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CREATION


veut, comme il veuf, quand il veut, -rrivia rcoi&v (."> ; BéXei, y.a6ù> ; 6é).et, ïïts 6éàu. -<4d « . A’oeC, c. viii, P. G., t. x. col. 816. Clément d’Alexandrie reprend une image de Philon : Dieu fait le bien comme le feu brûle ; mais il la corrige. Naturel de part et d’autre, l’acte est de plus en Dieu pleinement libre, ou -, 'àp axtov… Icoûaio ; Se. Strom., VII, vii, P. G., t. ix, col. 457. S’il dit donc que pour Dieu cesser de faire du bien, ce serait cesser d'être, VI. xvi, col. 369, les mots ne sont pas à prendre en rigueur.

Afiirmer la liberté, disaient les gnostiques et les néoplatoniciens, c'était mettre en Dieu la mutabilité. Origène croyait donner satisfaction à ces objections en reconnaissant l'éternité non pas de notre monde, la foi affirmant qu’il a commencé, Periarch., 1. III. c. v, n. 1, P. G., t. xi, col. 325. mais d’une série de mondes dont le notre est la dernière évolution, 1. I, proœm., n. 7, col. 119 ; c. 11, n. 9, 10, col. 138 ; 1. III, c. v, n. 3, col. 327. Solution incomplète, puisque dans cette hypothèse Dieu modifie cependant de temps à autre l'état primitif, et dangereuse, car elle supprime en Dieu la liberté de créer ou de ne pas créer. Autre atteinte à la liberté divine : pour excuser la justice divine, il affirme l'égalité primitive des substances spirituelles ; Dieu ne peut créer que des âmes égales. Periarch., 1. I, c. VIII, n. 1, t. xi, col. 179 ; 1. II, c. ix, n. 5, 6, col. 229, 230. Enfin, Dieu n’a pu créer que le nombre d'êtres que sa puissance pouvait embrasser. Periarch., I. II, c. ix, n. I. col. 235.

Saint Basile, au contraire, note que.Moïse a dit : nu commencement Dieu fit… Gen., I, 1. Par ces mots, il condamne ceux qui voient dans le monde l’ombre nécessaire ou le rayonnement nécessaire de Dieu. In Bexæm., homil. 1, n. 7, P. G., t. xxix, col. 17. Saint Ambroise s’est inspiré de ce passage. Hexæm., 1. I, c. v, n. 18, P. L., t. xiv. col. 131.

Même doctrine dans saint Augustin, Contra priscill., c. 11. n. 2. /'. L., t. xi.ii, col. 670, 671 ; De civit. Dei, 1. XXII, c. xxx. n. 3, t. xli, col. 802. Commentant P » , 1 kxxiv, 6, quæcumque voluit fecit, le saint docteur oppose liberté humaine et liberté divine : « Il est faux qu’il ait été forcé de (aire tout ce qu’il a fait ; mais il a fait tout ce qu’il a voulu. Vous bâtissez une maison ; besoin qui vous contraint… Dieu agit par bonté ; il n’avait besoin d’aucune de ses œuvres ; aussi a-t-il fait loul ce qu’il a voulu. In J’s. 1 XXXIV, n. 10 sq., t. wwii, col. 1745 sq. Supposer à sa volonté une -1 supposer quelque chose d’antérieur à sa volonté, quod nefat est credere. Cf. De Gen. contra //.. I. I, c. 11, n. 4, t. xxxiv, col. 175 ; Lib. ' LXXXtll, q. XXVIII, t. XI., col. 18. Il est vrai qu’il « i Dieu ne pouvait faire du bien, ce serait impuissance ; -1 le pouvant, il ne le voulait pas, ce lîsme, ni" lenlia, lie Gen. ad lit/..

1 l n. J7. 1. wxiv, col. 307, raisonnement

qu’il reprendra < propos di la g< nération du Verbe, qui pou ri ire, Contra Maximum, 1. II, c. vti,

m 11. col 1 vii, q. 1. t. xi, col. 38 ;

- es difficulté - dans l’ensembla de

ctrine. Il prévoit le reproche magna invidentia, il montn comment Dieu j 1 répondu, uns tenir qu’il

1 Dseignerænl

ni que Dii n bonté et non par besoin, ne

potiusquam par abun amare putaretur, h*

il.. I. I. c. vii, n. 13, t. r. col. J.M..1

i I. C. 11. n i.

