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    1. UNITÉ DE L’ÉGLISE##


UNITÉ DE L’ÉGLISE. PÈRES GRECS

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Christ, il ne faut pas accueillir les semences de doctrines étrangères et ne pas s’écarter de la discipline ecclésiastique. Homil. in ps. xliv, 10, 11, P. G., t. xxix. col. 409 C, 412 BC.

L’Église est mère et nourrice de tous. Epist., xli, 1, t. xxxii, col. 345 A. C’est dans l’Église qu’il faut s’inscrire si l’on veut être inscrit au livre des élus. Or. in sanc. bapt., 7, t. xxxi, col. 440 A. Ainsi se réalisera la prière du Christ à la dernière Cène, ut in nobis unum sint. Epist., viii, 7, t. xxxii, col. 260 B. Et, sur cette pensée fondamentale, se développe la doctrine du corps mystique : l’Église est le corps du Christ, dans l’unité de l’Esprit. De Spir. sancto, 61, col. 181 B ; cꝟ. 39, col. 141 A. Aussi une véritahle communion spirituelle doit en réunir les membres dans une mutuelle sympathie, xaxà ttjv TrvsufxaTtKTjv xoivcovtav tîjç au(X7roc0e[aç, puisque, unis en un seul corps, les membres sont baptisés dans le même esprit. De Spir. sancto, 61, col. 181 B ; cf. Epist., xc, 1, col. 473 B. Tous les membres du corps n’ont qu’un seul Seigneur, une seule foi, une seule espérance ; ils sont tous solidaires ; la tête ne peut se passer des membres, la main de l’autre main, le pied a besoin de l’autre pied. Epist., cem, 3, col. 741 B ; cf. ccxliii, 1, col, 904 A. Et, quand un membre souffre, tous souffrent. Epist., ccxlii, 1, 2, col. 900901 ; cf. ccxliii, 4, col. 908 C. Rien ne saurait être plus agréable à Dieu que cette harmonie des membres du corps du Christ. Epist., lxx, col. 433 B.

Cette union existe entre les Églises particulières : appartenant au seul Christ, elles ne forment qu’un peuple et une seule Église répandue en des régions multiples. Epist., clxi, col. 629 B ; cf. cxxxiii, col. 569 C. Aussi, écrivant aux évêques de Gaule et d’Italie, Basile déclare que l’Église universelle étant le corps du Christ, les Églises même les plus éloignées demeurent voisines et doivent se soutenir entre elles. Epist. ccxliii, 1, col. 904 A ; cf. Epist., ccxlii, 3, col. 901 AB ; ccxliii, 4, col. 909 AB. Il demande qu’on revienne à cette unité de charité qui groupe les membres du même corps dans une mutuelle correspondance. Epist., clxiv, 1, col. 636 A.

Maison de Dieu, l’Église doit s’appuyer sur le fondement solide de la foi, Jésus-Christ. Homil. in ittud : Attende libi ipsi, 4, t. xxxi, col. 205 BC. Ce sont les opinions erronées qui déchirent sans pitié l’Église. De judicio Dei, 1, col. 653 A. Cette foi se trouve dans la vérité transmise des apôtres. Adv. Eunom., i, 1, t. xxix, col. 500 A. Donc, unité dans cette foi antique et soumission à l’autorité de l’Église. Epist., xc.ii, 3, t. xxxii, col. 484 A : cf. exiv, col. 528 C. Il est donc nécessaire d’éloigner hérétiques et semeurs de zizanie, col. 529 A ; cf. Adv. Eunom., lor. cit., cl d’éviter le schisme Epist., lxix, 2, col. 433 A.

7. Saint Ci/rille dr Jérusalem. — Saint Cyrille expose aux catéchumènes les grandes lignes de l’article fie son symbole, ’/ in unam sanctam catholicam Ecclesiam. Voir surtout Cal., xviii, 22 sq. l’arec que l’Église, épouse du Christ et mère des fidèles, est à la fois une et catholique, elle les appelle tous dans son unité (rcàvraç êxxaXsîo6at xal ô(XOÛ auvàveiv), 24, 26. P. (, ., t. xxxiii, col. mu l’, , uns B ; cf. Pro "L. 13, col. 353 B. Les Églises sont multiples dans le monde ; mais c’est la même Église des chrétiens qu’on trouve partout, celle dont le Christ a dit à Pierre : Sur cette pierre, je bâtirai mon Église. Col., wiii. 25. col. loi ;, |’, . Cette Église jouit d’une puissance qui ne connait pas de limites dans le inonde. 27, col. 10 10 A. C’est d’elle qu’il faut tenir le Livres saints. Col., iv. 33, col. 196 A ; cꝟ. 35, (ol. I" C ; les dogmes aussi. Cal., v. 12. col. 520 Bj

cf. xviii, 2 : ’.. col. 1044 l’.. Son autorité est souveraine

en matière de f (, j e| de morale, surtout pour la récon

ciliation des pécheurs. Ibid. Enfin, la plupart des catéchèses enseignent ou supposent que c’est uniquement par le baptême qu’on appartient à l’Église.

