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1761

CONVULSIONNAIRES

COOPÉRATION

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discernement de ce qui venait de Dieu et de ce dont le démon pouvait èlre l’auteur. Le second parti avait à sa tète les évêques de Montpellier et de Senez, et les abbés Boursier et d’Étemare. Mais il ne pouvait donner des règles suffisantes de discernement. Le 7 janvier 1735, trente docteurs de Paris, du nombre des appelants, signèrent une Consultation sur les convulsions. Ils ne pouvaient attribuer immédiatement à Dieu toutes les convulsions ; ils rejetaient les propbéties des convulsionnaires, condamnaient les secours et les épreuves, blâmaient les discours, les usurpations des fonctions biérarchiques, les tableaux mouvants et parlants et pensaient que, si les guérisons étaient réelles, elles ne pouvaient être attribuées qu’à un agent fort distingué de Dieu. D’autres appelants n’admettaient même pas le mélange du divin et du diabolique et étaient nettement anticonvulsionnistes. Les convulsionnistes répondirent à la Consultation, et la lutte fut vive dans le parti. Les écrits se multiplièrent pour ou contre les convulsions. Il se forma des sectes fanatiques : les augustinistes, partisans d’un Augustin Coz, les vaillantistes, qui suivaient un prêtre du diocèse de Troyes, Vaillant, qui prétendait être le prophète Élie, les montgeronistes, qui reconnaissaient le conseiller Montgeron pour un écrivain manifestement inspiré de Dieu.

Les extraordinaires manifestations jansénistes se produisirent à Paris jusqu’à la Révolution, et d’illustres personnages, poussés par leur corruption ou leur scepticisme, voulurent les contempler. C’est ainsi que La Condamine et d’Alembcrt racontent tout au long des scènes de crucifixion dont ils furent les témoins.

En résumé, l’ensemble des faits allribués aux convulsionnaires de Saint-Médard constitue un épisode fort curieux de l’histoire du jansénisme français.

II. Appréciation de ces faits.

On peut admettre qu’un certain nombre de ces phénomènes sont des contrefaçons inspirées parle désir d’attirer des adeptes a la secte, ou encore pour obtenir aux prétendus miraculés les faveurs matérielles des jansénistes ; que beaucoup de détails ont été exagérés et faussés par l’exaltation ou les idées préconçues de leurs témoins. Il semble néanmoins que plusieurs des soi-disant pro1 accomplis par les convulsionnaires restent encore à peu près inexplicables par une cause naturelle : ainsi doin La Taste affirme que, quand on présentait des ilu diacre Paris soit à des enfants, soit à d’autres personnes qui ne pouvaient s’en douter, n

i c|e S gens endormis, cette application suscitait chez

eux des convulsions ; aussitôt les reliques ôtées, les convulsions disparaissaient. La femme Thé venet, toujours d’api’' I I iste. s’élevait parfois dans les airs, à sept ou huit pieds de hauteur, taudis « pie ses jupes et sa chemise se repliaient d’ellesms., tête ; elle

emportai) même, à trois pieds de terre, deux personnes qui pesaient sur elle de toutes leurs forces. Faut-il dmi ttre, comme le prétend La Taste, l’intervention du démon dans r.es derniers cas, et d’autres bizarres, eu particulier dans ceux d’incroyable

ilage par les grands secours, il semble pour t.mi qu’il » présentent une grande an ec nombre

