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V A G U S — VALENCIA (GREGOIRE DE)


profession perpétuelle, obtient un induit de sécularisation en vue de son passage dans le clergé diocésain. Tant que ce religieux n’a pas trouvé un évêque bénévole pour l’accueillir, ou même, l’ayant découvert, tant qu’il se trouve encore soumis à l’épreuve (de 3 ou 6 ans) prévue par le canon 641, ce clerc majeur n’est incardiné nulle part. Il ne peut exercer les ordres sacrés en dehors de son institut, tant qu’il n’a pas trouvé un évêque qui veuille l’accepter au moins à l’essai.

C’est encore dans une condition analogue que se trouve le religieux profès de vœux temporaires, qui, à l’expiration de ses vœux, retourne au siècle, après avoir reçu les ordres mineurs dans son institut, can. 964.

2° Abstraction faite de l’état clérical, voici les dispositions du Code communes à tous les vagi :

1. Ils sont soumis à toutes les lois générales et particulières en vigueur dans le lieu où ils se trouvent. Can. 14, § 2.

2. Ils ont pour propre curé et propre Ordinaire le curé et l’Ordinaire de l’endroit où ils séjournent actuellement, can. 94, § 2, et ils leur sont soumis dans les choses favorables aussi bien que dans les choses odieuses.

3. Leurs enfants ont pour « lieu d’origine » le lieu même de leur naissance. Can. 90, § 2.

4. Ils peuvent être entendus en confession et validement absous par tous les prêtres approuvés dans le territoire où ils se trouvent. Can. 881.

5. Sauf mention contraire contenue dans la concession, ils peuvent gagner toutes les indulgences accordées par un évêque, tant qu’ils séjournent dans son diocèse. Can. 927.

6. En raison des dispositions spéciales du canon 956, aucun évêque ne peut leur conférer licitement l’ordination. Ils devront ou bien acquérir préalablement un domicile diocésain, ou bien se munir d’un induit apostolique.

7. Hors le cas de nécessité, aucun curé ne peut licitement assister à leur mariage, même sur sa paroisse, avant d’en avoir préalablement référé à l’Ordinaire ou au prêtre que celui-ci a délégué à cet effet. Can. 1032. En toute occurrence, il est requis, ad liceitalem, qu’au moins l’un des deux contractants séjourne actuellement sur la paroisse où aura lieu le mariage. Can. 1097, § 1.

8. En matière judiciaire, le tribunal compétent est celui du lieu où ils se trouvent actuellement. Can. 1563.

9. En ce qui concerne la sépulture ecclésiastique, l’église de leurs funérailles est, sauf choix différent de leur part, can. 1223, l’église du lieu de leur décès. Can. 1216. S’ils n’ont pas choisi légitimement un autre lieu de sépulture, can. 1226, ils seront inhumés dans le cimetière qui dépend de l’église des funérailles. Can. 1231.

1H" Enfin, ils sont soumis a toutes les peines édictées par les luis générales ou particulières, en vigueur dans le territoire où ils séjournent actuellement. Can. 2226.

A. Bride.


VALENCIA (Grégoire de), jésuite espagnol (1549-1603).
I. Vie. II. Œuvres. III. Traits doctrinaux caractéristiques. IV. Le valencianisme.

I. Vie ;. —

Les points essentiels ont été bien fixés par le P. Hentrich. GregoT pou Valencia und der MolinUmus, 1928. Né en mars 1549, à Médina de ! Campo, de louis de Valencia et d’Elvira Vaca,

Grégoire y fit, au tout récent collège des Jésuites, quatre uns de grammaire et deux de philosophie, puis il s’en int terminer sa philosophie classique à

l’université de Salamanque, inscrit, le 13 novembre

1564, comme étudiant ès-arts, il fut, une demi-année plus tard, promu au grade de bachelier. Il passe alors à l’étude du droit. Conquis bientôt par le P. Ramirez, il prend la résolution d’entrer en religion et, le 23 novembre 1565, est admis comme novice au collège des jésuites de Salamanque. Envoyé au noviciat installé depuis peu à Médina del Campo, il n’y reste qu’un an, le R. P. Ruiz de Portillo qui l’avait reçu à Salamanque ayant, pour Grégoire -et trois autres novices, obtenu du général de l’ordre dispense de la seconde année.

Dès l’automne 1566, Grégoire de Valencia commençait à Salamanque, à l’âge de dix-sept ans et demi, ses études théologiques. Condisciple de François Suarez, qui lui répéta en privé les leçons philosophiques reçues de maître Martinez, il se révèle vite fort apte à philosopher. Lors d’une visite d’études, avant l’automne de 1568, le P. Gil Gonzalez d’Avila le désignait au général, ainsi que Suarez et trois autres, comme bon pour des études spéciales et pour, au terme de sa théologie, se préparer à enseigner la philosophie. En 1568, au début de l’automne, Valencia est envoyé à l’université de Valladolid où il poursuit sa formation de théologien. Il l’y achève, à l’automne de 1570. Suivirent, vraisemblablement, les deux années d’études spéciales : la première sans doute encore à Valladolid, la seconde à Salamanque.

Durant les deux années qu’il y passa avec Suarez, Valencia avait, à Salamanque, suivi les cours du dominicain Mancio qui, élève de Vittoria, lui avait succédé dans sa chaire de théologie. Thomiste compréhensif à la manière de François de Vittoria, Jean Mancio marqua sans doute Valencia de son empreinte. Peut-être, pense le P. Hentrich, ce dernier eut-il aussi pour maître l’augustinien Louis de Léon qui, en 1582, défendra le jeune de Montemayor attaqué par Raflez et inculpé de tendance pélagienne. Du moins avait-il eu, à Valladolid, ce préfet d’études jésuite, Miguel Marcos dont Prudence de Montemayor soutint plus tard les fameuses thèses. Comme Suarez, Valencia suivit encore les cours du jésuite portugais Henriquez, moraliste éminent mais thomiste très opposé, lui, au molinisme en marche. Il fut même son ami et un ami fidèle qui, plus tard, aiderait son ancien maître à rentrer dans la Compagnie qu’il avait quittée pour passer aux dominicains. I n autre jésuite, enfin, le P. Martinez, enseigna à Valencia la théologie à Valladolid : ce P. Martinez qui, au début de son initiation théologique à Salamanque, avait confié à Fr. Suarez le soin de lui répéter ses leçons de philosophie.

Rien pourvu de philosophie et de théologie, destiné à enseigner la théologie en Allemagne, Grégoire de Valencia partit pour Rome le 13 septembre 1572. Il y parvint à la mi-novembre, porteur d’une lettre au général, où le provincial rendait un beau témoignage de sa science et de son caractère. Mais François de Borgia venait de mourir. Le départ de Valencia pour l’Allemagne dut être différé Jusqu’au lendemain de l’élection du nouveau général. Il partit alors, après six mois de séjour à Home, où sans doute il avait enseigné un peu de philosophie. Il fit route avec les députés de la province « le Germanie supérieure, le provincial Hoffée et Pierre Canisius. ("est en Aile magne qu’il va désormais résider jusque vers les dernières années de sa vie. D’abord, durant deux ans, à l’université de DiUlngen, puis, de 1575 à 1597, à l’université d’Ingolstadt. Dès ses premières leçons à

Dillingen, le nouveau maître en théologie donna entière satisfaction a tous, aux étrangers, pourtant habitués à un enseignement plus populaire, mais sur tout aux scolastiques. heureux de recevoir enfin quelque chose, > comprendre. Sa métaphysique de