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    1. UNITE DE L’ÉGLISE##


UNITE DE L’ÉGLISE. PERES LATINS

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t. lxxii, col. 424 B. Par la prédication apostolicpie l’Église s’est répandue dans le monde : le baptême est inséparable de la foi, unissant les néophytes en Dieu et tous les fidèles entre eux dans l’unité du Christ et de l’Église. Comme il n’y a qu’un Christ, il n’y a qu’une foi et un baptême ; dans cette foi tous les fidèles doivent demeurer unfs ; s’en séparer, comme font les hérétiques, c’est se perdre : les sarments détachés du cep ne peuvent vivre. In Ls., e. lxii, . 3, t. lxx, col. 1368 D ; cf. In Oseam, 55, t. lxxi, col. 1 45 BC ; In Nahum, 13, ibid., col. 801 C.

Saint Cyrille développe aussi la doctrine du corps mystique : le Christ ne peut être divisé (I Cor., i, 13) ; ceux qui le reçoivent dans l’eucharistie ne font qu’un corps (ibid., x, 17) et ce corps est indivisible. Le Christ est la tête et l’Église est le corps composé des membres. Toutes les nations sont appelées à faire partie du Christ (Eph., iii, 5-C ; iv, 14-16). Ainsi nous sommes tous « concorporels » les uns aux autres dans le Christ et avec lui. In Joa., t. XI, c. xi, t. lxxiv, col. 56(1-561. Le Christ, un et entier en nous, unit les uns aux autres dans la concorde et, par lui-même, nous unit à Dieu dans l’Esprit. De adoratione in spiritu et verilale, t. XV, t. lxviii, col. 972 AB. Cf. In Joa., t. XI, c. xi (unité dans l’esprit et la charité), t. lxxiv, col. 561 AB ; t. X, c. n (unité par l’eucharistie), col. 341-344. Voir aussi Glaph. in Gen., vi, 3, t. lxix, col. 296 et le commentaire sur Jean, xv, 5, In Joa., t. X, col. 360 D-368 D. Cf. H. du Manoir, L’Église, eorps du Christ, chez saint Cyrille d’Alexandrie, dans Greyorianum, t. xix, 1938, p. 573sq.

Conclusion. — Cette enquête sur les Pères grecs peut s’arrêter ici, car l’ecclésiologie de saint Jean Damascène a été suffisamment exposée, t. viii, col. 715 sq. Les Pères grecs, avant le schisme, restent de tous points fidèles aux enseignements apostoliques. Pour eux, l’unité de l’Église est : 1. l’ne unité de foi, fondée sur un enseignement doctrinal unique, un dans l’espace parce qu’il est le même dans toutes les Églises particulières ; un dans le temps parce qu’il remonte au Christ par les apôtres ; et cette unité est telle que les attaques de l’hérésie et les controverses n’ont pu la faire dévier de l’authentique tradition. — 2. I ne unité de communion entre les fidèles, entre les Églises particulières, par la charité dans le Christ, sous la direction de l’Esprit-Saint, de Jésus-Christ lui-même, demeuré chef invisible de l’Église, ainsi que des chefs visibles qui sont les évêques, successeurs légitimes des apôtres. — 3. L’ne unité de gouvernement, fermement affirmée en ce qui concerne chaque Église particulière. L’unité monarchique de l’Église universelle sous un seul pasteur suprême est explicitement affirmée en ce qui concerne le coryphée » des apôtres, Pierre, a qui Jésus a fait des promesses solennelles. Cette primauté effective a-t-elle passé aux successeurs de Lierre, les évêques de Rome ? Les Pères grecs n’ont pas de théorie à ce sujet, mais le respect particulier qu’ils professent à l’égard de l’Église romaine, les recours qu’ils ont à son autorité, montrent bien qu’ils reconnaissent aux successeurs de Pierre les mêmes privilèges qu’à Lierre lui-même. Voir Primauté, t. xiii, col. 276-288, et la démonstration historico-apologétique de Mgr d’Herbigny, Theologica <u Ecclesia, Paris, 1021, § 285-310.

I" Les Pères latins, de suint Cyprien à saint Lu gusiin. i. Saint Hilaire, Quelques mois com plèteront l’art. Hilairk (Saint), t. vii, col. 2454-2 155.

L’unité du corps mystique du Christ relient l’ai lention d’Hilaire. In ps.. i /II. 9, P. /… t. ix. col. 715 AB. Il explique que cette unilé n’est pas réalisée par la confusion on la juxtaposition des membres.

mais par la communion de foi, la communion de charité, la i oncorde « les œuvres et des volontés, par le don

unique du mystère divin (l’eucharistie) en tous et en chacun des fidèles. In ps. CXXi, n. 5, col. 662 CD 663 A ; cf. In ps. CXXX, 23. col. 741 B. Ainsi, bien que chaque cité ait son Église, l’Église reste une et l’unité subsiste en la pluralité. In ps. xi V, 3, col. 301 A ; cf. In ps. c.i. va/, 14, col. 736 C. La comparaison du navire revient à plusieurs reprises. In Matth., vii, 0. 10 ; xiv, 14, col. 957 B, 958 A, 1001 D-1002 A.

