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COUR ROMAINE


présentent officiellement au saint-père leurs lettres de créance, ou leurs lettres de rappel.

II. PRÉLATSDE LA RÉVÉRENDE CE AMBRE APOSTOLIQUE.

— La révérende Chambre apostolique avait autrefois des attributions très étendues. Elle représentait l’administration publique de l’État pontifical et de son trésor. Déjà, sous les empereurs romains, on appelait caméra, l’endroit où étaient conservés les deniers publics, les titres de propriété et les registres de l’État. Cf. Ducange, Glossarium médise et infinité latinitatis, v° Caméra, t. il, p. 48 sq. Plus tard, ce mot désigna également les ministres et l’ensemble des employés préposés, soit à la garde des registres, soit à la gestion du trésor public. De là aussi le mot de camerlingue, pour indiquer le premier de ces officiers, celui qui, par excellence, avait Je droit de parler dans la chambre du trésor : mrarii qusestor ; curator pecuniæ publicse. Cf. Ducange, Glossarium, v° Camerlengus, t. II, p. 54 ; Muratori, Anliquitates ltalicse medii sévi, 6 in-fol., Milan, 1738-1742, t. I, col. 949. La Chambre apostolique correspondait donc au ministère des finances, et à ce qu’on appelle en France V administration des domaines. Elle formait comme un tribunal, chargé de statuer sur toutes les causes litigieuses en matière de redevances, d’impôts, de dîmes, de monnaies, de comptabilité publique, de travaux d’ordre général, comme les ponts et chaussées, les canaux, les roules, les pâturages, etc. C’était donc aussi une sorte de Gourdes comptes. Vu ses nombreuses attributions, elle devait se réunir au moins deux fois par semaine, le lundi et le vendredi, suivant les prescriptions édictées par Lion X, en 1513. A sa tête était le cardinal camerlingue. Après lui, venait le gouverneur de Rome avec le titre de vice-camerlingue ; puis, le trésorier général et l’auditeur général de la révérende Chambre apostolique. Au-dessous de ces hauts dignitaires, se trouvaient les prélats clercs de la Chambre apostolique, formant comme son conseil d’administration. Leur nombre varia selon les temps. Sous Sixte-Quint L585 1590), il fut de douze ; ils sont, de nos jours. huit seulement. Quelques-uns de ceux-ci avaient des charges spéciales, comme président des subsistances, des eaux et chaussées, des archives, des armes, etc. D’autres avaient le titre et les fonctions d’avocat des pauvres ou avocat d’office ; d’avocat général du lise pour les causes civiles ; de procureur général du fisc et de la révérende Chambre apostolique pour les causes d’ordre criminel ; de commissaii il de la révéi

Chambre apostolique, etc. In outre, il y avait un certain nombre de commissaires-substituts et de secrétaires. Les bureaux furent longtemps au palais de . où se trouve actuellement le parlement italien ; puis, vers la fin du règne de Pie IX, ils furent trans : la place Navone. Cf. Gomi imen Camerm apostolicse, in-fol..

1516 ; Zotlo, Commentaria in corutitutiones . in-fol.. Home, 1546. Mon mi, Di-.io . Caméra apottolica, t. vu. p. 1-17 ; Lucius

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tions passèrent ensuite au vestararius Ecclesise romans, à qui était confiée la garde des ornements précieux et du trésor pontifical. Cf. Ducange, Glossarium, v° Vestararius, t. vi, p. 786 ; Muratori, Antir/uitates ltalicse medii sévi, t. i, col. 919 ; t. ii, col. 194 ; Cancellieri, De secretariis basiliese valicanse veleris et novse, 4 in-4°, Rome, 1788, c. v, De vestiario, c. vi ; De vestararii munere, t. i, p. 333 sq., 363 sq.

C’est probablement vers le commencement du XIIe siècle, que le titulaire de cette charge reçut le nom de camerlingue. On le voit ensuite désigné plusieurs fois sous ce nom, entre autres dans le rôle de la cour de Nicolas III (1277). Cf. Galletti, Memorie di ire antiche cliiese di Hieti, in-4°, Rome, 1765 ; Gattico, Acta selecta cwremonialia sanctse romanse Ecclesim, p. 98 ; Mabillon, Musseum Ualicum, t. ii, p. 233.

Pendant le séjour des papes à Avignon, les fonctions du camerlingue perdirent un peu de leur importance. à cause de l’institution d’un officier laïque connu sous le nom de Maître du Saint-Hospice, et dont il a été déjà parlé ; mais, ensuite, elles s’accrurent de nouveau, et, pendant longtemps, le camerlingue, précédant l’institution du secrétaire d’État, fut comme le premier ministre du souverain pontife. Il avait la surintendance de la frappe des monnaies d’or et d’argent pour toute l’étendue des domaines pontificaux, et la haute direction de tous les rouages administratifs.

Au cours des siècles, cette puissance considérable du cardinal camerlingue subit de nombreuses vicissitudes. On trouvera l’histoire de ces variations dans les nombreuses bulles pontificales édictées à son sujet. Il nous suffira d’indiquer ici les plus importantes, car le bullaire des camerlingues est très volumineux : celles d’Urbain V, Apostolalus officium, du 12 octobre 1363 ; d’Urbain VI, Apostolicse Camerse, du 13 septembre 1379 ; de Grégoire XII, Similis, du 13 juillet 1407 ; de Léon X. Licet, du 12 juin 1517 ; de Paul 111, Homani ponti/icis, du 1 er décembre 1544, et Licet ea, du 10 avril 1547 ; de Pie IV, Providentia romani, du 13 novembre 1560. et Romanum decet, du 8 janvier 1561 ; de Clément VIII, Tn conferendis, du 8 décembre 1599, et Quum in lilteris, du 25 février 1600 ; de Grégoire XV, Romanum du 6 mars 1621 ; d’Innocent XII, Ad romani pontifias, du î août 1698 ; de Clément XII, Super ml nostrtim, du 30 janvier 1734 ; de Denoit XIV, Motu proprio du 13 août 1741. Le cardinal camerlingue était, en outre, el est encore l’archichancelier de l’université romaine de la Sapience. Bulle de Benoît IV. / » //< » cuos, du 28 août 1744 ; bulle de Léon XII. Quod divina sapientia, du 26 août 1824. Cf. Lunadoro, Rcladella cortedi Roma, c. x. Del cardinal cai

a romana Chiesa, t. il.

-eus Pie VII surtout que le pouvoir du camer lingue fut de beaucoup diminué, par la réorganisation idministration pontificale, divisée sous l’inspiration du cardinal Cons.dvi. en divers bureaux, comme cela se pratiquait dans les autres Etals. Cf. Raccolta /ei///i, amministi axwne n

elatopontifteio, in-fol.. Home. 1828, passim ; M" Peraldi, Siillu s lato atluale dei dominii délia Ch ana, in-8°. Bastia, 1855, Ce qui subsistai ! ni I antique pouvoir disparut ensuite c ; [uand la

lulion italienne eu) dépouillé Pie IX de ses l I l’ouï ci qui était de la compéti aie du cardinal camei lingue, dans l’ordre civile) criminel, cessait parlà-mi

ouïe il n’avait jamais eu de juridiction dans les affaires purement ecclésiastiques, confiées depuis i. tempe tions cardinalices, il n’eut presqui

pluaucune attribution du vivanl du pape, si ce a celle di recevoir le serment d’un certain nombn fonctionnai !

Mais, pendant la vacance du saint-siège, le cardinal m end toute h pi i a un