Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 15.2.djvu/326

Cette page n’a pas encore été corrigée

2181

    1. UNITÉ DE L’ÉGLISE##


UNITÉ DE L’ÉGLISE. PÈRES APOSTOLIQUES

2182

cf. Trall., xiii, 1 ; Rom., ix, 3 ; Philad., xi, 2 ; Smyrn., xii, 1. Cette union dans la charité cimente une unité parfaite qui s’étend, par Jésus-Christ, évêque de tous, à l’Église universelle. Magn., viii, 1-2 (pour l’union en général) ; Philad., iv ; cf. Ephes., xx, 2 (pour l’union dans l’eucharistie). Là où est le Christ-Jésus, là est l’Église catholique (ôtou av XptaToç’ItjctoGç, èxst r) xaGoXtxY) èxxX-rçata). Snujrn., viii, 2. Toutefois, les apôtres et les Églises apostoliques ont une autorité particulière. L’autorité des apôtres est bien supérieure à celle qu’Ignace a comme évêque. Cf. Trall., iii, 3 ; Rom., vi, 3. En plaçant très haut l’autorité de Pierre et de Paul, Ignace semble considérer l’Église romaine comme douée d’une prééminence, Rom., début, non seulement dans les œuvres de charité, mais dans le’gouvernement effectif des autres Églises. Sur l’interprétation de 7rpoxaGr)[j.ïV7) ttjç àyâTc^ç, voir Ignace d’Antioche (Saint), t. vii, col. 708-709 ; Funk, Kirchengeschichtliche Abhandlungen, t. i, Paderborn, 1897, p. 2-12 ; Dom Chapman, Saint Ignace d’Antioche et l’Église romaine, dans Rev. bénéd., t. xiii, 1896, p. 385-400 ; Bardy, op. cit., p. 113-117.

L’union étroite des fidèles de chaque Église particulière avec leur évêque, des fidèles de l’Église universelle avec le Christ suppose l’unité dans la foi. Les doctrines perverses doivent être éloignées de ceux qui « sont les pierres du temple du Père… portées en haut par l’instrument de Jésus-Christ, la croix, et qui ont l’Esprit-Saint comme câble les reliant au ciel ». Ephes., ix, 1. Contre l’erreur, ils doivent persévérer fermes dans la foi, ibid., x, 2 ; user seulement de l’aliment chrétien et s’abstenir de toute herbe étrangère, c’est-à-dire de l’hérésie. Trall., vi, 1 ; cf. Philad., III, 1. Qui s’attache au schisme sera exclu du royaume de Dieu. Philad., iii, 3. C’est par la pénitence qu’on peut revenir à l’unité de l’Église, ibid., 2 ; et le pardon n’existe que dans la conversion à l’unité de Dieu dans la communion de l’évêque. Philad., vii, 2.

I. Saint Polycarpe.

L’épître indique en passant l’unité et la stabilité de la vraie foi, qu’il faut retenir telle qu’elle nous fut transmise, sans égard aux doctrines erronées, iv, 2 ; vii, 2. Elle marque l’obligation d’être soumis aux prêtres et aux diacres, comme à Dieu et au Christ, v, 3. La foi est fondée sur les « saintes Écritures », cf.xii, 1, c’est-à-dire sur l’Ancien Testament et sur l’enseignement authentique du Seigneur et des apôtres, l’enseignement tel qu’il a été transmis dès le commencement. Batiffol, op. cit., p. 198.

Le Martyrium Polycarpi souligne plus expressé- j ment l’unité de communion qui doit régner dans l’Église universelle. Dans l’inscription, l’auteur adresse son salut non seulement à l’Église de Philomélium, mais à toutes les communautés de la sainte Église catholique sur toute la terre. » Plus loin, c. xxx, Jésus-Christ est qualifié de « pasteur de l’Église catholique dans tout l’univers ».

5. Le Pasteur d’Hermas, — Dans les Visions et dans les Similitudes, la « tour » figure l’Église. Vis., III, m, 4., cf. SÙIL, IX, xiii, f. Sur l’organisation de l’Église, voir l’art. Hermas, t. vi, col. 2281. L’unité de l’Église est fortement accusée. La tour est bâtie sur les eaux, .illusion évidente au baptême. Vis., 1 1 1, v, 1. Mais elle est construite aussi sur une large pierre une porte : la pierre est le Christ, fondement sur lequel s’appuie toute l’Église et les fidèles qui en font partie.Sim., IX, iv, 2 ; cf.xii, 1 ; xiv, 4-0. Si le symbole de la porte est ajouté ici à celui de la pierre, i est qu’on ne peut entrer dans le royaume de Dieu qu’après être passé par la porte (du baptême), Sim., IX, xii, 5, désignée un peu plus loin par l’eau dans laquelle descendent ceux quisonl mort s (à la grâce) ci dont ils sortent vivants. Sim., IX, xvi, 3-4, Com posée ainsi de justes qui s’appuient sur la pierre fondamentale du Christ, la tour est tellement une qu’elle apparaît un monolithe. L’expression se lit à deux reprises, Sim., IX, ix, 7 ; xiii, 5 ; cf. Vis., III, ii, 6.