On se sépare du corps du Christ par le péché, In ps. CXXI, 5, col. 663 A ; cf. In ps. cxviil, lit. xvi, 5, col. 607 BC ; mais encore et surtout par l’hérésie, De Trinitate, t. VII, n. 4, t. x, col. 202 AG-203 A. A l’hépsie, Hilaire oppose la fermeté, la stabilité de la foi de l’Église. Ibid. C’est que l’Église est la bouc lie du Seigneur, In ps. cxxxvt I. 20. col. 807 D ; sa foi est la foi de Pierre et, si cette foi pouvait changer, c’est que l’Église changerait elle-même, elle à qui Jésus cependant a promis que « les portes de l’enfer ne prévaudraient pas ». De Trin., t. VI, n. 38, col. 188 C-189 A. La foi de Pierre est exaltée ; cf. In Matth., vi, 0 ; xvi, 7, t. 1.x, col. 956 B ; 1010 À et Hilairk (Saint), col. 2455 ; le siège de Rome hérite de cette fermeté et c’est à lui que s’adressent les prêtres de toutes les nations. Fragm. histor., ii, 9, t. x, col. 639 C.

2. Saint Ambroise.

Ici, les traits ne manquent pas, dont la synthèse forme une esquisse déjà précise.

L’Église est une, rassemblant en elle tout le peuple chrétien, In Hexam., iii, 1-3, 5, P. L., t. xiv (1845), col. 155 CD-156 C ; en elle, comme en un seul corps, Dieu a uni tous les peuples. In ps. /, 50, col. 948 B. Sur l’Église, corps du Christ, voir Apol. David, 60, col. 876 C ; In ps. XXXIX, 11 ; LXI, 16, col. 1061 C ; 1173 B. Tandis que les hérétiques déchirent ce corps, la charité en unit les membres. De incarn., 10, t. xvi, col. 820 C ; In ps. lxhi, 17, t. xiv, col. 1008 1). Le fondement de l’unité de l’Église est son union au Christ comme épouse. In Luc, t. VIII, 9, t. xv, col. 1767 D ; In ps. XXXV}, 57, t. XIV, col. 986 B ; De benedict. patriarch., 22, col. 680 D-681 A. Le symbole de la barque revient aussi, De Abraham, IL 11. col. 460 C ; ainsi que la figure de l’arche de Xoé. In Luc., t. II, 92 ; t. III, 23, 48, t. xv, col. 1587 B ; 1598 li ; 1610 B.

C’est donc a l’Église, colonne et fondement de la vérité. De Jacob et vita beata, I. IL 3 I. t. xiv, col. 628 A. qu’il faut demander la vraie foi ; une Église particulière qui rejetterait cette foi et ne reposerait pas sur le fondement apostolique, doit être abandonnée. In Lue., t. VI, 68, I. xv. col. 1685 D-1686 A. D’une

Église unique dérivent toutes les autres. Ibid., I. Y.

78, col. 1636 A.

Cette unilé est dépendante de l’épiscopat : ubi est Ecclesia, nisi ubi virga et gratta /lord sacerdotalis ? De Isaac, 64, L xiv, col. 526 ; mais elle est indépendante du pouvoir civil : « L’empereur est dans l’Église ; il n’est [las au-dessus de l’Église. » Cont. Auxenl.. 36. t. xvi, col. 1018 B ; cf. Epist., xx, 8. 10 ; i.vn. N. col. 997 A. 000 C, 1176 C.

L’Église romaine est gardienne de la Toi apostolicpie (du symbole des apôtres). Epist., XI. ii, 5, 12, col. 1125 li. On n’a de part a l’héritage de Lierre qu’en restant uni à son siège. Dr psenit., I. I. 33, col. 176 IL cf. Epist., xi. I. col. 952 A : De excessu jndris sui Salyri, t. I, 17. col. 1306 AB. Par sa confession. Pierre

a mérité d’être choisi connue pierre fondainent aie de l’Église ; les pcirles de l’enfer ne prévaudront pas : ubi Petrus, ibi Ecclesia. In ps. L, 30, t. xiv, col. 1082 A. Cf. Batiffol, Le catholicisme de saint Augustin, t. i. Paris, 102 « i, Lxcursus A. p. I I S sep

i. Saint Jérôme. Jérôme retient lui aussi la

comparaison du corps. Epist., LU, 0, P. L., I. xii.