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CORPORATIONS


Sections ouvrières [purement catholiques] contre les Unions professionnelles chrétiennes [mixtes], nous sommes autorisés à déclarer que le pape loue et encourage avec une égale bienveillance les unes et les autres, sachant très bien que, suivant les besoins particuliers, les diocèses des provinces de l’Allemagne sauront se déterminer à donner la préférence aux Unions ou aux Sections. » C’est un remarquable exemple que, dans l’hypothèse de circonstances données, la thèse du syndicat confessionnel admet tous les tempéraments dictés par la prudence.

V. Principes sociaux d’organisation syndicale. — Léon XIII les énumère très brièvement (§ Socialium legum positoin religione fundamenlo) : 1° bien répartir les charges ; 2° bien administrer la caisse commune ; 3° établir des conseils d’arbitrage ; 4° procurer du travail aux membres ; 5° former des caisses spéciales d’accidents, maladies, retraites.

Ces recommandations générales suffisent, au point de vue des principes moraux, pour légitimer les inslitutions diverses du syndicat devant la conscience ; la discussion spéciale de ces moyens d’association et leur réalisation dépendent plutôt de la compétence des économistes, des sociologues et de la libre initiative des associés. Il suffit au pontife d’y reconnaître des fins bonnes et honnêtes.

VI. Rapports avec l’État. — Même sobriété que Ci-dessus, dans cette nouvelle question d’un intérêt économique et social si considérable. L’Église n’est pas législatrice dans l’État : il est maître chez lui ; mais cependant Léon XIII tient à marquer la limite morale des droits de l’État. C’est encore un principe de justice naturelle : « Que l’État protège ces sociétés fondées contre le droit ; que toutefois il ne s’immisce point dans leur gouvernement intérieur et ne touche point aux ressorts intimes qui leur donnent la vie ; car le mouvement ital procède essentiellement d’un principe intérieur et s’éteint très facilement sous l’action d’une cause externe » (§ Valde quidem laudandi, à la fin). Voir ÉTAT (Intervention de l’État dans la question ouvrière).

VII. Iffets sociaux des corporations.

D’après Léon XIII (§ Postremo domini ipsique opifices), les si rvices que peinent rendre les syndicats sont :

I onssi étendus que les besoins de la classe ouvrière : ils réunissent >w eux-mé b les avantages particuliers

secours mutuels, des caisses pour mau idents, chômage, d institutions de

patronage pour enfants, jeunes gi as ou adultes.

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qui relèvent surtout de Pécon de ; mais leurs

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l’s moyens de surmonter heureusement les crises qui

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On lira notamment avec finit l’ouvrage de tiowell, i’"//, traduit par Le Cour I a$$é tt i a ç-Unions. on aussi la témoignage de M. Sulli

un des leaders du trade-unionisme américain, Circulaire du Musée social, n. 10, série B, 29 juin 1897 ; Paul de Rousiers, La question ouvrière en Angleterre ; Le trade-unionisme anglais ; Paul Bureau, Le contrat de travail, le rôle des syndicats professionnels, Paris, 1902.

Les observations faites ou recueillies par ces divers auteurs démontrent que lassés, déçus par leur isolement, par les grèves tumulluaires, par les groupements que les politiciens exploitent et vicient, des ouvriers nombreux, surtout en Angleterre et aux États-Unis, out peu à peu essayé des organisations purement professionnelles, se régissant elles-mêmes, par le moyen de mandataires ouvriers, instruits et choisis. Ces aptitudes organisatrices furent toujours le fruit d’expériences longues et douloureuses ; mais ce fruit vient sûrement, et de tels faits justifient la confiance de Léon XIII dans les services à espérer finalement des corporations pour le bien de la classe ouvrière.

VIII. Questions controversadles.

Sans empiéter sur le terrain des économistes et des sociologues, Léon XIII se donna pour but, dit-il, de « mettre en évidence les principes d’une solution (des problèmes ouvriers) conforme à la justice et à l’équité » (§ Gênas hoc argument !, au début de l’encyclique). Ces principes saufs, avec leurs conséquences, les savants, les catholiques demeurent libres d’examiner le choix et l’organisation des moyens les plus conformes pour les appliquer. Aussi, des opinions diverses se font jour sur l’organisation corporative, dont aucune ne peut proscrire l’autre au nom de la justice chrétienne et d : s enseignements pontificaux.

Il n’entre pas dans le programme de ce Dictionnaire de prendre parti entre ces opinions ; mais il convient aussi bien de renseigner sur leur coexistence parmi de sincères, éclairés et dociles catholiques. On trouvera des documents à ce sujet dans l’ouvrage de M. Mas ïurmann, Le développement du catholicisme social, l’encyclique Renan novarum : ces documents représentent, en ce qui concerne la France, l’opinion qui ne réclame pas seulement la liberté des syndicats, mais l’inscription d’office de tous les membres de chaque profession, par circonscriptions à déterminer, sur une liste spéciale que rédigerait l’administration publique. On serait inscrit boulanger, mineur ou forgeron, de même que sont catalogués les inscrits maritimes. Les membres de chaque profession ainsi inscrits sur ces listes constitueraient le corps professionnel ; et celui-ci édicterait les règlements de la profession, que les pouvoirpublics homologueraient pour leur donner forée de loi. Dans chaque corps professionnel se formeraient librement des syndicats, Boit de patrons, soit d’ouvriers, soit mixtes ; et le corps entier se réglementerait par un syndicaux, composé de manière â’--nier une représentation égale aux divers membres di la profession. Les règlements édictés par les conseils seraient passibles du référendum, quand un certain nombri de membrede la profession le demanderaient. is seraient investis de certains droitjudiciain s et taxitifs, A la manii re des Chambres de commerce. Tel est le programme adopté par la Réunion des Revues catholiques sociales en Î891,

catholiques n’j adhèrent pas. notamment ceux di l’écoli de Le Play, La Réforme sociale ; La Science sociale, lien que cette école ne soit pas une

nielle, deCBlholiqUI I collaborent à

basant sml’observation

I, pour la Constitution, non d’une moi..

raie d lés, mais d’une icv oci / i < t

des faits sociaux, observés, comparés et classés entre eux. M. Edmond Demolina, M. Paul de Rou lei M Paul Bureau ont, i ce point de vue, mil en lumière l’efficacité de l’association ouvrière libre, sans privilège ou