Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 3.2.djvu/461

Cette page n’a pas encore été corrigée
2189
2190
CREATION


explicitement g 2, c. Le IVe concile de Latran, contre les albigeois restaurateurs du manichéisme, avait précisé sur ce point les déclarations des conciles antérieurs. Denzinger, Enchiridion, n. 17, 47. C’est le texte de ce concile, Denzinger, n. 350. que le Vatican reproduit en le complétant sur deux points : liberté et fin de la création. Le canon 2e avait condamné cette erreur, rien n’existe que la matière ; le g 2 c affirme : a) l’existence et la différence de la nature spirituelle, de la nature matérielle, et d’une troisième nature intermédiaire, ron pas mélange, communem, mais analogue à un mélange des deux autres, parce qu’elle participe aux propriétés de l’une et de l’autre, quasi communem ; b) la production de ces substances par une création proprement dite.

Quant à la différence de la matière et de l’esprit, il va sans dire que le concile entend parler uniquement de la matière sensible, définie par les qualités que nous connaissons et qui participent toutes de la quantité dimensive et locale : résistance, mouvement, gravité, couleur, chaleur. Il n’entend proscrire en rien cette vue d’école qui consiste à attribuer une certaine matière, mais fondée sur la quantité intensive, à toute réalité susceptible de déterminations ultérieures. En ce dernier sens, Dieu seul serait immatériel, car il est seul immuable, et les êtres sont de plus en plus matériels à mesure qu’ils ont moins de perfection actuelle et plus de passibilité. Le mot matière est purement analogue dans ces deux sens. S. Thomas, Cont. gent., 1. II, c. xvi, n. 8. Les augustiniens et nombre de scolastiques n’avaient pas cru davantage que le décret du Latran, en définissant l’immatérialité des esprits, eût défini par là même leur simplicité’, ou exclu toute composition en eux d’une certaine matière spirituelle et d’une forme. s. Bonaventure, In IV Sent., 1. II, dist. III, p. i, a. 2, Schotion, édit. Quaracchi, t. il, p. 93. Voir AuGUSTl-NISME, t. i, col. 2505.

La conception, d’ailleurs si naturelle, de l’homme comme d’un intermédiaire entre la matière et l’esprit, - trouve dans I li i Ion, De opicifio mundi, n. 51, édit. W’endland, p. 12, n. 146. Saint Grégoire l’avait vulgari-’rut., xxwiii, c. ix-xii. /’. G., t. vxxvi.col. 320 sq. ; Oint., xi. v, c. vi sq., col. 629 sq. Saint.lean Pain.iscènc l’exprime après lui dans les termes du Latran. /v fide or th., 1. II. c. n. /’. < :., t. xciv.col. 864 ; c.xii, col. 920. Les problèmes anthropologiques tranchés ici par le Vatican de nihilo condidit… deinde humanam… ea tpiritu ci, rutitutam, spiritualité de l’Ame

humaine, son origine par voie de création, unité substantielle du composé humain, Vacant, op. cit., p.233sq., lévent pas d tude.

L’existence des corps, différents des esprits par na ture, est définie contre l’idéalis comme une vérité de

foi ; encore y a-t-il lieu de remarquer que la définition du concile visanl seulement la différence des esprits el

corps n’approuve ou n’improuve par elle-mé

aucune théori qui, maintenant cette distinction, s’appliquerait à expliquer leurc position res pe< i i

L’existei est impliquée très nette ment dans ces mots, condidit secundum totam suam iubilantiant, mais a o’est pas là une définition. Le pli’n pour qui toute la réalité, esprits, corps

el mondi, est « onslituée pai le pur apparaître des choses lit. nit din clément par ce loi le I i" a danl ubsl m.. -..m gens i ulgaire d’une

Ité distincte d< ippan lifi i’ment dan

iquement cei laine du fait

doclrini m la transsubstantiation dans l’eucha

i - que i « ’- trois substam i

énun distini ta de notn

mond.’, n i. I, . |. m le <..uni.’il affii m.

rien exclure ; la question est simplement hors de sa pensée. Ortolan, Astronomie et théologie, in-8°, Paris, 1893.

