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CONSTITUTION CIVILE DU CLERGÉ


seurs des apôtres tiennent de J.-C. par la consécration leur pouvoir et leur aulorité… A la vacance d’un siège le nouvel évêque élu doit être approuvé et constitué par les évêquesde la province en présencedu métropolitain. » Ils se disaient ensuite soumis aux lois de la République, mais rejetaient le divorce ; soumis aussi à « la discipline ancienne, constante, universelle de l’Église » et en conséquence rejetaient de leurs rangs les évêques et les prêtres mariés. Suivaient : 1° des réglementa sur la conduite à tenir envers les ecclésiastiques qui sont tombés pendant la persécution (les évêques excluent de tout pardon neuf catégories d’ecclésiastiques de cette sorte, mais promettent indulgence à ceux « qui, ayant livré leurs lettres ou donné leur démission, auront par de dignes fruits de pénitence expié leur faute et réparé le scandale » ) et sur la conduite à tenir envers les fidèles qui sont tombés pendant la persécution ; 2° des règles particulières sur l’administration des diocèses et paroisses, sur les sacrements et sur le culte. La nouvelle Église gardait les divisions diocésaines par département avec dix métropoles et le système de l’élection. Chaque évêque aurait deux conseils : le premier composé de tous les pasteurs de second ordre du diocèse ; le second composé des curés de la ville épiscopale et désigné sous le nom de presbytère, etc. Ils obtinrent l’adhésion plus ou moins complète de 30 de leurs collègues ; une quarantaine de sièges étaient vacants : par mort 13, mariage 9, abdication G et aussi par renonciation volontaire à ce moment même (6, entre autres Seguin de Besancon). Des dix autres, l’un s’était réconcilié avec Rome, Panissel d’Annecy, les autres attendaient les événements ou faisaient des objections. Les réunis et leurs collèges respectèrent à la lettre leurs règlements touchant les prêtres tombés et, en 1795, ce clergé constitutionnel apparaît beaucoup moins nombreux, mais très épuré. En même temps, les réunis écrivaient de tous cotés pour reconstituer les presbytères et organisaient la propagande par la presse. Ils créaient dans ce but une Société de philosophie chrétienne, qui divisait ainsi ses travaux : 1>' réimpression ou traduction d’ouragea utiles ; 2° continuation d’œuvres inachevées ; 3° réfutation de livres jugés dangereux ; 4° composition de livres et de brochures et un journal intitulé’les Annale » de la religion qui paraissait tous les samedis en 24 pages in-8° ; le premier numéro est du 2 mai 179."). En juillet 1795 sera même établie par les réunis une impiimerie-librairie chrétienne. Une seconde Lettre encyclique de plusieurs évêques de France à leurs frères lis < ques et aux lù/lises veuves parut le

13 décembre < l’an de J.-C. 1795, an IV de la République » , signée des quatre auxquels -’ajoute cette fois le primat v évêque du diocèse du.Nord à Cambrai » . Cette encyclique donnait à la nouvelle Eglise son organisation définitive, La Lettre cm yclique proprement dite est brève ; suit un exposé du Gouvernement général de l’Église, ou se lit : rnement n’est pas monar chique : il fut confié’à tous les apôtres, parmi lesquels ainl Pierre él raier ; » enfin le Règlement

pour servir au rétablissement de l’Eglise gallicane >. Il est divisé en sept chapitrée I Membres de l’Église. II. Des églises considéré ! - en elles-mêmes el île leurs rappoi ientre elles ; III en iastiques.

IV. Elections ; V. 1 raU’lu culte ; VI. Administration pauvres ; Vil, École chrétiennes, Il est impossible d’analyser ici ce document l’Églie gallicane, comme elle s’intitulait, restait dans l’ensemble constituée comme (H 1791 ; toutefois i il devait comprendre

le corps des fidèles uni.m cl( rgé i t I él< ction être diet i’- appi It poui relui d’institution doivent’lie portes devant le concile métropolitain, Le pouvoir des’ait fortifié et les vii ux luppti ite-cinq’lusieun pi don nt leur adhésion. Les réunis avaient conyu.

d’une troisième encyclique « sur les fonctions du ministère dans ses rapports avec les lois actuelles de la république » . Mais « le temps nous a manqué, dit Grégoire, pour exécuter ce projet » . Malgré ces efforts, de nombreux vides se faisaient alors dans les rangs du clergé constitutionnel, beaucoup se soumettaient à Rome.

