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large diffusion..Mais mal accueillie, et pour cause, par le clergé, elle ne put, après l’invention de l’imprimerie, trouver un éditeur. C’est seulement en 17 : il qu’elle sera impriméel On sait que, malgré sa sécession d’avec

Home, Henri V 1 1 1 se montra Longtemps hostile aux idées nouvelles ; la prohibition de lire la Bible en langue vulgaire persista quelque temps. Quand William Tyndal († 1536) eut fait imprimer à Cologne et à Worms, en 1524, le N. T. qu’il avait traduit sur le texte original, il y eut des condamnations sévères, qui atteignirent cette traduction et bientôt ses lecteurs (152(5). C’est seulement en 1535 que fut achevée l’impression d’une version complète de l’Écriture qui devait beaucoup aux travaux de Tyndal et qui fut la première Bible anglaise. Cependant aux dernières années du roi, l’Angleterre évoluait de plus en plus dans le sens de la Réforme. Sous les auspices de Thomas Cromwell et de l’archevêque Cranmer, assistés d’une commission de prélats et de savants, on commença la publication de la Grande Bible, qui parut à Londres en avril 1539 ; la 2e édition, 1540, porte que cette traduction est officiellement destinée à l’usage des Églises : apoynled lo the use oj the Churches. Le Psautier de cette Bible est resté au Prayer-Book et sert encore à l’usage liturgique. Quant à la Grande Bible, Parker en 1563 en donnait une édition revue, que l’on appella la Bishops Bible. Mais cette révision parut vite insuffisante. Dès 1604, Jacques I er créait une commission imposante pour revoir la Bible de Parker. Après des années de travail parut enfin la nouvelle édition ; c’est celle qui est appelée the authorized version (encore qu’elle ne semble pas avoir jamais été autorisée officiellement). C’est d’ailleurs une excellente traduction, à la fois claire et populaire ; elle a beaucoup contribué à créer ce style liturgique et ecclésiastique anglican que l’on ne peut s’empêcher d’admirer. En dépit de ses qualités la Version du roi Jacques, appointed lo be read in the Churches, ne se fraya son chemin que lentement, pénétrant d’abord, pour ce qui était des péricopes scripturaires, dans le Prayer-Book. C’est cette Bible autorisée, qu’en 1870, sur l’initiative de l’évêque de Winchester, Samuel W’ilberforce, on se décida à soumettre à une révision à laquelle participèrent de nombreux savants, soit en Angleterre, soit en Amérique. On avait fait place dans cette commission à des membres de « dénominations » dissidentes. Ces sortes de révision ne satisfont jamais tout le monde et la Bible révisée qui parut en mai 1881 donna lieu à d’assez vives discussions. Cette opposition n’empêcha pas cette édition de pénétrer dans l’usage ecclésiastique ; elle y supplanta finalement la version autorisée.

Dès le xviie siècle, les catholiques anglais réfugiés sur le continent avaient, en 1610, une version anglaise de l’A. T., Douai, 1609, 1610 ; elle avait été précédée d’un N. T., paru à Reims en 1582.

