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CREATION


Si BORDINATIANJSME. Nous n’en signalerons avec quelque détail qu’un seul aspect plus spécialement en rapport avec le dogme de la création.

Toutes les questions qui ont trait au rôle du Verbe dans la création sont spécialement développées à l’âge scolastique, à la fois pour coordonner les données traditionnelles et pour réfuter les théories averroïstes, qui ramèneraient le dogme aux intermédiaires néoplatoniciens ; La consubstantialilé parfaite reçue sans conteste dans l’Ecole oblige à rejeter toute idée d’un démiurge inférieur. Une conception plus profonde, ce semble, de la cause première, amène à rejeter les intermédiaires pour ce motif même au nom duquel l’averroïsrne l’exigeait, parce que la cause première est infinie. Cf. S. Bonaventure, 1 » IV S<’nt., 1. II, dist. I, p. I, a. 1, q. II. Si elle est infinie, elle peut tout. On explique par ailleurs qu’elle peut sans déchoir créer le fini et l’imparfait, parce qu’il répugne métaphysiquement qu’il y ait en dehors de Dieu autre chose que du fini. La raison de la limite, ce n’est pas l’impuissance du créateur, c’est l’imperfection essentielle de la créature, qui tirée non pas de Dieu, car elle lui serait égale, mais du néant, ne peut sans contradiction se concevoir comme infinie avec’un tel vice d’origine. Tout ce qui subsiste des intermédiaires aristotéliciens et néoplatoniciens, c’est une certaine subordination des causes créées, et cela même est bien caduc.

Quant au Verbe, on concède qu’il peut être dit intermédiaire entre la créature et le Pure, considéré’comme premier principe, parce qu’il est la Sagesse par qui Dieu crée ; on nie qu’il soit intermédiaire entre Dieu et la créature, parce qu’il est en Dieu et Dieu lui-même, Joa., i, 1 ; quia ipsum Verbum eliam est Deus créant, s. Thomas, De vcrilate, q. iv, a. 1, ad 3um ; q. iv en entier ; Cont. gent., I. IV, c. xi.

3. Génération temporelle du Verbe dans la création.

— L’n trait commun aux premiers apologistes, c’est l’affirmation d’une sorte de naissance du Verbe au moment de la création. A vrai dire l’Écriture ouvrait la voie à de telles spéculations. Saint Paul avait nommé’le Fila de Dieu premier-né de toute créature, Col., i, 15, appuyant ce titre sur son rôle dans la création et ni son universelle primant.’, ibid., I, 16-19 ; cf. Rom., i. -2 ! ’, comme aussi sur ce fait que le Fils et les êtres viennent tous de Dieu. Heb., i, fi ; n. 11. Mais iuI le texte, Prov., vilꝟ. 22, ïmioi u ipx"n v (Ecdi., Hiv..">. primogenita mite omnem creaturam, ne se lit m> le grec. donnant un appui aux théories sur le Logos, amenait à rechercher comment le Verbe avait onstitué principe de toutes les œuvres de Dieu, et quel pouvait être cet acte divin rendu par le /.t : ’: iv des Septante’ut.liistin parle du Logos i qui avant toute créature

  • e trouvait avec le Père et a té engendra. lorsqu à

ine il créa et ordonna par lui toutes chose ?, r.y,

>UJ i’, ’i-.z - : r, -i îp/r, ’! /"’., II, n. fi. /’.’.., t. vi,

vant tous les êtres Dieu l’engendre, connue

principe d, , VIII, 22 ; c’est une cer intellectuelle on force verbale, Svvauiv

v.’i’/., n. 61, col, 613. Pour expliquer cette

deux comparaisons, L’une

montrer en nous quelque image de cet

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diminution de celui qui l’enflamn I i lie com perai forme de deux toi

