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1879
1880
CORPORATIONS — CORPS GLORIEUX


obligation légale d’inscription ni de juridiction, telle que l’ont réalisée les Trade-UnXons. Ici les opinions se retrouvent pleinement libres, au point de vue de la conscience catholique ; nous sommes là sur le terrain de l’observation et de la science, ou bien encore d’une prudence économique où intervient la considération de faits spéciaux, contingents et variables, que l’Église ne se donne pas mission de définir.

On ne renouvelle pas ici la mention des travaux cités dans le cours de l’article.

I. Mouvement social catholique.

Anonyme, Union de Fribourg, Paris, 1893 ; Bodeux, Études sur le contrat de travail, Paris, 1896 ; Béchaux, Les revendications ouvrières en France, Paris, 1894 ; Duthoit, Programmes et bibliographie sociales, Paris ; E. de Girard, Kettelcr et la question ouvrière, Berne, 1896 ; L. Grégoire [G. Goyau], Le pape, les catholiques et la question sociale, Paris, 2’édit., 1895 ; Léon Harmel, Manuel d’une corporation chrétienne, Tours ; Hemmer, Vie du cardinal Manning, Paris, 1898 ; Hertling, Aufsàtze und Reden social-politischen Inhalts, Fribourg-en-Brisgau, 1884 ; Hitze, Capital et travail, trad. franc., Louvain, 1898 ; La quintessence de la question sociale, ibid., 1898 ; dom Janssens, Ad. Kolping, l’apôtre des artisans, Lille, 1891 ; H. Joly, Le socialisme chrétien, Paris, 1892 ; R. P. Liberatore, Principes d’économie politique, trad. franc., Paris, 1894 ; R. P. Meyer, La question ouvrière ou les principes fondamentaux de ta sociologie chrétienne, Louvain ; R. P. de Pascal, L’Église et la question sociale, Paris, 1891 ; Le régime corporatif et l’organisation du travail, Paris ; abbé Pottier, De jure et justitia, Liège, 1900 ; Spuller, L’évolution politique et sociale de l’Église, Paris, 1893 ; R. P. Vermeerscb, S. J., Manuel social : la législation et les œuvres en Belgique, Louvain ; Maurice Eblé, Les écoles catholiques d’économie politique et sociale en France, Paris, 1905 ; Henri Lorin, L’organisation professionnelle et le Code du travail, Paris, 1907.

II. Corporations anciennes.

Hippolyte Blanc, Les corporations de métier, Paris, 1888 ; Antoine du Bourg, Tableau de l’ancienne organisation du travail dans le midi de la France. Corporations ouvrières de la ville de Toulouse, 12701701, Toulouse, 1886 ; E. Demolins, L’organisation du travail, Réglementation ou liberté, Paris ; H. Hauser, Ouvriers des temps passés, xv et xvi’siècles, Paris, 1899 ; Hubert-Valleroux, Les corporations d’arts et de métiers, 1885 ; Manin Saint-Léon, Histoire des corporations de métiers. Paris, 1897 ; René de Lespinasse et Bonnardot, Le livre des métiers d’Etienne Boileau, 1879 ; Levasseur, Histoire des clauses ouvrières en France avant 1789, 2 in-8’, Paris, 1900 ; Godefroy Kurth, Les corporations ouvrières au moyen âge ; Ch. Antoine, Cours d’économie sociale, 3e édit., 1905 (cet ouvrage peut aussi bien se consulter avec fruit pour chacun des problèmes que notre article mentionne).

III. Syndicats et Unions modernes.

Aux importants ouvrages de MM. Paul Bureau, Le Cour Grandmaison et de

. Bousiers, déjà cités, on peut ajouter : Goffinon, Rapport de la troisième section d’économie sociale à l’Exposition de 1889 ; P. Louis Vigouroux, La concentration des forces ouvrières dans l’Amérique du Nord, Paris, 1899 ; Lefèvre, Évolution historique des associations professionnelles ; Raoul Jay, L’évolution du régime légal du travail, dans la Revue politique et parlementaire, 1897 ; L’organisation du travail par les syndicats professionnels, dans la Revue d’économie politique, 1894.

Afin de se tenir à jour des travaux parus, on peut consulter avec fruit 1’Année sociologique, un vol. in-8° par année, Paris. Voir aussi les diverses correspondances de l’Association catholique et ses Documents sociaux.

M.-B. SCHWALM.

    1. CORPS GLORIEUX##


CORPS GLORIEUX. - I. D’après le livre de Job. II. L’enlèvement d’Hénoch et d’Élie. III. Le fait de la transliguralion. IV. La première Épitre aux Corintbiens. V. L’enseignement des Pères. VI. La scolastique et spécialement saint Thomas d’Aquin. VIL Objections modernes.

