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CORAN (SA THÉOLOGIE)


tant d’or que la terre peut en contenir, ni, 85 ; v, 40 ; xxxix, 48. C’est en vain que l’homme s’efforcera de trouver des excuses ou de cacher ses fautes. Il sera un témoin oculaire contre lui-même, et on lui récitera ce qu’il a tait durant sa vie, lxxv, 13-15. Ses membres eux-mêmes, sa langue, ses mains et ses pieds rendront hommage à la vérité, témoigneront contre lui, xxiv, 24 ; XXXVI, 65 ; xli, 21. Les prophètes, en particulier Mahomet, iv, 45 ; xvi, 92 ; le Christ, iv, 157, et les Mahométans, xxii, 70, seront appelés comme témoins au jour de la résurrection. Les coupables auront alors les yeux gris (signe de mauvais augure), xx, 102, ou seront comme des aveugles, 125, muets et sourds, xvii, 99. Ils occuperont la gauche, tandis que les justes se placeront à la droite, et ceux qui ont embrassé la foi seront les plus rapprochés de Dieu, lvi, 7-11, 89 ; lxxix, 41 ; xc, 18-19. Schmidt, Exposé de l’eschatologie musulmane d’après le Coran et la tradition, Genève, 1904, p. 7-48 ; Rùling, Beilràge zur Eschatologie des Islam, Leipzig, 1895, p. 6-24.

Ce simple résumé indique clairement que Mahomet, dans la peinture de la résurrection finale et du jugement dernier, a subi les influences chrétiennes. Celles-ci se révèlent même dans l’emploi des mots dont il lait usage ; ainsi le terme d’heure qui revient souvent dans le Coran pour désigner le jour du jugement dernier est employé dans le même sens par les évangélistes, Matth., xxiv, 36, 42, 44, 50 ; xxv, 13 ; Marc, xiii, 32. Pour ce qui concerne l’immortalité de l’àme, il y avait sans doute bon nombre d’Arabes qui l’admettaient ainsi que la vie future, Machanov, p. 523, mais beaucoup n’y croyaient pas, et à plusieurs reprises Mahomet fut obligé de réluter leurs objections, xiii, 5 ; X vii, 52-54 ; xix, 6768 ; xxiii, 83-84 ; lvi, 47-50.

L’enfer et le paradis.

La durée du jugement

dernier, d’après le Coran, sera de cinquante mille ans, lxx, 4. Après le jugement, les hommes coupables seront voués aux peines de l’enfer, et les justes auront en partage les délices du ciel. L’intervalle entre la mort et la résurrection est appelé barzah. Durant cette période, le corps reste enfermé dans le tombeau, mais les âmes ont un avant-goût des joies du paradis ou un spécimen des souffrances de l’enfer. Les prophètes participent au bonheur du ciel. Irving, p. 283. Les croyants, qui succombent en combattant dans les sentiers de Dieu ne meurent pas ; ils vivent près de Dieu et reçoivent de lui leur nourriture. Ils sont remplis de joie pour les bienfaits divins qu’ils ont reçus, et se réjouissent de ce que ceux qui marchent sur leurs traces et qui ne les ont pas encore rejoints, seront à l’abri des frayeurs et des peines, iii, 161-164. Les simples fidèles voltigeront auprès de leurs tombes dans un état de paisible joie.

infidèles, poursuivis par les anges, seront privi la vue du ciel et de la terre, < t parqui - dans des cavernes obscures, où ils attendront, dans la frayeur du poir, les peines de l’enfer.

L’enfer [djaharmam) est représenté comme un fossé, i IXXV, l, un gouffre, LXXIV, 27, comme une immense pri<on, comme un volcan dont la fumée n trois colonnes, et qui lancera des étincelli i omme îles tou tnblablei 1

chameaux roux, lxxvii, 30-33. La géhenm ades portes, xiii. 31 ; xxxix, 71. au nombre de sept, xv. 44. L’enfer par ei mple VaUhofama (bri oo loul ee qui i brisé en morceaux,

1 i iipiirskv. p. 518 ; dans le djaharmam iront du pri >pl’qui auront commis des fautes foir ! ’brûleront suivant le nombre de I

faut’'i/o(ama, iront les chrétiens ; dans le

i. 15 ; mi. il. seront enfermés les inirs.

ixv, I. !. xiii. : » . i wii.

ibroni li dam le *nqnr, i xxiv, M

les adorateurs du feu ; dans le djahim, XXXVU, 05 ; n.