I 75.

ara. Le soleil, dit-il, n’a nul besoin de délibén r,

' ul qu’il Mt, i.v., ta

laire tout ce qui peut 1 r sa lumii n.

de Dii u parce qu’il est la I ifai

to àyadov, il étend sa bonté sur tous les êtres. De div. nom., c. IV, n. 1, P. G., t. iii, col. 693. D’après les scholies de Maxime, Denys exprime seulement que répandre la lumière ouïes bienfaits est de part et d’autre un acte naturel ; d’après saint Thomas, Sum. theol., 1*, q. xix, a. 4, ad l um, il signifie que l’un et l’autre font du bien à tous indistinctement. Cf. Petau, De Deo, 1. V, c. iv, Venise, 1745, t. 1, p. 211. A vrai dire, la première explication semble plutôt la vraie : Dieu et le soleil sont causes universelles, l’un de la lumière, l’autre de l'être, tous deux conformément à leur nature, loc. cit., 4, col. 697 sq. ; la comparaison ne visant pas le mode d’action n’aftirnieet ne nie pas davantage la liberté.

C’est en ce sens aussi que saint Jean Damascène l’a comprise. De fide ortli., 1. I, c. x, P. G., t. xciv, col. 840. Ses expressions au premier abord feraient croire qu’il tient lui-même la création pour nécessaire : « Dieu qui est bon par nature, et par nature démiurge, et par nature Dieu, n’est pas cela par nécessité. Oui en effet lui imposerait cette nécessité? >) Loc. cit., 1. III, c. xiv, col. 1041. Il définit le libre arbitre par la volonté, ibid., col. 1037, et l’on pourrait en conclure qu’il confond lui aussi acte volontaire et acte libre. Mais il distingue si nettement ailleurs l’acte spontané de l’acte délibéré, 1. II, c. xxiv, col. 956, il réclame si expressément pour l’acte libre la possibilité du choix, 1. II, c. xxvi, col. 960, que l’on se convainc plutôt qu’il n’a pris pour volontaire que le seul acle libre. Par ailleurs comme il explique que l’homme est l’image de Dieu précisément par le libre arbitre, 1. II, c. xii, col. 920 ; 1. III, c. xiv, col. 1037, il paraît clair que les expressions, s-Jtei àyaftô ; & /.%'. : fJ<TE : ôr, u.to-jp--b ; v.y. fûo-ei Weôç, doivent s’entendre non d’une nécessité de nature, mais d’un privilège de nature, qui le mettant au-dessus de toute autre, l’exempte de toute coaction, 1. III, c. XIV, col. 1041. Il dira de même que l’homme et l’ange sont libres par nature, çufftxûç. Ibid. Sa pensée paraît même pouvoir éclairer celle du pscudo-Denys. De div. nom., c. IV, n. 1, P. G., t. iii, col. 693. Que la liberté divine ne soit pas comme la nôtre hésitante, délibérante et muable, rien dans celle doctrine que de juste et de profond. Ibid., col. 1041 ; 1. 11. c. xxii, col. 945 ; c. xxvii, col. 960, 961.

on trouvera chez Petau, loc. cit., p. 210 sq., des témoignages très explicites de.Iules Africain, de saint Cyrille, de Zacharie de Milyléne. etc.

Ltiques.

Au moyen âge la doctrine

d'Âbélard sur la liberté divine fut l’occasion de graves controverses. A vrai dire, il affirme catégoriquement le libre arbitre de Dieu, întrod, ad theol., I. III, c. vii, /'. /.., t. cLxxvin, col. 1109. mais 5es explications nt soupçonner qu’il confond acle volontaire et acte libre. Ibid., col. 1110, 1111. D’ailleurs, étudiant longuement si Dieu peut faire.mire chose que ce qu’il faii, il conclut a la négative, constat id solum posse Deum '/un/1 aliquando facit, ibid., I. III, c. v.

Col. 1096, bien que celle opinion n’ait que peu ou point

d’approbateurs, paucosaul nulios, et qu’elle paraisse contredire beaucoup, plurimum, et la manière de des Pères, 1 1 ne ra< quelque peu la raison, aliquantulum. Ibid., col. 1098, Il prétend s’appuyer mt Augustin, si poluit et noluit invidus est, cf. l, ». quæst, ixxxili, q. 1. /'. /.., t. i. col -'c'. el sur saini Jérôme, ">." enim quod vull hoc facit, rad quodbonum est hoc vull Beus, lu Dan., iv, 32, P /.. 1. xxv, col. 518, el lurtoul sur l’impossibilité d’assigi une raison du choix divin, -1 loi., 1 ne faire pai son)

BUX eu de 1)1(11.

La île 01 led’Abi lard, i iv< m. m battui i Ber nanl. Capit ha ret. c. m. /'. I. 1 1 1 x. col. 1060, fut condamnée au concile de Sei Lbélard,

t. 1, col. il. Denzinger, Enehirid n. 318 ; aile es)

1 par lui / /.. i m xxviii, col. 107.