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CONTENSON — CONTINENCE

licale avec le plus grand respect. Toutefois, il pense que les jugements de l’Église sur les questions de fait ne sont pas infaillibles. Si on doit les recevoir, c’est simplement par respect dû au pouvoir légitime, dont les décisions ne sont pas évidemment contraires à la vérité. Theologia, 1. I, prolog. ii, c. il, corol. il. t. i, p. 56-60. D’où, selon lui, refuser son adhésion aux fails singuliers définis par l’Église, ne serait pas une hérésie ; ce serait seulement une témérité de s’opposer sans raison aux directions pontificales en ces matières.

QuiHi.-Echard, Scriptores ord. pr&dicat., t. ir, p. 656-657, 770 ; Hurler, . l. ii, col. 35 ; Bezaudun, Une gloire domi nicaine. Histoire du T. / ;. P. de Contenson, Montauban,

dictionnaire historique, Paris, 1725, t. iii, p. 382 ; YVerner, Der heitige Thomas von Aquino. t. iii, p. 145, 360, 375, 377 ; Historisch-volitische Blàtter, 1873, t. lxxi, p. 102 ; Monatrosen, 1887, p. 1-11 ; Dollinger et P.eusch, Geschiclitc der Moralstreitigkeiten, Nordlingen, t. i. p. 43, 106, 112 : t. il, p. 67, 71 : Ir Ter Haar, Das Décret des Papstes Innocent XI itber den Probabilismus, Padcrbom, p. 39, 150.

R. Coulox.

CONTI (Armand de Bourbon prince de), né à Paris en 1629, mort à la Grange près de Pézenas, en 1666. Fils de Henri II, prince de Condé et frère du grand Condé et de Mme de Longueville, à peu près bossu, il fut d’abord destiné à l’Église et reçut plusieurs abbayes. Il fut très mêlé aux troubles de la Fronde, renonça finalement à l’Église pour l’armée et épousa une nièce de Mazarin, Marie Martinozzi, 1654. La princesse n’était alors qu’une honnête païenne et lui un débauché. Mais en 1655, étant malade et ayant vu Pavillon, évêque d’Aleth, il se convertit ; sa femme le suivit en 1657 et tous deux s’enrôlèrent dans la clientèle de Port-Royal. Il écrivit dès lors Neuf lettres sur la et sur la liberté, en réponse à celles du P. des Champs sur le même objet, Cologne, 1679 ; un traité des Devoirs des grands, avec un Testament, Paris, 1667 ; un Traité de la comédie et des spectacles selon la tradition de l’Église, Paris, 1667, attaqué par l’abbé d’Aubignac ; un traité des Devoirs des gouverneurs de province, 3 in-12, Paris 1667. Quand il mourut, il était depuis 1660 gouverneur du Languedoc.

Les Mémoires du temps et en particulier les Mémoires de Cosnac, édités par la Société de l’histoire de France, 2 in-8°, 1852 : Sainte-Beuve, Causeries du lundi, passim, mais surtout t. v, p. 25-41 ; duc d’Aumale, Histoire des princes de la maison de Condé, 1886, t. vi ; Cousin, Madame de Longueville, in-8°, Paris, 1853.

C. Constantin.

CONTINENCE. — I. Xolion. II. Histoire depuis le I" concile de Latran (1123. III. Législation canonique touchant le célibat ecclésiastique. IV. Rép objections.

I. Notion.

En tant que vertu, la continence, dil saint Thomas, Sum. theol., Il a II » , q. cxi.v, a. unie, i spéciale de tempérance. Elle a, en effet, ainsi que la tempérance, pour objet matérii

its qui portent l’homme aux plaisirs des sens et pour obji t forme] de contenir ces appétits dans i rs limil i on. Ibid., q. exii, a. I. 2 ; q,

ci.v, a. 1 sq. Or, parmi ces appétits, les plus violents ont i eui qui ti ndent à la conservation de l’individu ou à ccll" il. ainsi, la recherche de la nourri ture et I le la chair sont l’objet matériel

la continence. Ibid., q, u v. a. 2. Toutefois ignifleation aristotélicienne du mol continence il en i tre non moins usu Ile et que ici, qui fait consister cette mm in dans l’abstention complète des plaisirs charnels connu.’on l « ’- » il en saint Paul, l Cor., mi.’.i. Cf. s. Thomas, S theol., il n. q clv, a. I. Ainsi entendue, la i nenc [et<S et trou

célibat ecclésiastique, c’i

I i homme voué irrévocabh ment a la i

HtOL. CAÎIIOl.

