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CORAN (SA COMPOSITION)


toute l’Arabie. Au sud, dans le Yémen, avaient fleuri les royaumes himyarites qui ont laissé une épigraphie ; au nord, vers la région de Médise, avaient habité divers peuples, Thamoudéens, Lihjanites, Nabatéens, qui ont laissé aussi quelques documents épigraphiques, mais d’une époque plus reculée que celle de l’épigrapliie bimyarite. On trouve dans le Coran l’adaptation de certains usages de l’antiquité païenne à la religion nouvelle de l’islam, ou la modification ou la condamnation très énergique de ces usages ou simplement la mention de faits, de coutumes, d’idoles et de légendes. Mahomet a adapté à sa religion tout l’ensemble du culte qui était rendu, de temps immémorial, à la Ka’bab, « maison sainte » ou « oratoire sacré » de La Mecque ; ce culte comportait un pèlerinage, des visites à divers lieux environnant le sanctuaire, accomplies avec certains rites, et des sacrifices. Ces divers traits de la religion païenne passèrent dans l’islam : la foi en la sainteté de ce sanctuaire, sour. il, 90, 91 ; XXII, 25, 30 ; l’obligation du pèlerinage, il, 119-121 ; ix, 19, 28 ; la visite au mont Arafat, il, 194, aux collines de Safà et de Merwah, ii, 153 ; les sacrifices dans la vallée de Mina, la visite du puits de zemzem, la vénération de la pierre noire. Mahomet fut aussi contraint de reconnaître les « mois sacrés » , ix, 5, liti ; il, 214, c’est-à-dire quatre mois de l’année pendant une partie desquels il était interdit de porter les armes. La réaction contre les usages païens, en dehors du renversement du paganisme lui-même i t des idoles, porta sur les points suivants : Mahomet défendit aux pèlerins de tourner nus autour de la Ka bah ; il défendit l’intercalation d’un mois tous les trois ans, par laquelle les païens mettaient leur année d’accord avec l’année solaire, ix, 36 ; l’année musulmane fut lunaire. Mahomet défendit d’enterrer vives les filles, lxxxi, 8-9, ou simplemenl de se plaindre de la naissance d’un enfant du sexe féminin. XVI, C0-G1 ; xi.m, 16 ; en général, il interdit le lueur nfants pour cause de pauvreté ou de

tte, m. 138, 152. Il réagit contre le culte des morts, contre l’usage des lamentations en l’honneur des morts, des Ii des deuils prolongés ; il con damna le culte rendu aux pierres ou stèles dressées sur les tombeaux des morts illustres, v. 92. Il Qétril aussi

., e qu’avaient les tribus païennes d’exalter leur grer celle d’autrui ; il proscrivit la croyance à l’influence des astres sur la végétation, la consultation du sort par les flèches, v. 92, la sorcelcxiii, 4. — < » n trouve m< ran. île façon explicite ou par allusion, certain ! t le souvenir est resté de l’époque du

nisme : la rupture de la digue de Mâreb, x.xxiv. bba' ou r >is de l’Yémen, xii lu loi de l’Yémen Abrahah contre La -">. l’année même de la naissance du prophète, n, , v trouve aussi la mention d’anciennes popu. les’Aditi imou , Sahh. Iloud,

Khidr. Lokman, dont les légendes, telles qu’elli

! ’:  ; avoir été travaillées

hrétiennes. I afin, Mahomet

nom. : ii, , adopté

poui nom de l’une d’. lieRabmân,

m d’Allah est-il celui d’une

i I Lât, Wadd,

Le noms de Sowa el

l’épigraphie bimya le nom de v t dans l’épigraj

VI. i ! — Les grandes

l’Arabie païenne se trouvait misme, le judai

Ncdjràn ; en Al

nie, empire qui était en relations avec l’Yémen ; à l’est de la péninsule arabique, au Bahréïn, à Hatta et dans le pays des Katrayé, au nord de cette péninsule, dans le royaume des Lakhmites, vassal de l’empire perse, dans le royaume des Gassanides, vassal de l’empire grec, et du côté de la péninsule sinaïtique. Certaines tribus nomades étaient chrétiennes, par exemple l’importante tribu d’Iyàd, répandue dans les plaines de la Mésopotamie. — Le judaïsme avait existé dans l’Yémen ; le roi Dou Nowâs s’y était converti. Des communautés juives florissaient à La Mecque, à Médine et se trouvaient en grand nombre dans la région de Médine ; Mahomet eut à combattre les tribus juives de Nadir et de Koraïzah, les juifs de Khaïbar, de Wàdî’1-Kora et de Teïmah. — Les adeptes de la religion mazdéenne sont appelés mages par le Coran. Cette religion pouvait être connue en Arabie, à cause des rapports fréquents de ce pays avec la Perse. De plus, les l’crsans s’étaient emparés de l’Yémen du vivant de Mahomet et détenaient encore cette province à l’époque de l’hégire.

Aucune de ces trois grandes religions n’agit directement sur l’islam. Le christianisme fut peut-être des trois la moins imparfaitement connue de Mahomet. Une lé’gende veut que Mahomet ait connu un moine chrétien dans son enfance, lorsqu’il alla avec une caravane en Syrie ; ce moine est appelé Bahira, Sergius ou Nestor, et sa légende a été beaucoup développée dans la littérature arabe chrétienne. M. Cl. Huart la conteste ainsi que le voyage même de Mahomet en Syrie ; on ne peut cependant contester les relations de La Mecque avec la Syrie chrétienne, ni le respect et la sympathie dont le prophète arabe fit preuve à l’égard des moines. Peut-être pourtant les relations de La Mecque avec les chrétiens de la région de l.Iirah, sont-elles connues d’une façon plus positive. — Les heures de la prière musulmane rappellent beaucoup les heures canoniques de la liturgie chrétienne. Les préceptes du jeune et de l’aumône peuvent avoir été inspirés à la fois par le judaïsme et par le christianisme. L’Évangile, qui n’a lé connu directement par Mahomet, fournit dans le Coran le fond de la légende de Marie et de Zacharie. Mahomet s’opposa avec force aux dogmes chrétiens de la Trinité et de la génération divine, ix, 30-31. Voir

Coran, sa théologie.

La Bible ne fut aussi connue du prophète qu’à travers des intermédiaires. Le Coran lui a emprunté la notion et le sentiment intense du monothéisme, le fond du dogme du prophétisme, et le fond de diverses légendes où figurent des pers ibliques : ’Abraham, Josep Salomon. Mahomet s’éleva

contre les juifs qu’il prétendait coupables d’altérations du texie saint, ei il h 9 coinliattit par les armes.

Le reste de la loi mah -t emprunté à des

chrétiens ou à des sectes syncrétiques d du déisme. Plusieurs de ces sectes portaient le nom d’Sabéens. La littérature arabe connaît deux sortes de

il x qui sont cités dans le Coran et ceux qui

habitaient fyarràn ; ces sectes avaient l’usage de l’adoration di a astres et la pratique des ablutions. Mahomet

nparmi les, . gens du lu ro

dire parmi les nation ml des livres saints, une

partie de la révélation. C’est d’eux apparemment qu’il

le dévi loppement de la doctrine du prophétisme,

e1 la coutume des ablutions ;

il s’éleva contre l’adoration des asti criptiont

du paradis, l’importance donnée aux anges et aux I8sl de l’inQuence des sectes

Mahomet lui-même se donne comme banif et partian de la a religion d’Abraham. I< n. mu étaient uni

M Ions, plu - ou moins foriielne, VeUl dire « qui

il i -t bu contraire pris en bonne