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CONSTITUTION CIVILE DU CLERGÉ


la grande unité catholique en acceptant le divorce et le mariage des prêtres. Mais survenait le 2 juin et avec lui, le triomphe de la montagne et le règne sans obstacle des jacobins, c’est-à-dire des violents et des fanatiques.

V. Suspension du culte constitutionnel.

En dehors de la Vendée, le culte catholique romain avait à peu près cessé dans toute la France. Ses ministres avaient pris le chemin forcé de l’exil ; ou bien entassés sur des pontons attendaient leur déportation, ou enlin avaient péri de mort violente. Ceux qui restaient libres n’exerçaient plus leur ministère que dans le plus grand secret. Mais l’Église constitutionnelle à son tour allait subir un violent assaut et presque disparaître, tandis que la France subissait aussi une tentative de déchristianisation. Comment la faction montagnarde en vint-elle à ce plan ? Cela tient évidemment à ce que les jacobins de 1793 étaient loin des convictions religieuses des premiers jacobins ; leur politique religieuse rentre d’ailleurs dans la faconde leur politique générale. Mais cela tient aussi à l’échec complet de la religion constitutionnelle. Elle avait été créée pour rallier les consciences au régime nouveau ; or, elle avait complètement échoué auprès des catholiques, en qui la Révolution trouvait des ennemis. Enlin, un certain nombre de constitutionnels, d’évéques même, avaient figure dans les rangs girondins. Les grands coups contre cette Eglise, dernier reste « de la superstition et du fanatisme » , furent portés, il est vrai, moins par la Convention que par ses représentants en mission et par les municipalités, au premier rang desquelles apparaît naturellement la municipalité de Paris. En tous cas ce sont les représentants en mission qui prennent l’initiative. Ainsi, Laplanche à Orléans, André’Dumont à Abbeville, et Fouché à Nevers. Il est impossible de suivre toutes les ii inifestations de ce zèle antichrétien. Leur grande tactique lut d’amener les curés et vicaires assermentés, par la persuasion et le plus souvent par la peur, à reconnaître l’erreur de toute leur vie et à déposer par conséquent leurs lettres de prêtrise, enfin, à se marier, pour bien affirmer leur affranchissement. Ils fermaient aussi les églises, sous n’importe quel prétexte, après les avoir dépouillées ou organisaient de grandes fêtes i publicaines antichrétiennes. Cela dura, en grandissant toujours, dans le silence de l’opinion terrifiée, jusqu’à la chute de Robespierre, 9 thermidor an li (27 juillet 1791). I a Convention ne lit ri( o en i (Tel pour arrêter ces

9 de hou n bre des siens. Loin de là : sans

prendre alors une décision nette coupant le lien de l’Étal avec ] Kglise constitutionnelle ou proscrivant le culte catholique, elle rendit possible par ses décrets la persécution de l’Église conformiste elle-même et le mouvement de déchristianisation i I encour gea celui-ci. laclement le comité de salut public qui la dominait, eu, .eut été plus loin sans la crainte d’exaspérer les populations qui osaient encore se montrer chrétiennes et de paraître donner raison à la coalition qui la dénonçait comme ennemie de Dieu autant que dei rois.

Voici quelques-uns des décrets du moment : 1° dé du 19 juillet et du 12 août annulant toutes les’utions prononcées antérieurement contre les

l t leur mariage et condamnant à la

déportation tout évéque mettant obstacle au mai

n innu liant i pposil ion au divorce ; 2° décrets du I r juillet diminuant le nombre di

i, el du 18 septembre les supprimant à i du I" o< tobri

réduisant le « traitements des évéques et les désignant le nom de peu qui Hnnon<e an di

