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CREATION

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2. Il était au commencement (-- t i() en Dieu, Et tout par lui a été fait :

Et sans lui ne s’est fait rien

3 a. De tout ce qui a été fait. — En lui était la vie.

Ou, en commençant une strophe nouvelle, sans rejet :

3 b. En ce qui fut fait il y avait vie ;

Et la vie était la lumière des hommes.

Vie naturelle, pense M. Van Hoonacker, Revue d’Idsl. eccUs., Louvain, 1901, t. il, p. 7 sq. ; le Verbe vivant qui était venu, d’après M. Loisy, Éludes évangcliques, in-8°, Paris, 1902, p. 130 sq. Ou encore :

3 c. Ce qui a été fait (’tait vie en lui ; ou bien :

3 rf. Et sans lui ne s’est fait rien

De ce qui a été fait en lui. Il était la vie Et la vie était la lumière des hommes.

De ces quatre traductions la seconde a de bonnes raisons dans le rythme, le parallélisme des vers et des strophes ; la première a pour elle le plus grand nombre de manuscrits et de Pères. Maldonat, In IV Eyangelia, in-fol., Paris, 1868, p. 1245 sq. ; Calmes, L’Evangile selon S.Jean, in-8°, Paris, 1904, p. 81. Il suffit de taire remarquer ici comment la première leçon a et surtout la quatrième d adoptée par les manichéens, la troisième c suivie par Origène donnaient occasion d’étudier les rapports du Verbe avec les créatures et leur préexistence en lui.

Le nom du Verbe de saint Jean est celui du démiurge li l’hilon, ou plutôt ce qui complique singulièrement la question des dépendances, c’est celui d’un des principes du monde chez Heraclite, Zenon, Platon, l’hilon et les Alexandrins. Cf. Lebreton, dans les Études, t. ; vi, p. 85 sq., 310 sq., 764 sq. Il n’appartient pas à cette (’tude d’examiner à fond la question du Logos johannique ; il convenait seulement de noter ici l’apport du quatrième Évangile ; nous aurons l’occasion de l’invoquer encore en traitant plus spécialement du créateur et de la cause exemplaire de la création.

m. époqi / PATRISTJQVR, — 1° La littérature chrétienne jusqu’à saint Hippolyte. — « L’idée de la créalion cr nihilo, écrivait Vacherot, Histoire critique de llexandrie, t. i. p. 132, est chrétienne, et encore la doctrine des premiers Pères est obscure el indécise sur ce point. » D’autres auteurs ont voulu même en reculer l’origine jusqu’à l’époque scolastique.’./< ; / refellendi, </i<am monendi ut scientise suas rivait Mosheim, Dissert, de creationee < nihilo, dans Système intellectuel./e Cudworth, in-4°, le, 1773. p. 288, cité par A. Vanhoonacker, De m creatione ea nihilo, in-8°. Louvain, 1866, p, li.">. tin i pu apprécier la valeur de ces thèses à l’égard de la théologie biblique ; il reste à poursuivre l’enquête lins ecclésiastiques.

L’importance de ce dogme est telle que les Pères, à Litres divei "’êtie me m - > le rappelei

rient. Toul autre est cependant leur manière nier suivant qu’ils s’adressent aux païens ou conviendrait de distinguer leurs œuvres hétiques ou dogmatiques, apologétiques, polémiquer. In but différent détermini

l : une règle de critique appropriée.

A l.i première classe des écrits dogmatiques appartiennent lei instructions adressées aux fidèles. A consiilemenl ce fait que la création, au moins sous

pt imprécis, est un dogme universelle !

chrétiens, on comprendra que nos ailleurs n -i iur ce point i > i > éation ralement pn supposée. on insistera davantage mit iir la doctrine plus spéci fiquement chrétienm du Nouveau Testament Lei

dogmes de la trinité et de l’incarnation, la morale du Christ, la parousie ont. en effet, une tout autre valeur religieuse. Cependant il faut s’attendre à voir les Pères rappeler à la piété ces prérogatives si glorieuses à Dieu d’être l’auteur de tontes choses, et appuyer sur ce titre les devoirs absolus de l’obéissance. « En premier lieu, dit la Didachè, tu aimeras le Dieu qui t’a fait, » c. i, n. 2, Funk, Apostol. Vciter, in-S°, 1901, p. 1, et l’Épilre de Barnabe reprenant ces mots ajoute : « Tu révéreras celui qui t’a formé, » x, 2. lbid., p. 29. Le fidèle devra recevoir toutes choses comme des biens, eiSàx ; Sti x-.io 0soj ojokv -y./i-.x :. ibid., iii, 10, p. 3, et voici sa prière après l’eucharistie : « C’est vous, ô maître tout-puissant, rravToxpàTwp, qui avez produit toutes choses pour votre nom, w-tffaç Ta -y.i-.x Evexev toO o-iou.x-6- <tou. » Didachè, 3-o. ibid-, p. 5.