ail i i une par l’autre. Dial., n 198,

On a quelque chance de comprendre la pensée du philosophe en la rapprochant des spéculations stoïciennes sur le).oyo ; Èvv.àOîro ; et le).oyo ; Trpoçopixo ;. Zeller, Die Philosophie der Griechen, t. iv.p.67, n. 1. Elles avaient déjà exercé leur inlluence sur Philon. Drummond, Philo Judseus, t. il. p. 15b’sq. Sans les faire siennes, saint Justin du moins s’en inspire. Le P. Feder, Jus tins des Mârlyrers Lehre von Jésus Christus, p. 98103, paraît entendre les expressions citées plus haut, (ruvùv xoî £v/<ou£’/o :, du Aoyo ; -p’; ïop’./.o :. M. d’Alès qui a suivi ces mêmes théories chez les premiers apologistes, Théologie de Tertullien, in-8°, Paris, 1905, p. 86-96 ; Théologie de S. Hippolyte, in-8 Paris. 1906, p. 21-31, juge plutôt, Études, 19u7. t. ex, p. 114 sq., que iruviàv fait allusion à la préexistence du Verbe dans le sein du Père, Xoyo ; ÈvSiàScToç, tandis que yevvcSfievo ; s’appliquerait à cet éveil ou naissance du Verbe, "/.riyoç TTSoiopi/.Qç, au moment où Dieu médite et décrète le plan du monde. Cf. toOto t’i -m ovti ànro « 0 Tlaipo ; -poë/r^iv - I’évvr l u.a ttso nâvtcov Tcôv KO’.r l J.i~uri l’jvf, - / T(ô llarpi /.al to-Jtuj ô IlïTr, p irpo<ro(UA£Ï. Dial., n. 62, col. 617. Ce fils, le seul qui soit véritablement fils, Apol., i, n. 23, col. 364 ; Apol., ii, n. 6, col. 453, est donc à la fois de nature intellectuelle. Buvette ; Xoyt/.r, , Dial., n. 61, 62, col. 613, 616. et relève de la volonté du Père, Suvôu-ei y.a [io-j’/.f, , Dial., n. 128, col. 776, <)û.-r, Tîi. Ibid., n. 62, col. 616. Il y aurait ainsi indication de deux états du Aoyo :. Dans l’une ou l’autre hypothèse, issu du Père il est Dieu. Dial., n. 48, col. 580 ; n. 56, col. 600 ; n. 61, col. 616 ; exécuteur né des desseins du Père, loc. cit., col. 600, 613, 616, il est antérieur à toute créature, loc. cit., col. 580. 613, 616, 617.

Tatien reflète la pensée de son maître, reprenant, Orat. adv. grsecos, n. 5, col. 814 sq.. et son ex de Prov., VIII, 22, et sa double comparaison de la parole humaine et de la torche. « Dieu, en tant que son œuvre n’existait pas encore, était seul ; en tant qu’il était lui-même toute-puissance et la subsistance, iinonzot.T’. :, des choses visibles et invisibles, avec lui — car il se trouvait avec lui. siv aùttô yàp — soutenait toutes choses par sa puissance verbale le Verbe, même qui était en lui. Il s’élance ce Verbe par la volonté’de -.i simplicité’… il devient l’œuvre première-née du l’ère. î’pyov rcpartétoxov. Nous savons que c’est lui le principe du monde. 9 Poussant plus loin l’image Tatien ajoute « Quand remets ma voix, on peut dire que j’ordonne la matière inordonnée qui est en vous ; » ainsi du Verbe, qui créant lui-même la matière, j imprime ensuite la pensée du Père. Loc. cit.. col. 817. A ce qu’il semble, l’existence éternelle est plus accentuée ; la génération temporelle plus rapprochée de la création. n’estce pas proprement l’entrée en jeu de l’activité’créatrice’.'

A 1 1 1 témoigne de spéculations analogues,

re que plus dégagées des réminiscences stoïciennes : « le Fils de Dieu, c est le Verbe du Père dans son concept et son activité. Par lui [’.'] et par sonentn tout a été fait, le Père et le Fila n’étant qu’un… Que si vous voulez, savoir du i ils ce qu’il en fuit entendn dirai brièvement que c’est la progéniture première du

Père, non pas qu’il soi ! devenu tel.’iCy <o ; ysw.’Svv/,

car Dieu di - le principe esprit éternel, » ov ;, Rvail en

soi-même son -, … étant éternelle nt >.oyix6 ;, mais

élancé pour être l’idée el 1 a v.x ivépftta, de tout s les choses matérielles.., Légat., n lu. P G. i vi, col. 909. Le titre de I ils est en

hé à la création, mais il ne pareil paa qu’il > ait

li dire avec Petau De Trinitate, I. i. c. iii, § 1.

aise, 17î.">. p. 21, que 1 1 1 apologiste confond, avanl la

cr’i le Péri i ec le I il-.

Saint I héophile d’/ une

formule célèbre, el il remprunte au vocabulaire stoïcien, eu distinguant un Verbe interne, et un i. i le. / i l. Verbe