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CREATION


est en tout cas bien léger de faire argument contre la Création de la facilité que l’on trouve à se représenter une matière éternelle, et de la torture que l’on (’-prouve à se figurer la création. Cf. Stuart Mill, cité par Maillet, La création et la Providence devant la science moderne, in-8°, Paris, 1897, p. 105. Après le critérium déjà suspect de « l’idée claire » , aurons-nous donc celui de « l’image aisée » ? Xe peut-on se payer d’images tout comme de mots ?

i. Le comment de la création reste mystérieux. — a A i même litre que tout devenir et toute relation causale. — Le rapport d’antécédent à conséquent, celui de ise à effet, se conclut s’il y a lieu, mais, si l’on excepte la causalité interne, il ne se constate en soi par aucun sens ; il ne se représente pas autrement à l’imagination que par la succession de deux images traduisant l’une ce qui était, l’autre ce qui est devenu ; il s’explique à I e$prit avec la clarté que l’on sait. Même avec le fait sous les yeux, nous ne voyons rien au comment, et cependant l’expérience force bien à enregistrer des relations spéciales entre certains antécédents et conséquents. — b Au titre spécial d’origine premièie de l’être. — Si le devenir du moindre phénomène a son mystère, dans l’hypothèse de la création, l’origine première des choses doit être plus obscure encore, en elle-même d’abord parce qu’elle atteint l’être d’une façon plus intime dans ces réalités sous-jacentes aux phénomènes dont nous savons si peu de chose, pour nous ensuite parce qu’elle dépasse forcément et notre expérience qui commence au lendemain de la création, et notre activité personnelle qui se borne à des modifications d’état. Xos idées et nos termes de cause et d’effet, d’antécédent et de conséquent expriment des rapports et des relations expliquer, pas plus qu’une formule de mécaniqu i de physique ne nous explique le comment i n chiffrant un fait d’ailleurs certain. On peut donc accumuler contre la création les difficultés sans avoir encore ébauché une réfutation. Il suffit que la formule abstraite creatio ex nihilo apparaisse malgré tout comme la seule acceptable pour chiffrer tant bien que mal le premier apparaître des choses. Cf. Ms’d’Hulst, Mélanges philosophiques, Paris, 1892, p. 568 sq. ; k. Vanhoonacl lione ex nihilo, in-8 « , Louvain. 1886, part. I. sect. n. p. ; ’ation. — l !. née à ces termes

i Lbsolu peut-il n a i idées, poser de l’être hoi la possibilité de la création peut être envisagée

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l"’rien. nous nons de le iroir. i Ci tte

ti’M" n’offre d’elle-même de difficultés insolul que on l’entend d’une manière grossière

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d’un sujel préexistant, ordinem ad passum. Suarez, /., disp. XX, sect. i, n. 11. — b La quelqu* qu, p, , , , ation

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— possibilité négative. Peut-on dire de plus qu’elle corresponde à une notion objectivement vraie — possibilité positive ? A n’examiner que les concepts on peut regarder la question comme insoluble : où les répugnances ne sont pas manifestes, ni les nécessités évidentes, nous ne pouvons a priori rien nier, rien affirmer de l’Être infini.

2. A posteriori, la question s’éclaire : l’expérience n’a pas une objection concluante, elle achemine plutôt à la reconnaître, elle l’exige même en fin de compte. a) Pas d’objection concluante. — Il est vrai qu’un grandnombre de physiciens et de naturalistes prétendent le contraire, mais leurs arguments font souvent pauvre figure au regard de la logique : le paralogisme est leur moindre défaut.

La science, objecte-t-on, ne connaît pas d’origine des choses. Iheckel, Les énigmes de l’univers, in-8°, Paris, 1903, p. 271. — C’est précisément pour ce motif qu’elle a le devoir, en tant que science d’observation, et pour rester fidèle à sa méthode positive, de n’en rien dire. Il ne se voit plus de création, donc il n’y en a jamais eu, est une conclusion à tout le moins hâtive. A étudier avec les meilleures lunettes la trajectoire d’un obus, nous n’aurons pas le droit d’affirmer qu’il marche tout seul, parce que le mortier qui l’a lance n’est pas dans le champ de notre objectif. Ainsi de la science humaine : arrivée au lendemain de la création, elle a le droit de dire que ce phénomène n’est pas dans son rayon d’observation, et le devoir prudent de ne rien dire de plus ; ce serait pour elle dépasser l’expérience.

Plus de miracles, dit-on, donc plus de création. — Mais, tout d’abord, la création n’est pas un miracle ; c’est une action toute-puissante, si l’on veut, mais il ne saurait y avoir de miracle avant que l’ordre naturel soit constitué’. Admettons même que lotit miracle soit impossible, que Dieu ne veuille pas intervenir à nouveau dans le monde qu’il a produit : qu’est-ce que cela prouve sur l’origine première du monde ? Le mortier ne relance plus l’obus ; donc il ce l’a jamais lancé ?

I es arguments positifs n’ont pas une force probante plus appréciable. Le télescope et le microscope démontrent, assure-t-on, l’infinité du monde dans l’infininieiii grand et dans [’infiniment petit. — Mais de ce que la science ne voit le haut dans aucun des deux sens, a-t-elle le droit d’affirmer que le monde n’a pas de bornes : la trajectoire di notre obus doit-elle s’affirmer infinie parce que notre objectif n’embrasse ni le point part, ni le point d’arrivée’- supposer même que le monde soit de fait infini — au cas où un infini quantitatif, imparfait, inualile ne serait pas un concept contradictoire — en quoi ce genre d’infinité prouve-t-il ib <i i tm mde’Le gros scandale de la philosophie n’est-ce pas au contraire qu’un être fini et imparfait soit l’œuvre de l’Infini et du Parfait ? I.’infinité du monde, si elle était possible, le rendrait plus -on auteur. Mais à vrai dire c< D est pas l’inlini que la teienci Ire, c’est {’indéfini dans

la divisibilité’et l’iu lurable pour -es instru ments de mesure la réalité la dépasse ainsi dans les deux sens du tout petit et du très grand ; cela prouvet-il quelque chose contre la cré llion’i in objecte la loi d il ion de l’< ni i. le, ou si

l’on veut, ce que Hæckel nommi la loi de substance, x . c. vu. p. 2l.v t-à-dire la double indes inirijhilité île la force et de la matière. Tenons ci loi pour n ri une. malgré les réserves qu elle appelle. Quel lien peut-il bien avoir entn Vindestructibilité de 1 1 m. ite i < i i et la non de la mate

luvez, dans le Ira’dl méi anique de l’obus

irrivi tu ternrn et dan la chaleur di quivalenl

potentielle i i< D di perdu