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CORAN (SA THÉOLOGIE)


tion, iii, 30 ; H, 36-37. Les musulmans l’appellent Sa/î allahi (pur en Dieu). Hénoch ijldrïs) est loué avec Ismaël et Du-1-kill pour sa patience dans les épreuves, xxi, 85. Le Coran l’appelle véridique, un prophète que Dieu a élevé à une place sublime, xiv, 57, 58, et c’est à cause de cette dernière expression qu’il reçoit chez les musulmans la dénomination d’élevé en Dieu. Malov, Ailatn d’après la Bible et le Coran (en russe), Kazan, 1885, p. 88-104.

Noé est mentionné souvent dans le Coran, iii, 30 ; iv, 161 ; vi, 84 ; xiv, 9, il est appelé le serviteur reconnaissant, xvii, 3, 18, que Dieu a sauvé d’une grande calamité, xxi, 76. Il a reçu pour lui et pour ses descendants le don de prophétie, Lvm, 26. Il demeura sur la terre 950 ans ayant que le déluge vînt le surprendre. Dieu le chargea de prêcher son unité, et de combattre le polythéisme qui sévissait parmi son peuple, xxix, 13, 14. Mais ce peuple était composé d’hommes pervers, li, 46 ; méchants et rebelles, lui, 53 ; aveugles, vii, 62 ; x, 72-74 ; ignorants, xi, 31. Noé se présente à eux comme un apôtre digne de confiance, xxvi, 105-119, chargé de les avertir, mais son peuple ne voulut point l’écouter et ourdit une machination très grave contre lui, lxxi, 20-21. Il se plaignit à Dieu de ce qu’on l’avait traité de possédé, d’imposteur, liv, 9. Dieu lui ordonna alors de se construire une arche, un vaisseau (foulk safina) ; il y trouva un refuge avec sa famille, excepté un fils qui ne voulut pas le suivre et resta avec les incrédules, victime de son opiniâtreté, xi, 44-45. L’arche se maintint à la surlace des eaux qui couvrirent toute la terre, en noyant les hommes, et arriva jusqu’au mont de Djoudî, liv, 9. Dieu répondit ainsi aux désirs de Noé qui lui avait demandé que les infidèles ne subsistent plus sur la terre, lxxi, 27-29. L’histoire du déluge est racontée longuement dans la sourate xi. La sourate lxxi porte comme titre son nom. Le Coran rappelle la salutation de Dieu à Noé : « Que la paix soit avec Noé dans l’univers entier, » xxxvii, 77, l’incrédulité de sa femme, lxvi, 10, et considère l’arche comme un signe d’avertissement pour les hommes, liv, 15.

Abraham (Ibrahim) est appelé fils d"Azar, adorateur des fausses divinités, vi, 74. Sycz, Ursprung und Wiedergabe der biblischen Eigennamen im Koran, Francfort, 1903, p. 20-21. Le cours des astres, leurs mouvements réguliers, leur coucher et leur lever à des heures fixes, lui firent connaître la vanité du culte des idoles. Il tourna alors son front vers celui qui a formé les cieux et la terre et se déclara orthodoxe, vi, 75-81. Dieu prit soin de l’instruire lui-même sur son unité. lbid., 83. Il pria Dieu pour son père, xiv, 42 ; il implora sur lui le pardon de Dieu, mais Dieu, loin de l’exaucer, lui démontra que son père était son ennemi, ix, 115 ; lx, 4. Abraham, converti à la vraie foi, recommanda à ses enfants de ne s’en écarter jamais, ii, 126. Il établit cette foi comme une parole qui aurait dû rester éternellement dans sa postérité, xliii, 27. Le Coran est rempli des louanges d’Abraham. Il est fidèle, résigné à la volonté de Dieu (mouslim), II, 121-122, soumis à Dieu (moû’rnin), reconnaissant ; il n’était pas polythéiste (mousrik), iii, 89 ; vi, 162 ; sa religion était droite, et sa croyance orthodoxe. Elle était identique à la religion de Noé, xxxvii, 81 ; il n’a été ni juif, ni chrétien ; il a été un vrai croyant (hanïf), ii, 129, un homme pieux, iii, 60, l’ami de Dieu, iv, 124 ; vi, 79, un exemple de foi Çusouat), lx, 4, un homme doux, humain, enclin à l’indulgence, xi, 77. Mahomet raconte qu’il reçut les messagers du Seigneur, et leur offrit l’hospitalité dans sa maison. Ceux-ci lui annoncèrent les châtiments que Dieu préparait à son peuple, et l’exception faite en faveur de la famille de Loth, dont la femme cependant est restée en arrière, xv, 51-60. Ils lui annoncèrent aussi la naissance extraordinaire

d’Isaac, mais sa femme ne crut point aux prédictions des anges, xi, 74-75.

