Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 3.2.djvu/431

Cette page n’a pas encore été corrigée
2129
2130
CREATION


des conjonctures possibles, afin que la providence choisisse les moyens appropriés à ses desseins, scientia média. Et après avoir affirmé ainsi tout ce que la raison exi-e, à faute de faire de l’Infini un être inintelligent et imparfait, après avoir répété que tout cela ne convient à Dieu qu’analogiquement, à faute de tomber dans l’anthropomorphisme, il convient de professer bien nettement, qu’étant donné ce qui nous reste à connaître, le peu que nous savons est comme rien, ut sicpost omne illud… hoc ipsum quod Deus est remaneat occultum et ignotum. S. Thomas, De div. nom., Paris, t. xxix, p. 371.

/II. /.’.H re CnÉATBVR, SA NATURE. — 1° Acte d’intelligence et de volonté. — 1. Données bibliques et patriotiques. — Pour créer l’homme, Dieu le modèle avec de la terre et lui insuffle un souflle de vie. Gen., il, 7. Dans lien., i, Dieu produit toutes choses par sa paroi. , il y anthropomorphisme évident, mais le moyen de nous faire soupçonner quelque chose de ces mystères sans recourir à des images analogues ? En tous r, i<. l’élévation de cette description frappe les plus prévenus, surtout si on la compare aux cosmogonies ethniques, faisant par la suite allusion à l’œuvre des six jours, la Bible reprend l’image reçue : elle exalte la parole créatrice. Ps. xxxii (xxxm), 6, 9 ; cxlviii, 5 ; Eccli., xiji. 13 ; Judith, xvi, 17, etc.

Les saints Pères s’en tiennent aussi à cette métaphore et, dans l’exégèse de Gen., i, font ressortir la tout. -puissance de Dieu, etnev /.aï èyévETO. S. Ignace, Ad Ephes., xv, l’unk. Apostol. Voter, p. 83, n. 20. Saint Théophile raille le verbiage laborieux des autres cosmogonies, ito).v).oyfa Evpîov.ETai (j.aTtxioitovi’a, Ail Autol. , 1. II, n. 12, P. t.., t. vi. col. 1069 ; Dieu fait tout ce qu’il veut et par son Verbe, lbid., 1. II, n. 10 sq., col. 1062 sq. Ain-i s’expriment les premiers héréséolo-ues à l’encontre des mythes gnostiques.

Théodore de Mopsueste interprète le dixit de la Genèse dans un sens plus grossier. Il note que Dieu ne parle pas, lien., i, 2, tandis qu’il le fait, Gen., i. 3, 6, 9, C est, dit-il, que lors de la création du ciel et de la terre, Gen., i, 1, nul n’était là pour entendre sa voix ; le reste de la création s’accomplit au contraire en prèle des anges : comme ils ne peuvent connaître Dieu en lui-même, il importe qu’il leur manifeste ses actes par une voix articulée. Jean de Philopon raille à bon droit cette conception. Cf. Petau, De opif, tex dierum, I II. c. m. Venise, 1745, "rem, i. iii, p. 127. Elle eut partisans ; cf. Basile de Séleucie, Oral., i, n. 2, I’. G. t. iww. col. 29, ’Al : Théodorel la consi

n., q. in. /’. (’., t. i.xxx, col. 89 : l’ordre de Dii u < -t - ; i volonté ; s’il rail usage « le quelque voix, , ii, , r. c est en raison des anges présents. L’opinion, générali c’est que l’expression « parole » oui.’métaphorique ; il ne faut pas son

S. Basile, /" ttexæm., homil. ii,

n. 7. /’. G., t. i. col. 16. Setnxo Dei voluntas est,

dit saint mbi oise : encore n un ordre que

cution suivrait de prés ; sa parole réalise l’œuvre,

.//c ; atio, m’, / il n in a

In II, m. m. I. I. c. IX, n.’A.’, . I’. /..,

I’'-’. Mé pensée dans’-ami Grégoire de

/’. G., t. m iv, cil. 72, ~, . >.i parole n i.i lit que

i idéi iiu sculpteur. Aussi, dil i dans fimonde di paroles il Dit u de

I 3 /’'..1.1 WWII.

continue Petau, I illumination par laqui Ile Dieu m. uni. île aux -i la

de Dieu.m, n du I ils, c’est

nelle qu il m dil I loi même

M. ni u inti rpn lanl ainsi la parele.de Di< u pu « l’œuvre de Dieu » on n’explique pas encore ce que peut être en Dieu l’acte créateur.