8. Saint Grégoire de Nazianze.

Lui aussi enseigne que l’Église est le corps du Christ, Epist., xli, P. G., t. xxxvii, col. 85 A ; corps organique dans lequel chaque membre doit être à sa place et se tenir uni aux autres membres pour le bien de tout le corps. La comparaison du corps et des membres est longuement développée dans l’Or, xxxii, n. 10, t. xxxvi, col. 185 BC ; cf. Or., ii, 2, 44, t. xxxv, col. 409 B, 452-453. Bien que répandue sur toute la terre et prodigieusement développée dans le temps, l’Église est, soit ancienne, soit nouvelle, toujours la même. Or., iv, 67, t. xxxv, col. 588 C. Qui brise cette unité doit être considéré comme un être pernicieux. Or., xxxvi, 10, t. xxxvi, col. 277 B. Le nom de Pierre a été imposé à Simon pour marquer qu’il est le fondement de l’Église par sa foi. Or., xxxii, 18, t. xxxvi, col. 193 C. A Pierre ont été confiées les clefs. Carmina, poemata moralia, ꝟ. 489, t. xxxvii, col. 559 A.

9. Saint Grégoire de Nysse.

Ce mystique ne parle qu’accidentellement du Christ, chef de l’Église, dans son Discours sur les vertus et la perfection du chrétien, P. G., t. xlvi, col. 253 C, 272 D ; à l’Église il applique la comparaison paulinienne du corps et des membres. Ibid., col. 273 A. L’unité de foi est supposée dans l’Église par ce qu’il dit de la génération des enfants de Dieu par la foi, dans le baptême qui leur donne l’Église pour nourrice : la doctrine de l’Église et ses institutions sont « les deux mamelles qu’ils doivent sucer ». Discours sur la résurrection du Christ, col. 604 D.

10. Saint Épiphane. — Il parle plus longuement de l’unité de l’Église dans son Exposition de la foi : « L’Église, engendrée par une foi unique et mise au jour par l’Esprit-Saint, est une par cet Esprit qui est lui-même un ; une par la foi qui l’a engendrée. » Elle est l’unica sponsa. Les autres sociétés religieuses qui l’ont précédée ou suivie ne sont que des concubines, n. 6, P. G., t. xlii, col. 781 D-784 A. « Voie royale », « chemin de la vérité », l’Église offre à ses fils « une règle de foi certaine ». Hier., lix, 12, 13, P. G., t. xli, col. 1036 D, 1037 A. Dans l’Église répandue par toute la terre, Hær., lxi, 2, col. 1041 B, règne la même concorde, la même espérance, la même foi parmi ses membres, quelle que soit la force ou la position de chacun. Ibid., 3, col. 1041 D-1044 A. A la comparaison du corps, Épiphane substitue celle du navire, dont les occupants ont différents emplois, tous concourant au bien commun, mais d’où sont exclus pécheurs et indignes. Ibid., 3-4, col. 1044 A1045 A. Les formules les plus expressives sont employées pour marquer cette unité : la force de la doctrine transmise reste la même partout ; les chrétiens habitent partout comme dans une maison unique, n’ayant qu’un esprit, un cœur, une bouche. Les Kgliscs de Germanie, d’Espagne, de Gaule, d’Orient, d’Egypte, de Lybie ont la même foi. Hier., xxxi, 31, col. 533 CD. Cette foi unique est l’unique soleil qui, tout en restant le même, éclaire toutes les parties du monde : le savant, l’ignorant, l’enfant, celui qui commande et celui qui obéit, tous ont la même foi. Col. 536 A. Et cette foi de l’Église est tellement une qu’elle remonte, dans son germe, aux débuts du inonde. Hær., i-iv, 3. t. xli, col. 181 B.

Cette dernière pensée est plus longuement développée dans l’Ancoratus, n. 82. P. (’, .. t. xlhi, col. 172 AB, » la même foi s’étant conservée depuis la Loi. les prophètes, les évangiles, les apôtres, les temps

apostoliques Jusqu’à nos temps.. La même foi. la

même espérance, notre salut ont ainsi persévéré dans la vérité.

Dans les professions de foi qui terminent VAnco-