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mentem nobis venit, jansenianorum, per simulationcm pietalis jactare se volentium in Ecclesia, quant graviter superbiani Deus percuterit, et pestilentissimse sectee conatus ad hxc dedecora tandem rediisse perniiserit. Bref à l’évéque de Sarlat du 19 novembre 1761. Quoi qu’il en soit, aucun de ces phénomènes ne peut être attribué à l’intervention de Dieu ou des bons anges ; aucun de ces soi-disant prodiges ne présente les garanties d’éclatante vérité, de moralité indiscutable, de gravité pleine d’une imposante simplicité, aucun ne semble le témoignage d’une volonté et d’une sagesse toutes divines, tels qu’apparaissent toujours les actes, les paroles, les souffrances extraordinaires des saints canonisés par l’Église catholique. D’ailleurs, loin de servir la cause du jansénisme, leur résultat le plus clair fut de jeter le trouble dans les consciences, d’exciter les railleries des philosophes et des incrédules qui, dans leurs sarcasmes, les confondirent de parti pris avec ceux de l’Évangile lui-même. « Plus on creuse les matières religieuses, écrit Barbier à propos du diacre Paris, et plus on voit l’incertitude des miracles reçus par l’Eglise, qui se sont établis dans ces temps reculés avec aussi peu de fondement que ce qui se passe aujourd’hui sous nos yeux. » Journal, 2e édit., Paris, 1857, t. il, p. 363. C’est ainsi que les extravagances des convulsionnaires, en même temps qu’elles satisfirent la frivole curiosité de la fin du xviiie siècle, causèrent le plus grand tort à l’antique foi de la nation française à la veille de la Révolution.

I. Sources.

Barbeau de la Bruyère, Vie de M. François Paris, diacre, in-12, Paris, 1731 ; Relations des miracles de saint Paris, Bruxelles, 1731 ; Boyer, Vie de M. François de Paris, in-12, Bruxelles-Paris, 1731 ; Barthélémy Doyen, Vie de M. de Pâl is, diacre, in-12, Paris, 1731 ; augmentée par Goujet, 17^3-1743 ; Carré de Montgeron, La vérité des miracles opérés par l’intercession de M. de Paris et autres appelants, démontrée contre il/ ïr l’archevêque de Paris, in-4° Paris, 1737 ; la 2* vol. parut en 1741 sous ce titre : Continuation des démonstrations des miracles, avec des observations sur les convulsions, in-4 ; un 3° vol. suivit en 1748 ; une réfutation en fut faite en 1749 : Illusion faite au public par la fausse description que Mde Montgeron a faite de l’état présent des convulsionnaires ; Suffrages en faveur de M. de Montgeron, in-12, 1749 ; Abrégé des 3 volumes de Montgeron sur des miracles de M. de Paris, 3 in-12, 1799 ; La Taste (dom Louis, bénédictin,

" de Bethlétæm), Lettres théologiques sur les convulsionnaires, 2 in-’i. Paris, 1733-1740 ; Recueil de littérature, de philosophie et d’histoire, Amsterdam, 1730 ; Littleton, La reli chrétienne démontrée par la conversion de l’apostolat de saint Paul, 1747, tr ; >d. franc, par Guenée, in-12, Paris, 1754 ; Bernard Picart, Cérémonies et coutumes religieuses de tous les peuples du monde, Amsterdam, 1730, t. iv ; D’Hecquet, Le

naturalisme des convulsions, dans les maladies de l’épidél lie tlsionnaire, Paris, 1733 ; Barbier, Journal de la Régence cl du siècle de Louis XV, 1118-nG3, ^’i 2e édit., 1857.

II. Travatx.

Picet, Mémoires pour servir à l’histoire ecclésiastique pendant le xviir siècle, 3e édit., Paris, 1853, t. il,

852-366, 376-387 ; 1864, t. m. p. 4-0 ; Grlmm, Ci 1769-1761 ; P.-F. Mathieu, Histoire des miraci des C’dard, Paris, 1864 ; Hlpp. Hhinc, Le

Mieux dans le jansénisme, Paris, 1865 ; Biclier. / lues sur la ap] B{j <-, hystérie dans

V histoire, soct. m. p. 866 eq. ; Waffelært, Convulsionnaires, dans le Dictiom gétique de la foi catholique do

Jaugey, Paris, s. d. (1889), cul. 028-042.

L. Lœvenbrucr.

    1. COOPÉRATION##


COOPÉRATION. — 1. Définition. IL Moralité. III. ( ibligationa qui i □ i teultent,

I. Im i inition.

dn désigne sons le nom générique, -opération toute participation à un acte mauvais que le prochain accomplit par sa propre détermination, qu’on l’y ait soi-même aucunement porté- par un scandale direct ou indirect. Cette participation est effective ou non suivant qu’elle i non une i

, iité, .-m ne ins partielle, sur l’accomplissement de l’acte du pi Le si andale 1 1 l’omission de la cor

u fi.iti ruelle, constituant la coopération d d

III.