Le Coran raconte le sacrifice d’Isaac, et comble de louanges la loi d’Abraham. Lorsque Isaac lut parvenu à l’âge de l’adolescence, son père lui dit qu’il avait rêvé de l’offrir en sacrifice à Dieu. Isaac accepta, et au moment où son père était prêt à l’irnrnoler, Dieu retint son bras, et récompensa sa vertu soumise à une épreuve si décisive, xxxvii, 100-106. Abraham est appelé le père des Arabes, xxii, 77, et Mahomet lui attribue à lui et à son fils Ismaèl la fondation de la Kabah. D’après le récit coranique, Dieu dit à Abraham : « Je t’établirai l’imâtn (chef religieux) des peuples. » Il ordonna que sa station devînt l’oratoire de tous ; il fit un pacte avec Abraham et Ismaël en leur disant : « Purifiez ma maison pour ceux qui viendront y vaquer à la prière, aux génuflexions et aux prostrations. » Abraham et Ismaël élevèrent alors les fondements de la maison et l’offrirent à Dieu, le priant de leur enseigner les rites sacrés et de susciter un jour un apôtre, chargé de révéler le Coran à leur postérité, ii, 118-123 ; xiv, 40. La légende de la fondation de la Kabah par Abraham et son fils était inconnue aux Arabes primitifs. Machanov, p. 560. Ce fut donc une invention de Mahomet faite dans le but de justifier l’abandon du culte et des rites païens dans le temple le plus fameux du paganisme arabe. Mahomet visait à se concilier les bonnes grâces des Arabes païens, qui vénéraient la Ka bah avec un profond sentiment religieux, et étaient très attachés aux rites qu’on y célébrait. C’était de sa part un acte de bonne politique, et un moyen d’amener à l’islam les Arabes qu’il avait froissés, en condamnant le culte de leurs idoles, lui, 19-20. C’est pour cela qu’il met en relief la mission divine d’Abraham, ses qualités morales, ses relations avec les Arabes, la pureté de sa foi, et qu’il lui attribue la fondation de la Kabah pour en déduire que ce temple doit retourner à la religion de l’unique Dieu, dont Abraham avait été un des prophètes de choix. Grimme, Mohammed, das Leben, p. 60. Mahomet considère enfin Abraham comme l’auteur de quelques livres sacrés, de quelques feuillets, lui, 37, dans lesquels une partie de la révélation divine est contenue. Weil, Biblische Legenden der Muselmânner, Franclort, 1846, p. 68-99.

Loth (Lout) est rangé au nombre des prophètes, élevés au-dessus des êtres créés, vi, 86 ; xxii, 43. Avec Abraham, il émigra sur l’ordre du Seigneur, au pays de Chanaan, xxi, 71. Apôtre digne de confiance, xxvi, 162, il se présenta à son peuple, lui reprochant ses mœurs dépravées et son infâme corruption. Mais ses exhortations n’aboutirent à rien auprès de ce peuple livré aux excès les plus honteux. Il ne gagna que sa haine, et on le menaça de le chasser de la ville. Il reçut sous son toit les anges qui venaient lui annoncer le châtiment de ses concitoyens, sur lesquels Dieu fit tomber une horrible pluie de pierres, vu. 78-79 ; xi, 7984 ; xv, 61-74 ; xxvi, 161-173 ; xxvii, 55-59 ; xxix, 27-34, lui donna la science et la sagesse, xxi, 74 ; le comprit dans sa miséricorde, et le rangea au nombre des justes. Ibid., 74-75, Les villes qui succombèrent au châtiment de Dieu (Sodome, Gomorrhe et trois autres) sont désignées dans le Coran par le nom de Mou’tafihât, villes renversées, ix, 71 ; xxii, 44 ; xxix, 39 ; lui, 51 ; lxix, 9.

Isaac (Ishàq), fils d’Abraham, naquit par une faveur exceptionnelle d’une mère qui était stérile, xxi. 72 ; xj. 74-75 ; il est appelé le juste, xxxvii. 112 ; xxi. 72. et comme les autres prophètes, il a reçu la révélation divine, iv, 161 ; vi, Si ; xix, 50. Isma’îl, le second fils qu’Abraham eut dans sa vieillesse, vi, 86. ii, 127 ; xiv, 41, a été aussi envoyé de Dieu et prophète, xix, 55 ; il, 130 ; iii, 78 ; iv, 61. Le Coran le représente comme n’étant ni juif ni chrétien, ii, 134 ; il rappelle sa fidélité