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CORPS GLORIEUX


appelés en quelque sorte « spirituels » . La subtilité du corps glorieux lui vient de l’empire que l’Ame bienheureuse exerce sur lui, q. lxxxv, a. 1. Elle ne lui enlève pas ses dimensions et ne lui donne pas la propriété il occuper un même espace avec un autre corps non glorieux. « Mais cela pourrait lui être accordé par une opération spéciale de la puissance divine ; le corps de saint Pierre n’avait pas par lui-même le pouvoir de guérir les infirmes que son ombre touchait, c’était la puissance divine qui opérait ces prodiges pour l’édification de la foi. Dieu pourra faire aussi, pour la perfection de la gloire, qu’un corps glorieux occupe un même espace avec un autre corps, o a. 2. Un miracle peut donc faire que deux corps soient simultanément dans un même lieu, a. 3. Cependant cela ne convient pas aux corps glorieux : soit « parce que c’est en eux que l’ordre doit principalement briller et l’ordre exige impérieusement la distinction des choses » ; soit « parce qu’un corps glorieux ne fera jamais obstacle à un autre » , a. 4. L’angélique docteur va jusqu’à déterminer que « la subtilité des corps glorieux ne les affranchira nullement de la nécessité d’occuper un espace proportionné à leur grandeur, par la raison qu’ils ne pourront jamais ni se raréfier, ni se condenser » , a. 5. Enfin, de même que le Sauveur après la résurrection avait un corps glorieux il néanmoins palpable, les corps glorieux seront palpables de leur nature. Par miracle, ils pourront échapper au toucher, a. <>.

c) La prépondérance de l’âme sur le corps explique, selon saint Thomas, l’agilité, aussi bien que la subtilité des corps bienheureux. « Le corps glorifié, dit-il, sera complètement soumis à l’âme bienheureuse, de telle sorte que mm seulement il n’y aura rien en lui qui résiste à la volonté de l’esprit, comme cela avait lieu dans le corps même d’Adam, mais qu’il possède encore une perfection spéciale, émananl en lui de l’âme glorifiée el axant pour objet de le rendre en tout conforme à une telle sujétion. Celle perfection est l’une îles propriétés di - corps glorieux. L’âme est unie au corps comme formée) comme moteur. Or, sous l’un et l’autre rap . il faut que II glorifié -"il parfaitement nis à I âme bienheureuse. Par la subtilité, il est ni soumis à l’âme, en tant que celle-ci est la du corps, lui communiquant son être spécifique ; et de même par l’agilité il lui est non ins

nis, en tant qui -i son moteur ; celle pro priété le rend apte > obéir Bans efforts a tous les mouvements e( a toute-, les actions de l’âme, i q. ivxwi. lus sauront donc se mouvoir à leur pai leur propre agilité, comme le corps du Sau ; mû d’une manière i idenle le jour de i ii t I homas pense que g les corps t anl leur nature de corps et devant par . i un lu u déterminé, se meuvent m le temps : tout ce que la pui i" ut faire, c’est que ce ti mps soit imr. ire court. a’<.

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aux regards, des mortels, a. 2, qui peuvent voir les corps des élus au gré de ceux-ci, a. 3.

Xous avons tenu à citer intégralement les questions examinées par saint Thomas et à reproduire sommairement ses réponses, parce qu’elles nous donnent d’une façon parfaite l’état du problème au moyen âge. L’école scotiste, en effet, ne soulevait pas d’autres questions et ne leur apportait pas d’autres solutions, comme on peut le constater par l’élude des œuvres du vénérable Jean Duns Scot. Cf. Jérôme de Montfortin, Yen. Joannis Dans Scoli Summa theologica ex universis operibus ejus concinnata juxla ordinem et dispositionem Sunimse angeliei doctoris S. T lu mue Aquinatis, 2e édil., Rome, 1903, t. vi, p. 787-862.

VII. Objections modernes.

La théologie actuelle se trouve en face d’arguments nouveaux ou renouvelés des anciens, contre lesquels il lui suffit de s’inspirer des principes qui lui ont été transmis par les Pères ou la tradition théologique. Ces arguments de la science moderne peuvent se ramener aux suivants : « De nos jours où l’esprit critique prévaut sur la foi naïve, les descriptions de la vie future ne sont plus guère prises au sérieux. » L. Bourdeau, Le problème de la mort, ses solutions imaginaires et la science positive, c. x, Paris, 1893, p. 250, « La croyance à une existence future ne repose sur aucun fondement de certitude. » Ibid., c. xii, p. 291. « Les rêves de la vie future écartés comme purement imaginaires, on n’a plus à considérer que la vie présente et à en lirer le meilleur parti. > Ibid., c. xiii, p. 321. Telle est la conclusion. Sur quelles preuves l’établit-on, du moins par rapport à la prétendue impossibilité de transfiguration des corps.

1° D’abord, une série de difficultés relatives aux conditions des corps ressuscites. « Il semble difficile de indre théoriquement sur les conditions souhaitables d’une résurrection. Tous ne sont pas satisfaits de leur corps : beaucoup seraient heureux d’eu changer, car la pauvre machine humaine est bien souvent défectueuse ; ceux qu’affligent ses imperfections, eau

OU de souffrance, voudraient sans doute en être

exempts et jouir d’une ie meilleure. Ji sus affirme que, dans le royaume des cieux, il y aura des boiteux, des borgn manchots, Malth., xviii, 8, 9. Peut-être

en ce cas leur bonheur laisserait il un peu à désirer.

Il faudrait donc non seulement rappeler le corps à la vie, mais encore le réparer <>u même le refomb Ibid., c. vu. p. IWi-170. Précisément, la résurrection glorieuse sera une refonte et une réparation qui fera tous les désirs et enlèvera aux malheureux de cette vie le Bouh inger de corps. Quant à Ni

u i’S’il a dit que les boiteux iraient au ciel, il

na pas dit qu’il al boiteux.

(in ajoute que si l’on doit ressusciter dans le plein épanouissement.le Banté, de force et de beauté, tous n’ont pas joui de ces biens. Où b^ prendraient i

qui en mit été’dépourvus ? A quel âge la résurrection

ramènerait-elle les corps’.' Auraient-ils la grâie de l’enfance, l’éclat de ta jeunesse, la vigueur de la virilité, la majesté d.- ta vieillesse ? si le choix est laissé’à la convenance de chacun, que de fantaisie et de dispa i liill-. que de liie-COntentsI - Ibid., c. VU, p. 172..Nous.nous VU que le

moyen âge répondait i de répondre i chacun

points d’in on. Ea idemment les soin

tint fi ai ou celle de Duns Scot, qui nous

apprend que chacun ressuscitera avec la constitution pareille i celle que l’homme possède vers ses ti il-, ie Boni que des hypothèses et de-. - ude iieu Mais qu’importe et a quoi bon ces détails ? Il me, i, . pouvoir l.s fixer i i.m

grand fait de la résurrection glorieuse. N"s su ; mis

I ils la nature de i éleetie pi ndanl c en

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