Le Pasteur écrit : Avant tout crois qu il n est qu un seul Dieu, qui a tout produit du néant à l’être, & -x r.iv-3. v.v.nxv.a y.x-xo’inx ; y.xl Ttovrçffaç iv. toO [ » | ovtoc, eîç tô Eivai -x Triv-ra. Mand., I, 10, Funk, 0j>. cit., p. 165. Cf. Vis., i, 5, ibid., p. 145. Toute la création est supportée par le Fils de Dieu. Sim., IX, xiv, 5, ibid., p. 224.

La création est plus fréquemment rappelée par saint Clément, soit par les titres donnés à Dieu, !, Br, [j.toupfoç xal ua-f^ Triiv aloSvuv, 1 Cor., xxxv, 3, Funk, op. cit., p. 52 ; cf. I Cor., xtx, 2 ; xxiii, 1 ; lxii, 2, où se trouve en même temps employé le nom de Père ; et, avec prédominance de l’idée de maître souverain. Zi ?-o- ? ;, 7 Cor., vii, 5 ; viii, 2 ; xi, 1 ; xx, 8, 11 ; xxtv, 1, 5 ; xxxvi,

2, 4 ; xl, 1, 4 ; xux, 6 ; lii, 1 ; i.v, 0 : i.vi, 16 : i.ix, 4 ; i.x,

3, 4 ; LXI, 1, 2, 3, i.xiv, I ; soit par une description plus étendue pleine de réminiscences bibliques. I Cor.. xxxiii, ibid., p. 50, 51 ; i.x, I, p. 66.

A défaut de discussions méthodiques sur la création, cette première cbisse d’écrits nous offre donc de précieux témoignages. En particulier, il convient de noter cet usage de désigner Dieu comme l’auteur tout-puis sant de l’univers ; il explique l’emploi des tei -277, 3 twv 6).<ov, Tta7r, fy v.X’. KT(OTf]{, ~xir, ç, TzavToy.iaîioj, qui par la suite vont devenir prédominants. Cf. Kalien busch, Taufsymbol, t. ii, p. 536, cf. p. 515 sq., 520, note 68, 522 sq. Les expressions d’Hermas, Mand., I, seules sont très explicites sur la production iI. to ffvtoçj on sait par ailleurs le sucre* de ce livre. Saint [renée relève ce passage comme une citation de I’turc, z’-i-i r, rpaipr, , Cont. hier., 1. IV, c. xx, n. 2, /’. C., t. vii, col. 1032 ; il e^i iiussi invoqué par Origène / » . princip., 1. II, c. i. n. 5, /’. C.. t. xi. col. 185, 186 ; In Joa., tom. i. n. 18, /’. c., i. xiv. col. "> : ’, .

La polémique amènera d’elle-même des exposés plus précis et des affirmations plus catégoriqu

A côté du polythéisme populaire, où l’imagination < plus de part que la pensée philosophique, mais où la dépendance originelle des dieux à l’égard de la matièn entraîne toujours, par une logique instinctive, quelque restriction de leur pouvoir souverain, les écoles se pai i igent entre le matérialismi <l l picure i i’! ' Lucrèce, le panthéisme stoïcien de Sénèque, l i 1 t< li. Man lui et un éclectisme Qotfe al où prédomine tantôt l’influi de Platon, tantôt celli d Vristote. EnGn, d’* les miers inurs du christianisme, avec la préoccupation d’expliquer soit l’origine du mal. soit la coexistence de i i’i infini que la raison perçoit nécessaire et du M ni donné par l’exp produit un pullulement morbide de sectes hén tiques. Le platonia -i h

philonisme, le dualisme persiste et les doctrines boudhiques, le dogme du étien et les i ont dans chacune me influence qu’il est difficile de préciser dans le détail, ’i.-i un panthéisme idéaliste avec Valentin, émanatiste avec Carpocrati. le dual

Basilide et Satui nui. des jbrides formés