Nous devons nous contenter ici de signaler l’eiïort fait, à la fin du xviiie siècle, par les protestants de langue anglaise pour donner à la lecture de la Bible la plus large diffusion. C’est en Angleterre que se forment les premières Sociétés bibliques, qui se proposent comme but de faire connaître et lire la Bible par le plus de chrétiens possible. C’est d’Angleterre que les Sociétés bibliques ont essaimé sur le continent en Allemagne, en France, dans la monarchie austrohongroise et, au moins à certains moments, jusqu’en Russie. L’Église catholique a toujours vu d’un assez mauvais œil ces tentatives et, à diverses reprises, les papes ont dû gourmander certains fidèles qui, dans leur zèle pour répandre la Parole de Dieu, avaient donné leurs noms à ces sociétés, des évêques mêmes qui avaient un peu indiscrètement fait de la propagande pour une lecture plus assidue de la Bible. Cette suspicion ne provenait pas seulement du caractère confessionnel des groupements en question. Il a semblé à l’Église que livrer à tout venant, sans autre précaution, la lecture de la Bible n’était pas le moyen de faire de vrais chrétiens. Dans des milieux très neutres et dégagés de tout préjugé confessionnel, on s’est posé la même question. Bref, l’immense effort financier déployé par les sociétés bibliques ne paraît pas avoir donné, au point de vue chrétien, de résultats particulièrement heureux. Ceci dit, il faut reconnaître que le zèle à répandre flans les langues les plus diverses la connaissance de l’Écriture a produit, au point de vue technique, de remarquables réussites. Si l’on peut, à l’heure présente, lire la Bible dans les idiomes les plus variés, s’il n’est guère de langue actuellement parlée sur le globe qui n’ait sa traduction au moins partielle de l’Écriture, on le doit en grande partie aux Sociétés bibliques, fl est plus d’un cas où des catholiques dans l’embarras se sauvent par l’appel à telle ou telle de ces traductions. Ajoutons d’ailleurs qu’à plusieurs reprises les Sociétés en question se sont contentées de reproduire telles quelles des traductions catholiques du passé, jugées par elles suffisamment au point. Cependant, l’exclusive absolue dont les éditions en cause ont frappé les « apocryphes », c’est-à-dire les deutérocanoniques de l’A. T., a été fort sévèrement jugée, même dans les milieux protestants.

Versions néerlandaises.

Les Pays-Bas avaient connu dès le début du xive siècle une traduction de la Bible qui n’était pas sans analogie avec « l’Histoire scolastique », ci-dessus, col. 2731 ; c’est elle qui fut imprimée en 1477 sans le Psautier, ni le N. T., sous le nom de Bible de Delft ; une traduction du Psautier parut en 1480. Quant aux évangiles, il y en avait des versions néerlandaises depuis le début du xive siècle. Ces traductions diverses devaient aboutir à l’impression d’une Bible proprement dite, Anvers, 1513. En 1524 paraît à Delft une version du texte érasmien du N. T.

.Mais déjà la Réforme était déclenchée ; dès 1522 paraissait une traduction du N. T. de Luther ; l’A. T. suivait rapidement ; en 1526, la Bible luthérienne était complète. On sait que dans les Pays-Bas les protestants se scindèrent très vite en des groupes distincts et souvent hostiles : luthériens, réformés, mennonites, remontrants. Chacune de ces Églises voulut avoir sa Bible. La plus remarquable est celle qui fut établie à l’intention des « remontrants » et qui s’appela la Bible des États. Les États généraux de Hollande avaient décidé, en effet, en octobre 1594, qu’une traduction officielle serait faite en néerlandais, à partir de la langue originale et ils confièrent cette tâche à Philippe Marnix, le grand homme des Pays-Bas, qui s’était déjà occupé de traductions bibliques. Il se mit résolument à l’œuvre, mais il mourait à la fin de 1598. Ses travaux ne restèrent pas inutilisés ; néanmoins, l’entreprise traîna en longueur. C’est seulement en 1636 que put paraître à Leyde la Bible des États, souvent reproduite.

Les catholiques n’avaient pas attendu aussi longtemps. Le N. T. paraissait en 1539 dans une « diglotte » hollando-Iatine, et toute la Bible à Cologne en 1548. Plus tard, l’Église janséniste d’Utrecht faisait paraître, en 1732, une Bible complète en néerlandais.

Versions Scandinaves.

De tous les pays Scandinaves, c’est la Norvège, avec l’Islande qui lui était rattachée, qui eut le plus tôt une littérature nationale ; c’est dans cette langue norwégo-islandaise que fut rédigée, aux dernières années du xiiie siècle, sur l’initiative de Haakon V (1299-1319), une adaptation