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CONSTANTINOPLE (ÉGLISE DE)


sous la direction du P. de Canillac, arrivaient et se mettaient à desservir la petite église de Saint-Sébastien. Ils fondèrent une petite école et visitaient les prisonniers du bagne. Ils donnaient aussi des leçons de latin, de littérature et de sciences aux fils des meilleures familles et exerçaient une influence profonde sur les prélats de l’Eglise orthodoxe, surtout par leurs conférences et par leurs écrits en langue grecque. A plusieurs reprises, le grand vizir, poussé par les Vénitiens qui avaient expulsé en 1706 les Pères du territoire de la Sérénissime République, voulut les renvoyer dans leur pays, mais l’ambajsadeur français tint bon et l’archevêque de Tinos, alors visiteur apostolique de tout le Levant, fut même contraint de leur rendre Saint-Benoit, qui avait autrefois appartenu à la Compagnie. Les deux missions de Smyrne et de Naxos furent fondées en 1623 et en 1627. En 1642, ils s’établissaient dans l’île de Santorin et, vers 1690, à Andrinople, qu’ils ne conservèrent pas. Leurs plus belles résidences se trouvaient à Chio et à Tinos, dirigées par des jésuites italiens, et qui comprenaient un collège fréquenté par 300 élèves, un séminaire llorissant et une congrégation. En 1688, ils s’établissaient à Erzéroum en pleine Asie-Mineure et s’occupaient de ramener les Arméniens. Ils avaient divisé le pays en deux régions, qui comprenaient chacune un certain nombre de villes et de villages. Leurs succès incontestables furent dus en partie à la situation politique de la contrée. La Perse disputant alors l’Arménie aux Turcs cherchait tous les moyens de se rendre cette population favorable et encourageait dans ce but les efforts des missionnaires. Il en fut ainsi jusqu’en 1736, où une nouvelle dynastie perse ayant saisi le pouvoir, une politique toute contraire fut adoptée. Dès lors, tous les postes d’Arménie furent abandonnés par les jésuites. En Turquie, la situation se maintint jusqu’à la suppression de la Compagnie en 1773. L’ambassadeur français demanda alors des prêtres de la Mission pour les remplacer, mais le transfert ne fut réellement opéré qu’en 1783, après le payement de toutes les dettes. Un rapport inédit de 1781, dont un résumé a été publié par le P. llilaire de Barenton, La France catholique en Orient, 1902, p. 215, fournit la liste des maisons que possédait alors la Compagnie dans l’empire ottoman. Elle avait douze missions françaises, établies à Galata, Chio, Salonique, Naxos, Santorin, Sinxrne, Alep, Damas, Antoura, Saint-Élie au Liban et le Caire ; les missions italiennes étaient à Tinos et à Syra. Celles-ci, avec les six premières missions françaises, composaient la mission de Grèce, le supérieur ou provincial résidait au couvent de Saint-Benoit, à Constantinople. Il restait alors dans le Levant 23 prêtres ex-jésuites et quatre fn res coadjuteurs, dont 15 prêtres et un frère pour la

mission de Grèce, l mé rapport signale que Syra

possédait alors plus de 3u>o catholiques, Tinos 7000 diaper » dans 32 antorin 700, Naxos 1350,

Chio 1500, Smyrne 3000. Salonique 300 et Constanti nople au moins 20000. Santorin, Xaxos, Syra et Chio possédaient déjà des évéques titulaires. Les lazaristes. constitués héritiers des jésuites, s’établirent à Constantinople, Smyrne, Naxos, Santorin et Salonique I b rou i à leur poste et, seuls de tous les anciens missionnaires français, ils se sont perpétués tans interruption jusqu’à nos jours.