Deux vérités importantes sont affirmées au § 2, b, et au canon 5e, opposées toutes deux à des erreurs qui découlent logiquement du panthéisme : a) contre l’éternité du monde, sa création dans le temps ; b) contre la nécessité de l’acte créateur, sa pleine liberté.

Le commencement, temporel du monde est défini par ces mots ab initia temporis. C’est la question de fait affirmée contre le matérialisme et le panthéisme, Acta, p. 520, note 5 ; la question réelle de possibilité d’une création ab seterno, la question logique de la possibilité de résoudre un tel problème par la raison seule demeurent problèmes libres.

Comme indication de temps le texte porte encore : simul ab initia temporis… spirilualem et corporalem. Le sens obvie est que les anges et le monde matériel ont été créés ensemble, à la même époque. C’est l’interprétation que de fait ont suivie le plus grand nombre des théologiens depuis le concile de Latran, 1215. Silvestre de Ferrare prétend même que ce point est de foi, De angelis, 1. I, c. III, n. 13-15, et Suarez pense qu’il serait au moins téméraire de le contester. De Dca creatore, 1. I, c. iii, n. 15, Paris, t. ii, p. 7. L’assertion est cependant très discutable. Le concile de Latran, dit-on, avait en vue cette erreur de l’origénisme : la matière a été créée après la faute des âmes pour servir d’instrument à leur punition et à leurs épreuves. Mais, même dans cette hypothèse, on voit que le mot simul offre une réfutation suffisante de l’origénisme, qu’on le traduise par en même temps ou par scmblablement, dans un même dessein et un plan unique. Plus certainement le concile avait en vue les albigeois. Pour ces hérétiques c’était le démon qui avait créé’le corps et la matière. l’un et l’autre mauvais en soi. Il y avait donc lieu d’afllrmer que la matière tout comme l’esprit avait une commune origine, que les esprits mauvais, et l’homme lui-même, sont devenus tels par leur faute ; de là le texte : simul… condidit de nihilo… sed ipsi per se faclx sunt niali. Le mot simul n’affirmerait donc pas même date de création, mais même plan du i leur et même auteur. C’est ainsi qu’il s’explique d’ordinaire dans l’.ccli., xviii, 1 : Deus creavit omniu simul. cf. l’s. xiii, H. Il est vrai qu’au sir siècle, si nous en croyons Hugues de Saint-Victor, l’on tenait plutôt pour une simultanéité de temps, fere omnes do clorcs. In EpiSt. Il ad limot/i., q. iii, P. L., t. Cl. XXV.

col. 603 ; cf. Suarez, loc. cit., n. fi. p. 8. theologi muniter… et omnes moderni. Cependant Hugues préférait l’opinion contraire, loc. cit. Saint Thomas, 50 ans apn s le concile, paraît juger qu’on n’avait pas défini autre chose que l’unité du plan divin. In I Décrétai., c. n. Paris, t. xxvii, p.’cl’.*, et il enseigne, Suni. theol., I » , q, i.xi. a. 3, que la doctrinede la création des ang< s avant le monde, bien que peu probable, n’est pas à tenir pour erronée. Cf. Dr potentia, q. m. a. 18. Suarez reprenait Silvestre de i errare de donner l’opinion comme de foi loc. ni., n. li. p. H ; Vasquez, lu I disp. CCXXIV, c. IV, juge que cette doctrine non seul* ment n’a p mais ne peut pas être i

dune définit n’étant appuyée m sur l’Ecritui

sur la tradition, l’lusieurs l’i i

l’opinion contraire, cf. Lequien, dans saint Jean i’/’. é.’.. I. XC1V, roi. 873, noie.Mi. et leaul

I r’i conti’dans Suan I. loi cit., c m en entiei

p.7sq. a cette objection que deinde dans le texte du concile indiquant certainement b-i.iup-.MUMi/ doit avoir un len analogue, d i bI aisé de répondra qui i oppo ii mu d’époque entre li’-util-, n -ni indiquée.i’Inîtto temporU et dan :

deinde. Le P. Hurterjugs que la création limul

d( - angei 1 1 du mondi n’. il pas.fi linii. mail ad mm-