113 ; xxvi, 91 ; lxix, 31, les idolâtres, et dans le hâiuya, les hypocrites, Ci, 8. Leopoldov, p. 171. Un ange (mala’k) présidera aux tourments des réprouvés et aura le pouvoir suprême dans leur royaume, XLIII, 77 ; des gardiens veilleront à ses portes, xxxix, /2. Ces gardiens du feu sont des anges, au nombre de dix-neuf ; ce nombre a été déterminé, pour que les hommes des Écritures croient à la vérité du Coran, lxxix, 30-31. Un les appelle dans le Coran gardiens de la géhenne (hazanatu djahannama), XL, 52, ou gardiens de l’enfer, lxvii, 8 ; zabàniya, xcvi, 18, et ashâbu l-nâri (gardiens du feu), lxxiv, 31. Ce sont des anges menaçants et terribles, lxvi, 6. A l’arrivée des damnés, ils leur reprocheront leur infidélité, et les obligeront à entrer dans les portes de la géhenne, xxxix, 71-72 ; lxvii, 8. Les réprouvés leur adresseront des prières pour que Dieu adoucisse leurs tourments, mais ils ne se laisseront pas fléchir, xl, 52-53. Ils saisiront les méchants, les précipiteront en enier, et verseront sur leur tête de l’eau bouillante, xliv, 48, et les chargeront de chaînes de soixante-dix coudées, lxix, 32. Les infidèles, précipités dans le gouffre, entendront les flammes rugir, lxvii, 8 ; des colonnes de feu et de fumée s’élèveront au-dessus de leurs têtes, lxxvii, 30-32, et l’enfer crèvera presque de fureur. Les peines Çadab) des damnés seront horribles. Leurs vêtements seront taillés dans le feu, xxii, 20, leurs tuniques de poix, xiv, 51 ; des chaînes, des colliers et un brasier ardent seront les récompenses que Dieu leur prépare, i.xxvi, 4. Ils seront frappés de gourdins de fer, xxii, 21 ; de l’eau bouillante sera versée sur leurs têtes ; leurs entrailles et leur peau en seront consumées, xxii, 20-21, et toutes les fois que, transis de douleur, ils voudront s’en évader, les gardiens les y feront rentrer en leur criant : « Subissez le supplice du feu, » xxii, 22. Le feu, en effet, sera leur aliment, ii, 22. Il consumera leurs visages, et tordra leurs lèvres, xxiii, 105. Ce feu de Dieu, feu allumé qui prendra à leurs cœurs, les entourera comme une voûte appuyée sur des colonnes, civ, 6-9, comme des parois, xviii, 28 ; xc, 20. Leurs douleurs seront atroces, et ils pousseront des soupirs et des sanglots, xi, 108. Leur peau sera brûlée, mais Dieu les revêtira d’une autre, pour leur îaire subir un supplice plus cruel, iv, 59. Comme nourriture, ils n’auront que les fruits du zaqqoum, un arbre qui pousse au fond de l’enfer, et dont les branches ressemblent aux têtes des démons, xxxvii, 61-63 ; lvi, 52-63. Il bouillonnera dans leurs entrailles comme un métal fondu, comme l’eau bouillante, xliv, 45-46. C’est un arbre maudit, XVII, 62. Ils mangeront aussi les fruits de darV (arbrisseau épineux dont le fruit est très amer au goût), lxxxviii, 6. Kasimirsky, p. 507. Comme boisson, ils n’auront que de l’eau infecte, qu’ils avaleront à petites gorgées, et elle aura peine à passer, x>v, 20 ; du pus qui coule du corps des réprouvés, lxix, 36 ; de l’eau bouillante, xxxviii, 57 ; vi. 69 ; x, 4. Ils passeront leurs jours dans l’obscurité d’une fumée noire, au milieu des vents pestileni vi. 11-43. Dans leurs horribles tourments, ils appelleront la mort, xxv. Il ; mais leurs cris de désespoir ne seront pas entendus de Dieu. Dans l’enfer, ils ne mourront pas, et ne vivront pas, xx, 76 ; LXXXVH, 13. Ils y demeureront tant que dureront les cieux el 1 i

i moins que Dieu ne le veuille autrement, xi, 109. Pour donner une idée’les souffranei s de [’enfer, Mahomet dit que si les méchants, ut tout ce

que la terre contient, et une fms autant encore, ils le

donneraient pour se racheter du châtiment, xxxix. 18,

Dana un passage qui rappelle quelques expn la parabole évangélique du pauvre I habitants

du feu. pour soulager leur agonie perpi tuelle, crieront aux habitants’in paradis ! < puni’/ mnous un peu

de res déliées que Dieu vous a accordées. — Dieu, répondront-ils, a interdit l’un et l’autre aux Infldèli