Dans cette unité s’adaptent parfaitement les pierres cubiques et blanches, figurant les apôtres, les évêques, les didascales et les diacres, qui ont pratiqué la sainteté et rempli dignement leur ministère, ainsi que les martyrs et les justes. Vis., III, v, 1-4 ; cf. Sim., IX, xvi, 5-7. D’autres pierres gisent au pied de la tour ; ce sont les pécheurs qui ne pourront entrer dans la tour qu’après pénitence et préparation suffisantes. Vis., III, v ; cf. Sim., VIII, vi, 4-5 ; 7 et 8. Quoi qu’il en soit d’une pénitence possible pour ces derniers, il est certain que nul ne peut entrer dans le royaume de Dieu que revêtu du Saint-Esprit, Sim., IX, xiii, 2, symbolisé par les vierges qui entourent l’Église, ibid., ix, 5 ; cf. Vis., III, viii, 12 (allusion à la parabole du festin nuptial, Matth., xxii, 12).

Toutes les nations de l’univers, par la foi, sont appelées à faire partie des enfants de Dieu ; mais c’est toujours dans l’unité de pensée, de sentiments, de foi, de charité. Aussi la structure de la tour apparaît-elle resplendissante d’une seule couleur comme le soleil ; ceux qui en font partie ne font qu’un seul corps. Sim., IX, xvii, 4-5. Voir Bardy, op. cit., p. 117121.

6. Fragments d’auteurs.

La doctrine de ces fragments corrobore l’enseignement de l’Église naissante sur son unité.

Papias ne veut retenir que ce qu’il a appris des « anciens » et il oppose les « bavards » aux « anciens » qui enseignent le vrai : ce qu’il veut, c’est l’enseignement authentique de Jésus, connu par les traditions des apôtres. Cf. Eusèbe, H. E., III, xxxix, 3-4. 7 ; cꝟ. 14, P. G., t. xx, col. 297 A ; 300 C. Voir également KY)puyu.a Ilérpou, édit. Dobschiitz, p. 21. Cf. Batiffol, op. cit., p. 206, note 1.

Hégésippe veut vérifier « la saine tradition de la prédication apostolique ». Eusèbe, II. E., IV, viii, 2, col. 321 B. Comparant l’Église de Corinthe et celle de Rome, il établit leur succession également apostolique et, par là, l’unité de leur foi. Ibid., xxii, 3. col. 377 C. Pareillement, l’Église de Jérusalem remonte à Jacques, qui en est le premier anneau, n. 4, col. 380 A. Les sectes qui se sont séparées « introduisirent chacune leur opinion particulière…, ont divisé l’unité de l’Église ». ibid., 4-6, col. 381 A. Enfin, de tous les évêques qu’Hégésippe a rencontré en allant à Home, il affirme avoir recueilli l’expression d’une foi identique chez tous. Ibid., xxii, 1, col. 377 C.

L’épitaphe d’Abercius rend aussi témoignage a l’unité de la foi et à la « royauté » de Rome. Le peuple qui porte un sceau brillant (le peuple des baptisés) possède la même foi et le même culte que lui. Voir Aiiercius, t. i, col. 62.

La finale de Vépître à Diognète montre aussi l’unité de la foi remontant au Christ et transmise de proche en proche par la tradition. Voir DioonèTE (Épttre à), t. iv, col. 1367.

Pour l’auteur de la // » démentis, en faisant la volonté du Père, il faut aussi appartenir à l’Église, épouse du Christ, xiv, 1, et garder fidèlement l’empreinte baptismale. VI, 9 ; vii, 6 ; viii, 6.

Denys de Corinthe adressa à diverses Églises des i épîtres catholiques ». Eusèbe, II. L’.. IV. XXIII, 1. col. 384 R. Dans celle aux l.acédémoniens, il fait une catéchèse d’orthodoxie, traitant do la paix et de l’unité. S’adressant aux chrétiens de Nicomédle, il défend le « canon de la vérité. Des Athéniens, il blâme le relâchement dans la foi. D’ailleurs, dans le fait d’écrire aux autres Églises. « on voit quelles

relations unissaient les Églises les unes aux autres ;