Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 15.2.djvu/528

Cette page n’a pas encore été corrigée
2585
2586
VATICAN (CONC. DU) — VAUDOIS


Vienne, 1871 (trad. française, Paris, 1877) ; Manning, A true story o/ the Vatican Council, 1877 (trad. française, italienne, allemande) ; Lord Acton, Zur Geschichte des vatikanischen Konzils, Munich, 1871 (esprit vieux-catholique ) ; E. Friedberg, Sammlung der Aktenslûeke zum 1. valik. Konzil, mil einem Grundrisse der Geschichte desselben, Tubingue, 1891 (vieux-catholique).

Les deux grandes histoires parues plus tard manquent l’une et l’autre d’impartialité. Le point de vue anti-infaillibiliste est représenté par J. Friedrich, Geschichte des vatikanischen Konzils, 3 vol., complété par Documenta ad illustrandum concilium Vaticanum. Le point de vue adverse par Th. Granderath et C. Kirch, Gesch. des vatikanischen Konzils, 3 vol., 1903-1906 ; trad. française : Histoire du concile du Vatican depuis sa première annonce jusqu’à sa prorogation, 6 vol., y compris Appendice et documents, Bruxelles, 1908-1919 ; l’ouvrage est passionné, parfois jusqu’à l’injustice, à l’endroit de tous les opposants, surtout des Français.

Points de vue spéciaux.

E. OUivier, L’Église et

l’État au concile du Vatican, 2 vol. ; E. de Pressensé, Le concile du Vatican, ses préliminaires et sa constitution, dans Revue des Deux-Mondes, 1 er mars 1870 ; Géraud-Toulon, Le mouvement religieux en Allemagne depuis le concile de 1869 : les vieux catholiques, ibid., 1° décembre 1871.

Biographies de personnages mêlés aux débats.

Se

reporter aux articles : Darboy, Dupanloup, Maret, Pie, et voir en outre : Mgr Besson, Le cardinal Mathieu, archevêque de Besançon, 2 vol. Paris ; Paguelle de Follenay, Vie du cardinal Guiberl, 2 vol., Paris ; Pougeois, Le cardinal Donnet, archevêque de Bordeaux, 3 vol. 1884 ; H. Boissonot, Le cardinal Meignan, 1899 ; à ces vies épiscopales on peut joindre, Lecanuet, Montalembert, t. m ; le P. Chauvin, Le Père Gratrꝟ. 3e éd., 1903 ; L. Veuillot, Lettres, et Eug. Veuillot, Vie de L. Veuillot ; voir aussi la bibliographie de l’art. Libéralisme catholique.

Au point de vue théologique.

Th. Granderath,

Constitutiones dogmaticæ concilii Valicani ex ipsis ejus actis explicatie atque illuslratæ, Fribourg, 1892 ; A. Vacant, Éludes théologiques sur les constitutions du concile du Vatican, 2 vol., 1895 (ne traite que de la constitution Dei Filius).

J. Brugerette et É. Amann.


VAUCEL (Louis-Paul du), écrivain janséniste, t en 1715. — Fils d’un conseiller d’Évreux, il a dû naître dans cette ville, vers 1640, et s’appliqua dans sa jeunesse aux questions de droit, mais aussi de théologie. S’étant lié avec Feydeau, il fut emmené par celui-ci dans le diocèse d’Aleth, dont était pour lors évêque le célèbre Pavillon, voir son article, t. xii, col. 77. Celui-ci, très favorable aux idées jansénistes, s’attacha du Vaucel en 1666 en qualité de chanoine et de théologal de sa cathédrale. Après la paix de Clément IX (1669), qui mettait fin provisoirement aux discussions sur le jansénisme, Pavillon se trouva engagé dans l’affaire de la Régale, 1673, et résista, tout comme son voisin Caulet, évêque de Pamiers, aux mesures prises par Louis XIV. Du Vaucel aida son évêque dans la lutte que Pavillon, appuyé par le pape, mena contre le roi, jusqu’à sa mort en 1677. Aussi une lettre de cachet relégua-t-elle du Vaucel à Saint-Pourçaln, en Auvergne (août 1677). De là, en 1681, il rejoignit en Hollande le grand Arnauld. C’était le temps où le pape Innocent XI, très irrité de l’attitude de Louis XIV, montrait quelque indulgence pour les chefs jansénistes. Du Vaucel fut envoyé à Rome par Arnauld pour défendre les intérêts du parti, il y resta plus de dix ans, sous le nom de Vallon ! ou du prieur de Saint-Louis, du sieur de la Hue. etc. Son abondante correspondance avec Arnauld montre quelles relations il s’était faites dans le monde romain et les affaires auxquelles il fut mêlé ;