la Convention et l i titulionm

de lerreu

octobre 1790), qui a’oublJ | : is duuie. lesréfrac taires : les lois antérieures qui les condamnaient à mort sont pour ainsi dire codiliées, mais l’enquête est simplifiée : la déposition de deux témoins suffira, et le décret doit les frapper dans les vingt-quatre heures, mais qui atteint même les prêtres constitutionnels : les prêtres qui auraient prêté les divers serments et qui seraient dénoncés pour cause d’incivisme par six citoyens du canton seraient punis de la déportation sur la côte ouest d’Afrique entre le 23e et le 28e degré de latitude, quand la dénonciation aura été « jugée par le directoire du département sur l’avis du district » . Cette loi provoqua évidemment les prêtres constitutionnels à apostasier et à se marier, surtout après qu’un décret du 29 brumaire an II (10 novembre 1793) eut déclaré que tout prêtre assermenté, s’étant marié, avait donné une preuve suflisante de civisme et ne pouvait être condamné à la déportation ; 5° les décrets substituant le calendrier républicain au calendrier grégorien, 5 octobre 1793 et 4 frimaire an II (24 novembre 1793), abolissant le dimanche pour lui substituer le décadi, etc. ; 6° passage à l’ordre du jour, le 16 brumaire an II (6 novembre 1793), en reconnaissant « le droit de tous les citoyens d’adopter le culte qui leur convient et de repousser les institutions religieuses qui leur déplaisent » , ce qui, d’après la façon dont la question s’était posée, revenait à reconnaître aux communes le droit de supprimer leurs paroisses. Ce droit allait servir de point de départ à la Commune de Paris pour l’établissement du culte de la Raison et la fermeture des églises au culte constitutionnel. Mais, plus encore peut-être que ses décrets, des gestes de la Convention autorisèrent le mouvement de déchristianisation et le rendirent irrésistible : 1° ses applaudissements aux apostasies du 17 brumaire an II (7 novembre 1793). Ce jour-là, sur l’instigation de la Commune où figuraient Chauinelte, Hébert, Clootz, « l’ennemi personnel de Jésus-Christ, » etc., et qui avaient déjà pris une série d’arrêtés antichrétiens, Gobel, conduit par Chaumelte, Momoro, Pache, etc., ient avec 13 de ses vicaires, non précisément apostasier, mais abdiquer, « renoncer à exercer ses fonctions de ministre du culte catholique… et remettre tous ses titres » à la Convention, et il dépose sa mitre, sa croix pastorale, sa crosse, son anneau ; ses vicaires déposent leur lettre de prêtrise. « Aujourd’hui, dit Gobel, il ne doit plus y avoir d’autre culte public et national que celui de la li ! " rté et de la sainte égalité, puisque le souverain le veul ainsi. » Alors se passa une scène dont il faut rapprochi r les scènes du serment de 1791 : les ecclésiastique membres de la Convention abdiquèrent immédiatement, à l’exception d’un petit nombre, dont l Parmi les apostats du jour figurent les évéques de l’Eure, Lindet, de la Haute-Vienne, Gay-Vernon, et de

eurthe, I. al. unie. Quant à Gri oire, il était entré dans la salle des séances au moment où Unissait I Baturnale. Pressé d’j pn mire part, il monta à la triparia, mais n’abdiqua point. Deux versions sont données de son discours ; d’api Mémoires, t. il,

I, ce discours eût été vraiment courageux ; d’après

niteur du 19 brumaire, il eût été plutôt habile :

ire se serait dérobé. Le retentissement de ci

fut grand, à travers toute la France, mais ce ne

fut pas l’exemple de Grégoire qui l’emporta. — 2° Le

20 brumaire, un décadi, la Commune inaugura par

une fête pompeuse A Notre ii, ne’le culte de la Rai

ou de la Liberté, de l’Égalité, de l’Humanité i >i

i mollit’, i rendirent

à la Convention et lai demande rent de décréter que

Notre Dam Rai n el à

la Libei ! La Convi ntion acci pta avi c empn isemenl

et leva même I i iur reprendre avec I

non de Notre D ter à une nouvelle

monie. La Commune corapl ur le