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CONSTANTINOPLE (ÉGLISE DE)


du mal sont profondes. En attendant, c’est le peuple grec qui subit les conséquences de cette situation ; c’est lui qui paye le papas, l’évêque et le patriarche, sans préjudice des impots assez lourds qu’il doit à la fiscalité turque. Pour obvier à une partie de ces inconvénients, des patriarches ont imaginé certaines mesures, qui n’ont pas duré ou qui, étant locales, n’ont pas eu tout l’effet désirable. Le plus remarquable essai en ce genre est la caisse sacerdotale, que Constantin V introduisit en octobre 1897 pour le diocèse de Constantinople. Dans la pensée du fondateur, cette caisse est destinée à venir en aide aux prêtres et aux diacres de la capitale tombés dans la misère, et à constituer une bibliothèque à l’usage du clergé. Placée sous la surveillance immédiate de la commission centrale du patriarcat, elle doit s’alimenter au moyen de cotisations mensuelles, absolument obligatoires pour tous. On établit trois catégories parmi le clerpé tic la capitale. Dans la première, les curés sont tenus de verser 10 piastres par mois — la piastre vaut fr. 21 — les confesseurs et prêtres attachés 6 piastres ; dans la seconde, les curés versent 6 piastres, les confesseurs et les prêtres attachés 4 seulement ; dans la troisième, les curés versent 4 piastres, les confesseurs et les prêtres attachés 2 piastres. Nous avons ainsi 40 paroisses, dont 12 de première classe, Il de deuxième et 17 de troisième. Outre ces cotisations obligatoires, d’autres sont fournies par des dons volontaires ou des collectes. L’insl i lution est bonne ; il serait désirable qu’elle fût introduite dans les autres éparchies, bien qu’elle ne soit qu’un remède provisoire, appliqué à un mal permanent. Le casuel dépend un peu de chaque paroisse ; il n’y a pas de taxe déterminée pour les diverses fonctions liturgiques, ce qui permet à la rapacité et à la simonie de régner en maîtresses dans l’Église grecque. N’ayant pas de traitement en perspective, peu de Grecs embra - ni la carrière ecclésiastique et les familles aisées regarderaient la vocation sacerdotale d’un des leurs comme une vraie déchéance. Il B’est formé ainsi une caste sacerdotale, le lils du papas succédant à son père, n’ayant sur ses fidèles aucune influence et ne jouissant auprès d’eux d’aucune considération.

Chaque diocèse ou éparchie comprend un certain nombre de paroisses, qui sont établies d’après les ordonnances de Joachim III eu IX8I et les statuts de Constantin V en 1899. La paroisse représente une communauté, groupée autour dune église et possédant une organisation intérieure à part. A sa téta se trouve le curé, qui a souvent dans les villes le titre de protopapas ou premier prêtre, I < paroisses rurales comprennent d’ordinaire un pn tre et un diacre, les paroisses urbaii à quatre pri très, surnommés ol Sfriuipioi,

hebdomadiers, et autant de diacres. A Constantinople, i.il dépend du protosyncelle ; c’est donc

lui qui lait les nomination ! et les mutations, sans que le peuple intervienne l n quoi que ce soit. Ailleurs, les simples Qdèles ont un certain droit de nomination, que les métropolites’efforci ni de plus en plus de restreindre. En dehors du clergé proprement dit, la paroi il, , ii comprend) dicateurs attitrés, désignés par

le protosyncelli 1er les jours de di manche et il, i i vent

chacun plu rurales, sont à la charge di

la paroisse. Il faut reconnaître ici que la prédication rt n orl du patriarcal œcumi nique, non seulement dans les cam| ù les

qui sont élevés à la papas en

sont vraiment incapables, mail aussi dans les Mlles, mène il m ent, on abandonne

iv laïques. A Smyrne, ’'est fondée en 1893 une i, ii iation de poux laïques, de travailli i la diffusion de t., parole de Dieu i t de l’entendre. Quatre ans après, elle comptait 700 ment