télé intérieure et extérieure par la réception des ordres sacrés ou par le vœu solennel émis dans un ordre religieux proprement dit. La vertu et le vœu de ebasteté axant été étudiés ci-dessus, voir Chasteté, on considérera ici le célibat surtout au point de vue de l’abstention du mariage imposée aux clercs majeurs. Les origines de cette discipline et son histoire jusqu’au I er concile de Latran ont déjà fait le sujet d’un autre article, voir Célibat ; il reste donc à compléter son histoire à partir du XIIe siècle et à exposer la législation canonique en vigueur depuis cette époque, puis à répondre aux attaques dont le célibat ecclésiastique a été l’objet. IL Histoire du célibat ecclésiastique depuis le I"— concile de Latran (1123). — 1° Du concile de Latran au protestantisme (H23-1517). — Les abus contre lesquels Grégoire VII (1073-1087) avait lutté avec tant de vigueur étaient loin d’avoir disparu cinquante ans après ; pour les déraciner entièrement, il ne lallut rien moins qu’une longue série de papes pleins de zèle et d’énergie, bien secondés par leurs légats et aussi, très généralement, par les évâques diocésains. C’est par centaines, en elfet, que l’on compte pendant cette période les conciles provinciaux et les synodes diocésains qui se sont occupés de restaurer sur les bases traditionnelles la discipline du célibat, mais tout ce grand mouvement était du à l’initiative des papes, il suffira de citer Innocent II (1130-1143), qui convoque le IP concile de Latran où les défenses portées par le concile précédent furent renouvelées et précisées ; Alexandre III (14591181), Innocent III (1198-1216) et Grégoire IX (12271241), dont les nombreuses décrélales ont été insérées en partie dans le Corpus juris sous les titres De bigamis non ordinandis du 1. I er ; De co habit atione clericorum et mulierum ; De clericis conjugatis ; De conversione conjugatorum, au 1. IIP, et Qui clerici vel voes malrimonium contrahere possunt, au 1. IV » . F.n outre, sous Alexandre III, s’était tenu le IIP concile de Latran il 17 !)) ; le IVe avait eu lieu sous Innocent III (1215) ; ces deux assemblées avaient rendu également des décrets corroborant ceux de 1123 et de 1139. L’action personnelle des papes était multipliée par celle de li urs légats, soit par les lois que ceux-ci édictaient pour ays de leur légation, soit grâce aux conciles qu’ils y convoquaient ou aux sanctions qu’ils prononçaient contre 1rs délinquants. Enfin, par leurs paroles ou par leurs écrits, divers saints évéques ou des docteurs furent d’Utiles auxiliaires de la cause du célibat. Il faut nommer, sous le pontificat d’IIonorius II (1124-1130), saint Norbert, fondateur de l’ordre des prémontrés, mort archevêque de Magdebourg, mais qui prêcha mps en France ; Jean de Salisbury. le céll bre évoque de Chartres, au temps d’Alexandre III. Epis t., /’. L.,

I. CXCIX, passim ; saint Thomas, Sum. theol., Suppl., q. lui, a. 3, et saint Bonaventure, In IV Sent., 1. IV, dist. XXXVII. q. iii, contemporains du lî. Grégoire (1271-1276 tes pontificaux, conciliaires,

synodaux, etc., de celle époque, cf. Roskovàny, Cœlibalus ci breviarium, t. ii, i ii, nent aux chefs suivants : défense aux clercs de garder chez eux ou de fréquenter des femmes pouvant donner lieu a défense de conférer ou de laisser les bénéfices ecclé-Biastiqi clercs mariés ; interdiction de la

cession des Bis dans les bénéfices laissés par i

. interdiction à ceux ci de tester en faveur de leur concubine ; enfin, sanctions diverses depuis l’obligation d p toute femme suspi cte ju munication el à l’expulsion d< Il est à remarquer en outre que si aucune ns de la catholicité n’a été exempte de cette lèpre qui fut ~i longue a guérir, rtoul en Allen Suède qu’ell i c le plus d’intensité : du moins la plupart des lettres des papes du t" au m

III.