Les Pères apologistes exposent que le créateur porte en lui son Logos de toute éternité, ).ôyoç èvS’.ibïTo ;, il l’exprime quand il crée, Àoyo ; rpcxpopixôç ; la création est pensée, volonté, parole : y.o ?u.ov èvvoir)8efç, ’Ji/.r^x ; te y.a’i ç8sYi ; âp.Evoç ètio^tev. S. Hippolyte, Adv. Noet., n. 10, 11, P. G., t. x, col. 817. Ces explications montrent la création comme un acte d’intelligence et de volonté ; elles font difficulté en attribuant au Verbe comme une génération temporelle dans le monde. Voir plus haut.

Saint Augustin rejette de même, comme charnelle et absurde, l’idée d’une parole sensible prononcée par Dieu à l’origine des temps. De Gen. ad lilt., 1. I. c. ii, n. 5, P. L., t. xxxiv, col. 218 ; cf. c. ix, n. 16 ; c. xviii, n. 36, etc. On peut croire que cette parole est la connaissance que les anges ont eue des idées divines, lbid., n. 4, col. 248 ; cꝟ. 1. II, c. viii, n. 16 sq., col. 269 sq. Ce n’est pas un ordre donné au Fils, puisque le Fils est précisément la parole du Père, lbid., 1. II, c. VI, n. 12, col. 267. C’est en Dieu, avant l’action, la notion immuable de son œuvre, ipsius sut facli incommutabiiis ratio ; elle ne comporte aucun son qui retentisse, mais une force éternelle agissant dans le temps. De civitate Dei, 1. XVI, c. VI, n. 1. /’. L.. t. xii, col. 484, cité par Abélard, lntrod. ad theol., 1. I, c. xi, P. L., t. clxxviii, col. 997. Cf. S. Augustin, De Gen. ad lui., 1. I, c. ii, n. 6, P. L., t. xxxiv, col. 248. C’est une parole unique, ununi quippe Verbum illegenuit in quo dixit omnia priusquam fada sunt singula. lbid., 1. ii, c. vi, n. 13, col. 268. Sans aucun mouvement d’esprit ou de corps, comme dans l’ouvrier humain, la création est donc l’aboutissement dans le temps d’une idée et d’une complaisance que les trois personnes divines ont eues de toute éternité. De Gen. ad. litt., 1. I, c. XVII I, n.36 ; cꝟ. 1. II, c. vi, n. 14, ibid., col. 260, 268.

Dieu pense, « lit saint Grégoire de Nazian/e, ri -.i pensée c’est son œuvre, scal -h iwo^aa k’pyov îjv, accomplie par le Verbe, parfaite par l’Esprit. Oral., xxxvin. n. 9, P. G., t. x.vxvi, col. 320. La formule est reprise par saint Jean Damascène, De /nie orth., 1. II, c. ii, /’. G., t. xciv, col. 865, et Zacharie de Mitylène expose toute cette doctrine d’une manière claire et profonde. De opif. mundi, P. G., t. i.xxxv, col. 1066, 1097, 1116.

L’acte créateur, dans ces descriptions diverses, apparaît donc comme un acte d’intelligence et de volonté iiun aux trois personnes. II n’est en rigueur, formellement, ni multiple, ni successif, bien qu’on puisse dans le langage courant le décrire ainsi ; il est virtuel ii tel, puisque ses effets sonl multiples, successifs et temporels. Il n’est pas davantage distinct de Dieu comme uni’modalité’contingente : l’acte infini est toute chose dans la simplicité, Petau, De Dco, I. I, c. XII, iii. i. i, p. 76 sq. ; I. V, c. iv, ^ 12, p. 211 ; c. x -q.. p. 232 sq. ; h’terme produit est seul à changer, ’idéi onl reprises ri développées par les scolastiques, avec cette préoccupation constante d’écarter de l’acte pur toute ombre de mutabilité ou de composition. inant les rapporta de l’action créatrice avec leur classification des diverses actions, ils témoignent d une subtilité parfois excessive ; dans l’ensemble, sauf qu’eux aussi onl é< irti i ec soin toul ce que la Gi ai te couvait suggérer d’anthropi phisme, progrés toul d

lil, on peut dire que l’e pi u.1 1 lui positive B’S D88 l’ail

un pas. 1 n peut-il d’ailleurs être autrement dans un tel mysti i

2 /’— nelles. — La raison dil que Dieu

est intelligence et volonté ; elle affirme que dans l’être

taire toul est ni i [u’on ne peut p n

[uent admettre eu lui ni ii, ni i mposi iion de le el <le substance, de puissance et d’acte.

1 Mi pourra donc dire qui il 1 1

ce qu la nature, pi incipe dernier >i ;