire, le bien de la créature, et montrent, au lieu d’une juxtaposition de deux buts, l’union intime de ces deux intentions, il est clair qu’un seul fait est défini : la création a pour motif et la gloire et la bonté de Dieu. Libre aux théologiens de chercher le meilleur système pour expliquer ces deux motifs tout en sauvegardant les autres attributs de Dieu ; ils sont encore plus libres, car la question a des rapports moins évidents avec les points définis, de discuter si Dieu peut borner ses œuvres à des créatures matérielles

et se contenter d’uni bjective, lor melle.

Le S 3 n’existait pas dans le premier projet soumis, à l’étude du concile, Acta, p. 72. mais le § 1, / ;, portait parmi les attributs de Di< listimum. lu I

proposa de donner au dogme de la providence l’importance qu’il méritait en lui consacrant un paragraphe spécial. Son texte légèrement modifié est le S 3 actuel. Acta., emend. viii, p. 99, 105, 109. In autre amendement proposait de définir la doctrine de la conservation, dans les termes mêmes de saint Grégoire devenus classiques chez les théologiens scolastiques. La proposition, quamvis omnia tint verissima, fut écartée comme n’ayant pu être à loisir discutée et mûrie par le concile, quia est materia utique gravissima quae conciliariter tractata non fuit. Acta, emend. xxii, p. 99, 110, 112.

La cognoscibilité naturelle de la création est traitée, c. il, Si 1, et can. 1. — Les mots Deum renim omnium principium et finem donneraient lieu de croire que cette cognoscibilité naturelle est ici définie. H n’en est rien. Cependant du dogme ici exposé la thèse de la cognoscibilité naturelle découle, semble-t-il, comme une conclusion théologiquement certaine. Ln elfet : le but du concile : a) est de définir la possibilité naturelle de connaître l’existence de Dieu. La députation de la foi l’a expressément affirmé en exposant aux Pères dans quel esprit avait été remanié le texte de la commission prosynodale. Schéma, c. 11, 111, iv ; cf. Acta, p. 507. Est directement visé le traditionalisme strict, pour qui nulle connaissance de Dieu n’est possible sans révélation. Acta, p. 520, n. 6 ; cf. p. 79, 129. Le traditionalisme mitigé à qui quelques amendements paraissaient favorables, Acta, emend. m. IV, p. 120, 130, 134, tandis qu’un autre réclamait sa condamnation directe, emend. viii. p. 121, 130, 134, se trouve lui aussi atteint, comme le notait M » ’Casser, par la condamnation du principe général. A plus forte raison, sont censurés l’agnosticisme spencérien et l’opinion qui nierait toute possibilité d’une connaissance certaine. Acta, p. 79. — b) Le concile réserve au contraire la question de la création. « Bien que dans le canon se lise le terme creator, disait la députation, il n’est point défini par là qu’une création proprement dite puisse être démontrée par la raison ; mais on relient ce mot dont l’Écriture se sert pour révéler cette vérité, sans rien ajouter qui en détermine le sens. < Acta, p. 79. En s’appuyant précisément sur cette déclaration, un Père demanda la suppression des mots creatorem ac Don, inum du canon 1 er. Le texte, à son avis, malgré les explications fournies, restait obscur et avait l’air d’une définition. Le rapporteur en rappelant le texte Sap., xiii, 5, a magnitudine speciei et creaturee polerit creator horum videri, fvcta, emend. xi.vn, p. 149, déclara que, traitant le même sujet de la connaissance de Dieu, il ne se croyait pas permis d’omettre le qualificatif de créateur précisément employé par l’Écriture. Acta, except. cxvin bis, p. 229, 243, 215. — c) De même, le concile ne considère que la question île droit, omettant à dessein de décider si de fait dans le passé l’humanité est parvenue à ce résultat et quelles sont les conditions requises pour y atteindre. Acta, p. 520, n. 6. Sur la connaissance naturelle de Dieu, voir DlKD.

Conséquences sur la cognoscibilité de la création. — Il est de foi définie par le concile, c. il, can. 1, qu’il existe quelque moyen d’arriver à connaître l’existence du vrai Dieu par la raison ; or le seul moyen de l’atteindre comme vrai Dieu, c’est de l’atteindre comme créateur, donc la raison naturelle peut l’atteindre comme tel. Par ailleurs, si la majeure de ce raisonnement est dogme de foi, si sa mineure est une proposition certaine, la conclusion qui en découle mérite la note que nous lui attribuons.