Les capucins italiens, parmi lesquels se trouvait saint Joseph de I mi a, avaient fait un court séjour à tantinople, de 1587 à 1589. Quant aux capucins fi.m par deux lettres, en date du 10 avril el

du 19 juin 1625, que, ur la demande dn I". Jo l’Éminen’du cardinal Richelieu, Rome leur

accorda l’autorisation de fonder des m tantinopl tout l’Orient. Le 7 juillet l’i-iO, ils’établi ail ni de la l iirquii

ans api n 1640, lia l’étaient déjà répandus sur

IHCT. DE Tlll-UL. CATIIOL.

toute l’étendue des deux empires musulmans, la Turquie et la Perse. Pour nous en tenir à l’empire turc, les capucins possédaient en 1640 deux maisons à Constantinople, deux à Chio, une à Smyrne, une à Naxos, une à Syra, une à Andros, soit en tout huit résidences avec 28 religieux dépendant de la province de Paris. Hilaire de Barenton, op. cit., p. 90-99. Depuis 1628, ils étaient les chapelains des ambassadeurs et des consuls français, privilège réservé jusque-là aux cordeliers. Ils s’occupaient encore de répandre l’instruction primaire et l’instruction secondaire, surtout dans le collège de Chio qui comprenait de plus quelques séminaristes. En 1669, sur la demande de Colbert, ils fondaient à Constantinople une école professionnelle pour les jeunes de langues, c’est-à-dire pour les jeunes gens français, qui se destinaient à la carrière de drogmans, institution qui a été l’origine de l’Ecole actuelle des langues orientales à Paris. Une autre école analogue fut bientôt établie à Smyrne ; l’une et l’autre subsistaient encore aux dernières années de Napoléon I er. Un rapport de 1715, adresse à la Propagande, Hilaire de Barenton, op. cit., p. I6 ! i-178, donne quatorze maisons pour la custodie capucine de Grèce : deux à Constantinople, les autres à Smyrne, Mételin, Chio, Candie, La Canée, Syra, Naxos, Paros, Andros, Athènes, Milo et Argentera. Au moment de la Révolution française, les capucins ne possédaient plus qu’une maison à Constantinople, celle de Saint-Louis ; le couvent de Saint-Georges avait dû être abandonné en 1783, faute de missionnaires. Les autres résidences de la mission : Smyrne, Chio, Naxos, Syra, La Canée et Athènes disparurent peu à peu. On remplaça les religieux français par leurs confrères espagnols, allemands et surtout italiens. Des tentatives de reconstitution faites en 1820 et 1830 échouèrent et, lors de la Révolution de juillet, la mission de Constantinople était tout entière entre les mains des capucins italiens. En dehors de ces cinq ordres religieux : dominicains, observantins, conventuels, jésuites et capucins, d’autres encore s’établirent à Byzance, mais sans y laisser des traces de leur zèle aussi profondes et aussi durables. Illes bénédictins que l’on surprend à plusieurs périodes de l’histoire ; tels les baptistins venus en 1771 el qui disparurent peu de temps après ; tels les trinitaires, que l’on rencontre en 1699 pour la première fois et qui s’évanouissent en 1781 ; telles encore les religieuses dominicaines, bénédictines, peut-être d’autres encore. A part les catholiques libres qui dépendaient de chaque résidence, la grande occupation de ces missionnaires avait pour objet les esclaves enfermés dans les bagnes

du Grand-Seigneur ou dans les maisons particulières et dont le nombre s’élevait en 1712, au dire du 1’. Tarillon, au nombre respectable de 25 000. Il y avait dans le bagne deux chapelles à l’usage des catholiques latins, l’une appartenant au roi de France, la seconde destinée aux autres nations. En 1626, lors de l’arrivée

apucins, la ville ne possédait plus que six églises. de dix qu’elle comptait en 1546 et en 1582, Il est vrai que, dans ce nombre, n’étaient pas comprises les chapelles, qui étaient au nombre de sept ; ce qui donne treize édilices religieux pour cette époque. Or, pour rvir toutes ces églises, soutenir les Catholiqui et visiter les prisonniers du bagne, le clergé latin se composait alors de huit franciscains, observantins OU

entuels, dont deux fn res lais, d’à peu pies autant

le dominicains et de quatre jésuiti a tout une

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. LE VICARIAT kPOSTOLII NTINOPLB.

1 n 1772 que Rome supprima le titre de sultra gant patriarcal qui n’avait plus de on d’être et le remplai a par celui de vi<

perpétué jusqu’à nos jours. Li i chefs spiritii’I mlinople -ont partant toujout

titulaires (in parlibus) ; ils sont vicaires apostoll

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