cf. ici art. A.RNAULD, t. i, col. 1082. Sous les papes Innocent XI, Alexandre VIII et Innocent XII qui ne poursuivaient pas le jansénisme avec rigueur, on témoigna à du Vaucel quelque faveur dans les milieux romains. H apparaît, à ce moment, comme très lié avec Quesnel, devenu, après la mort d’Arnauld (1694), le chef du parti janséniste ; parmi les papiers saisis chez Quesnel lors de son arrestation à Bruxelles (mai 1703), il se trouvait bien des lettres de du Vaucel, de même qu’il y a de nombreuses lettres qui lui sont adressées dans la Correspondance de Quesnel. L’avènement de Clément XI (novembre 1700), très hostile au jansénisme, lui fait quitter Rome ; on suit alors assez difficilement ses traces ; après divers séjours en Italie — il est à Gênes en 1711 — on le retrouve en Hollande, où il meurt à Maëstricht, le 22 juillet 1715. Esprit intransigeant et sectaire, il contribuera à pousser le jansénisme seconde manière dans la voie où il s’est engagé au xviiie siècle.

Du Vaucel a beaucoup écrit, mais l’ensemble de son œuvre est demeuré anonyme. Une partie des lettres de Pavillon sortirent de sa plume, de même que le recueil des Statuts synodaux du diocèse d’Aleth (1640-1674) qui parut à Paris en 1678. Il a publié un Traité général de la Régale, imprimé en 1681, et qui est de Caulet, évêque de Pamiers ; l’ouvrage reparut en latin en 1689, après la mort de Caulet (1680), sous le titre, Tractatus generalis de Regalia e gallico latine redditus auctior et emendatior ; de ces deux ouvrages on rapprochera la Relation de ce qui s’est passé touchant l’affaire de la Régale dans les diocèses d’Aleth et de Pamiers jusqu’à la mort de M. l’évêque d’Aleth, in-12, 1681. Dans ces ouvrages du Vaucel soutient les droits du pape à rencontre des prétentions de Louis XIV. D’une autre inspiration sont des écrits contre Molinos : Brèves considérations in doctrinam Michælis de Molinos, 1689 ; contre les rites chinois : Causa Sinensis seu historia cultus Sinensium ; contre le cardinal Sfondrate et son Nodus prsedestinationis dissolutus, dans le recueil intitulé : Augustiniana Ecclesite Romaine doctrina a cardinalis Sfondrali nodo extricala, Cologne, 1700. Voir ici, t. xiii, col. 1487 ; t. xiv, col. 2015. Du Vaucel laissait également en manuscrit des remarques sur les Acta Constantiensis concilii de Schelstrate (cf. ici, t. xiv, col. 1278) et sur le Traité des libertés gallicanes de Charlas (cf. ici t. ii, col. 2266 ; Charlas avait été vicaire général de Caulet à Pamiers).

Moréri, Le grand dictionnaire, éd. de 1759, t. x, p. 491 ; notice résumée dans Michaud, Biographie universelle, t. si iii, p. 11.

É. Amann.


VAUDOIS. — Secte hérétique fondée parmi certain Valdès (Valdesius), au dernier quart du xii c siècle.
I. Origines. II. Organisation (col. 2589). III. Doctrines (col. 2591). IV. Évolution jusqu’à nos jours (col. 2597).

I. Origines.

Les origines des vaudois sont enveloppées d’obscurités. Les documents qui nous en parlent sont relativement tardifs. Les principaux sont le Chronicon universelle anonymi Lauduncnsis, dont l’auteur était un prémontré de Laon et dont la composition se situe vers 1220 ; le Tractatus de septem donis Spiritus, qui est l’œuvre d’un dominicain originaire de Belleville-sur-Saône, Etienne de Bourbon, et qui remonte au milieu du xiii c siècle (l’auteur mourut en 1262) ; Y Anonyme de Passait publié par Flaccius lllyricus dans son Catalogus lestium veritatis, et qui doit être un dominicain également du diocèse de Passau, écrivant vers 1266, et quelques autres qui seront nommes au cours de la présente étude. Voir Bibliographie, col. 2600.

En combinant ces trois sources et en les compté tant ou rectifiant avec soin, à l’aide d’autres documents contemporains, on arrive aux données suivantes : Au cours d’une grande famine que l’on peut identifier avec celle de 1176, un riche marchand de Lyon, nommé Valdès et qu’un document très pos