4° L’Église constitutionnelle jusqu’au 18 fructidor ; le concile de 1191. — Ce fut une période de grande activité religieuse que celle qui s’ouvre avec la loi du 7 vendémiaire ou simplement avec le Directoire. En dehors des protestants et des juifs on peut distinguer : 1° les groupes non-chrétiens qui comprennent : le groupe athée ou déiste qui s’intitule lui-même « l’Encyclopédie vivante » : son temple est l’Institut, son organe la Décade philosophique, il n’a pas de culte ; le groupe que l’on pourrait appeler « l’Église décadaire » : il réunit ses lidèlesdans les fêtes nationales ou décadaires organisées par diverses lois dans le but de déchristianiser la France ; le groupe des théophilanthropes prétendant pratiquer la religion naturelle, aspirant à devenir le culte national et à se fondre avec le culte décadaire, Albert Mathiez, La tliéopliilanthropie et le culte décadaire, 1196-1801, in-8°, Paris, 1903 ; 2° les groupes chrétiens prenant tous deux la dénomination de catholiques et comprenant les catholiques romains et les constitutionnels. Ils sont très prospères : 31214 communes avaient repris l’exercice public du culte et 45Il s’apprêtaient à en faire autant, si l’on en croit les Annales de la religion et les documents officiels. Au début, le Directoire, simple suite de la Convention thermidorienne, grâce aux décrets de fructidor an III, continua sa politique religieuse. Il favorisa les cultes à base rationaliste et se montra peu sympathique aux catholiques. Mais détestant surtout l’Église romaine et la poursuivant à l’intérieur comme à l’extérieur, il favorisa l’Église constitutionnelle, dans une certaine mesure : entre elle et lui, il y avait bien cependant des raisons de conflit comme le dhorec, le décadi et même le mariage des prêtres. Cela changea cpiand les élections de germinal an V eurent amené une majorité catholique favorable aux insermentés.

Comment vécut sous ce régime et dans ces conditions l’Eglise constitutionnelle, qui se désigne dès lors du i i de nationale ? It’un coté, elle entretient des polémiques avec les catholiques romains, qui répondent aux Annales de la religion, dans les Annales catholiques de l’abbé de Boulogne ; elle dénon même et sera de dénoncer les prêtres réfractuires au Di recloire, e le voulant o entraver la vente des biens

nationaux ei la rentrée des contributions, favoriser les

rieurs et les émigrés, empêcher les jeunes gens de

voler à la défense de la patrie…, prêcher la haine, la

vengeance contre les prêtres soumis » . Compte rendu

de Grégoire. D’un autre côté, elle a bien des difficultés avec le h" ml les élections de germinal an Y’i ii constitution d’une majorité catholique dans les

1 s, Le principal épisode est ici l’affaire île I’tion de Clément à Versailles ; le 18 janvier 1798, un

i.iit réuni à Versailles pour préparer I tion d’un évêque, le siège de Versailles étant vacant depuis la mort de l’évêque Avoine, 3 d 1793.

i emblée électorale était assignée pour le 25 février, d. ml’église Saint Louis. mais le Di interdit la

réunion et ordonna contre le président du synode Clé ni. le secrétaire Gauxarguee et lei prêtres de la

paroisse Saint-Loui dei | rsuites qui n’aboutirent

pasi il est vrai. C’est seule nt en février 1797 qui

lit l. |i i lion Cli ne m l emporta sur deux concurrents : il avait quatre-vingts an-. Cependant le 27 avril 179. Derdolet, curé de ri.ifii.m-. avait été élu au si< Colmar vacant depuis le II juin 1794, par la mort d’Arbogast, sans difficulté de la part du Dit 1 fut le pn micr i lu d < ; i’uxii ma