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CREATION


imposer en rien la solution de la foi, de ne pas imposer à Dieu ses petites vues par cet anthropomorphisme intellectuel que nous avons déjà signalé. L’œuvre n’est pas indigne de Dieu : a. si, au milieu d’imperfections rnétaphysiquement nécessaires, on y lit assez de perfections pour y reconnaître une pensée qui, débordant la notre par tant de points, lui inspire quelque humilité prudente ; 6. si la raison peut aisément soupçonner quelques raisons satisfaisantes des dispositions providentielles qui l’étonnent au premier abord. Ainsi ont fait les saints Pères : ils n’ont pas nié le mal ; ils ont essayé de montrer que le créateur l’avait ordonné à un bien plus grand. Au surplus la première disposition qu’on puisse demander à quiconque entreprend de déchiffrer les énigmes du monde, c’est l’humilité et la bienveillance pour son auteur.

6, i Perfection des espèces requises datis le monde. — a. Dieu n’est tenu de créer aucune espèce déterminée. — Est-il possible, en dehors du monde spirituel des anges, du monde matériel des corps, du monde mixte de l’humanité, de concevoir une classe d’êtres spécifiquement distincts ? Au fond, nous ne pouvons donnera cette question aucune solution évidente. Dieu était-il tenu d’appeler à l’existence ces trois ordres que nous connaissons ? Ici encore il faut dire non, et telle a été, à n’en pas douter, la doctrine commune. Cependant la solution n’a pas chez tous les scolastiques cette netteté. Cette grande conception néoplatonicienne de l’échelle des êtres, vulgarisée par Origène, saint Augustin, le pseudo-Denys, s.iint Jean Damascène, les amenait à dire que la cause première, ne pouvant créer une image adéquate de soi dans un être unique, devait se reproduire, depuis l’ange jusqu’à la matière, à tous les degrés possibles de l’être. Leur manière de parler laisserai ! à entendre qu’ils voient là comme une nécessité. Il échappera même à Suarez de dire que si une créature capable de créer eût été possible, elle eût été produit !. Disp. met., disp. XX, sect. il, n. 12, Paris, t. xxv. p. T.~>( i. parce que la réalisation de ce type importail ad perfectionem universi. Mastrius le reprend et le corrige par la doctrine que le même Suarez professe ailleurs. In II Sent., disp. I, q. i, a. 2, in-fol.. Venise. 1719, p, ’, . „. 13. n Qe faut voir dans ces explications de l’École, que des raisons de convenance, non pas di Voici une déclaration formelle. Il

fallait, avail dil sain) Grégoire, qu’il j eut une nature intermédiaire entre l’ange et la matière. Le mol U fallait, remarque saint Jean Damascène, ne marque autre chose que la volonté do démiurge, [Il jugea bon, non il étail bon. C’est elle qui est la loi et la règle de toute convenam nne ne peut dire à relui qui l’a fa l quoi m’as tu fait de la soi te’Rom., ix, 21.

Defideorth, l II. c. ui, /’. G., t. xciv, col. 920.

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le bien de l’univers parce qu’il convient à sa bonté. » Cont. gent., 1. I, c. lxxxvi, n. 3 ; lxxxvii ; Uccelli, p. 116, 117. S’il est nécessaire ou non que Dieu crée, outre le monde matériel, des créatures raisonnables, voir plus loin.

c) Perfections des déterminations accidentelles, grandeur, temps, espace. — Libre à l’égard de toutes les espèces, Dieu l’est aussi par conséquent à l’égard de la masse ou de la quantité qu’il lui plait de déterminer pour chacune et pour l’ensemble ; par le fait, il l’est aussi pour toutes ces relations qui sont liées à la quantité, l’espace et le temps.

VI. c ; aise exemplaire. — 1° Notion. — Tout ouvrier qui produit un ouvrage est dirigé dans son travail par une idée dont il poursuit la réalisation. Ce modèle de l’artiste, c’est l’exemplaire ou la cause exemplaire de son œuvre. « Les choses produites en vertu de l’art, dit Aristote, ont une forme dans l’âme. J’appelle forme, slSo ;, la quiddité de chaque chose et sa première essence. » Metaphys., 1. VII, c. vii, n. 5, édit. Didot, t. ii, p. 544. Cꝟ. 1. IV, c. ii, n. 1. p. 515. Le philosophe expose ensuite par des comparaisons la nature et le rôle de cette forme ou idée : c’est la théorie de l’exemplarisme. S. Thomas, Comment, in Aristol. metapli., 1. V, lect. ii, Paris, t. xxiv, p. 514 sq. ; cꝟ. 1. VII, lect. vi, ibiil., p. 638 ; de Régnon, Métaphysique des causes, in-8", Paris, 1886, p. 342 ; cꝟ. 1. V, en entier, p. 327 sq.

Si nous étudions les rapports de cette théorie avec le dogme de la création, ce n’est pas qu’elle fasse corps avec lui. Ces seuls points sont de foi : 1. Dieu distinct du monde ; 2. auteur du monde ; 3. intelligent et libre, créant en conséquence d’une manière consciente et raisonnable ; 4. en vue d’une fin. Mais ces données dogmatiques s’accordent de telle sorte avec l’exemplarisme, dans ses grandes lignes du moins, et l’usage des Pères et des théologiens est tel, que nous pouvons regarder l’application de cette doctrine au dogme comme commune en fait et sûre endroit.

Nous nous contenterons d’indications sommaires, la question méritant d’être reprise à part avec plus d’ampleur.

2° Exemplarisme dans la philosophie antique et dans la Bible. — Aucune théorie de la cause exemplaire dans la liible, mais elle offre des éléments très riches qui fourniront aux penseurs les moyens de la construire, qui donneront aux simples, sans même soulever le problème, la solution religieuse qui importe : l.Dieu miel et distinct du monde, comme l’artisan l’est de -"i. ouvrage ; i. créant par sa parole, ce qui supn ! . lligence et pensée, Gen., i, 3, 6, 9 ; 3 jugeant que son œuvre répond suffisamment.i ses vues, et donc à s.in idée, pour être dite bonne et très bonne, Gen.,

i, i. 10, 12, : ii i -e prenant enfin lui-même, quand il

fait l’homn’image, comme le i lèle d<

créature. Gen., l, 38. Histoire largi ou affirmationcontrastent singulièrement, s in cohérence nies ethniques, soit avec les

incertitudes ou -e débat la i cque.lepre mier Au v sie.ie. Platon, par la bouchi i dUe

|.- philosophes, ses - qui expliquent toutes

chosi - iii-it.ri.il. - el i.-- constituants

plisi, |iie>. Phédon, 98 o. édit. Didot, t. i. p. 76 Bq, Anav.. -.i théorie du -.. : lui donne i espoir

de voir résoudre le problème par la causalité de l’intelligence ; illusion bientôt déçue. Phédon, 97’<. op. cit., p 78 < II lue i. i’"’-. 1888, appen dice xil, p. 780 -q h. ! li.nit toujours la solution, la philosophi des id< - Phédon,

100 h sq ibid., p. Ts k ris tôle nous expose quelli - m iiiienc - i ont amené Heraclite, Cratyle, Socrate, les pythagoriciens, Melaphy » ., I, I, c. ii, édit, Didot, t. ii, p. 44’; >. op. cit. p, 815, el Parme