I. D’après le livre de Job. — Nous possédons déjà, dans l’Ancien Testament, un texte fameux (Job, xix, 23-27) où se trouve en germe la doctrine religieuse de la glorification des corps. Job est abandonné par tous, méprisé, couvert d’opprobres comme un criminel, son corps se décompose et inspire la répulsion par la sanie qui coule de ses plaies hideuses, la mort est là qui le

guette dans cette extrémité de misère, au milieu de tant de raisons de désespérer, il se dresse mû par un élan d’espérance et il crie sa loi en une autre vie qui réparera les ruines de celle-ci, en une récompense future qui lui fera oublier ses tribulations actuelles, en une immortalité qui le vengera de la mort proebaine, en un rédempteur qui le jugera et le rébabilitera. Sa foi est si ferme qu’il en voudrait graver l’attestation sur une stèle de pierre, sur une de ces aiguilles funéraires qui perpétuent à travers les âges le souvenir des morts. Il désire que ses paroles, comme une épitaphe expressive, soient inscrites profondément dans la pierre, soient mises en relief et protégées en même temps par les lamelles de plomb coulées sur le granit gravé. C’est donc une parole mémorable entre toutes les paroles de la sainte Écriture, qu’il va nous faire entendre :

Oui, je sais que mon goël (rédempteur) est vivant, Et que le dernier il sera debout sur la poussière (de ma tombe). Derrière ma peau, rétablie autour de ce corps, De ma chair je verrai Dieu :

C’est bien moi-même qui le verrai,

Mes yeux le verront et non un autre ; Mon cœur se consume dans cette attente (y. 25-27).

Trad. Lcsètre.

Des auteurs, des Pères ont cru voir dans le i. 25 l’affirmation de la résurrection et de la glorification du corps du Christ. Saint Prosper pn’tend que Job, ici, a propbétisé l’incarnation et la résurrection de celui qui est le premier de ceux qui dorment. Adv. collât., xv, 2, P. L., t. li, col. 256. Saint Grégoire et saint Thomas paraphrasent ce texte dans le même sens. Mais « cette identification du goèl et du Messie futur n’est qu’une conclusion éloignée tirée par les Pères, et ne sort pas nécessairement du texte. Ici, comme dans ses autres discours, Job n’a en vue qu’Eloah, le Dieu qui l’éprouve et qui doit le juger un jour » . Lesêtre, Le livre de Job, Paris, 1886, p. 127.

Ce dernier, demeurant sur les ruines du monde, survivant à tous les hommes, est debout près des tombeaux, pour en juger les habitants et, au préalable, pour tirer ceux-ci de leur poussière. Il ressuscitera les hommes et Job en sera. Sa peau, si décomposée maintenant, reprendra une vigueur nouvelle, elle enveloppera son corps, non un autre corps, mais celui-là même qu’il possède actuellement, animé cependant d’une autre vie, et derrière cette peau, comme derrière les murs d’une habitation et par la fenêtre de ses yeux rouverts, il verra Dieu. C’est bien lui Job qui verra Dieu, il y aura permanence et identité de personnalité entre le vieillard qui aujourd’hui souffre et croit et l’homme nouveau qui alors renaîtra et verra. Par cette vision de Dieu, nous comprenons, nous, l’intuition divine ; en elle, Job entend la vision de Dieu lui apparaissant d’une façon sensible, à l’image des théophanies de l’Ancien Testament. Dans cette apparition. Dieu le jugera, et assurera le triomphe de sa vertu divinement attestée et reconnue par les trois amis et par tous ceux qui assisteront à la résurrection et au jugement de Job, ressuscites et jugés eux-mêmes avec lui. La glorification du corps ressuscité n’est pas indiquée ici expressément, mais elle est contenue implicitement dans la triple croyance soit à l’immortalité de l’âme et du composé humain reconstitué par la résurrection, soit à la vie nouvelle et autre du corps ressuscité, soit enfin au contact de ce corps avec l’apparition de Dieu qu’il verra de ses yeux ; elle est insinuée aussi par cette attente dans laquelle le cœur de Job se consume et qui ne s’expliquerait pas s’il ne s’agissait que de revivre à une vie pareille à celle dans laquelle il a été abreuvé de tant de misères.

Il ne manque pas de Pères qui aient vu. dans ce texte, l’assurance de la gloire future des corps ressuscites. Saint Athanase n’en a pas parlé, ni, ce qui étonne davantage, saint Justin, saint Irénée, Tertullieu, lesquels