En 1897, elle avait trois prédicateurs à son service, dont deux laïques et un prêtre ; on faisait également le catéchisme dans des salles spéciales. Cet exemple fut suivi ailleurs, par exemple à Magnésie, à Serrés, à Péra et à Koum-Kapou, deux quartiers de la capitale, bien que dans l’entourage du patriarche on n’ait guère encouragé cette excellente initiative. Voir La prédication chez les Grecs orthodoxes du patriarcat de Constantinople, dans les Échos d’Orient, 1897, t. i, p. 86-89. En l’année 1901, VEusebeia comptait 2000 membres et possédait un fonds de 37500 francs, fourni par les adhérents, et quatre prédicateurs, dont un prêtre et un diacre. Les sermons se donnent deux fois chaque dimanche. A Constantinople, on ne compte pas moins de cinq sociétés analogues à celle de Smyrne, mais d’une diffusion moins considérable. On commence même à se soucier de servir la parole de Dieu en langue turque, car presque toute la population orthodoxe de l’Asie-Mineure n’entend et ne parle que cette langue. Par malheur, ce mouvement est parti des laïques et n’est entretenu que par eux ; le haut clergé’, jusqu’à ce jour, loin de le favoriser, a mis tout en œuvre pour l’entraver. Voir K. Beth, Die oriental ische Christenheit der Mittelmeerlânder, Berlin, 1902, p. 357-361.

Les orthodoxes ont confié leurs églises, leurs écoles, leurs hôpitaux, leurs œuvres de toute sorte à des commissions qui portent, suivant les cas, les noms de démogérontie, épitropie, éphorie, etc. Elles sont composées de bons et honnêtes laïques, choisis par tous les membres majeurs et libres de la communauté, très heureux de faire partie de ces parlements en miniature et de se mêler à toutes les affaires temporelles ou spirituelles de la paroisse. Ces commissions subissent du reste le contrôle du protosyncelle de chaque diocèse ; le procès-verbal des séances est présenté à l’autorité ecclésiastique supérieure de l’endroit.

XXVII. Instruction publique, écoles et théologiens. — Avec l’avènement des Turcs, l’instruction tomba chez les Grecs au dernier degré de la décadence. Nulle dans les villages et les villes de la province, elle n’était représentée que par quelques collèges dans cert unes villes pnvil : gpes. Si du XVI m : de aux prenn res années du xixe, l’Église orthodoxe peut néanmoins présenter un grand nombre d’hommes instruits, épris de littérature et de civilisation, c’est à l’Occident qu’elle le doit ; tous ont été formés dans les écoles des papes en Italie ou dans les collèges que la République vénitienne laissait complaisamment s’étaler sur ses posses d’outre-mer. Au xviir siècle, de rares phanariotes

ocient a ce i vement que développe le souille de

h révolution française et, des le t siècle, la plupart des p.iii iarches Be soucient de favoriser et de prop

l’instruction jusque dans les milieux populaires. On

n’a [tas oubli les généreux efforts que Grégoire V pro s remarquables circulaires de

1807 et de 1819. Ralenti un Instant par l’insurrection

grecque, qui occasionna de la part des Turcs de ter i ibles représailles et la fermeture île presque tout’écoles, le mouvement ne lui pis am té et les esprits furent plus que jamais en proie à l’avidité d’apprendre ei d’enseigner. L’homme, qui travailla le plus > n p.mdre l’instruction élu/ les Grecs et qui vit tes efforts cou Piine I par le plus de SUCCÈS, C’est sans contredit Cvr l. Jusqu’à lui. l.s patriarches, toul iipant

ement de ce devoir, n’avaient pas pn ou n’avaient

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en 1836 lae cléi iastique et spirituelle, composée de cinq t d introduire de l’ordre dans la Me scolaire. Un inspecteur

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