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UBERTIN DE CASALE


son traité antécédent : Super tribus sceleribus Damasci, t. iii, p. 189, il reste muet sur une production qui aurait dû émouvoir les milieux mitigés et même conciliaires. Quoi qu’il en soit, sa défense d’Olieu est brève. Il ne s’y engage pas à fond. « Seul, dit-il, le pape a le droit de décider si le frère Pierre a professé des doctrines répréhensibles. » P. 190. Il ne faut pourtant pas perdre de vue, remarque-t-il, que les avocats de l’accusation ont falsifié la réponse de la défense. Puis Ubertin passe en revue les certificats d’orthodoxie obtenus par son maître. Les théologiens de la commission conciliaire sur dix points en ont retenu seulement trois, ceux concernant l’essence divine, l'âme raisonnable, le coup de lance, et ils se montrent plutôt favorables à Olieu. Au reste, réaffirme-t-il, ni mes confrères, ni moi, ne nous portons garants de toutes les opinions de frère Pierre, notre seul but c’est de montrer veraciter et abunde, ce qu’ont d’excusables celles que l’on incrimine. P. 191. La déclaration prend fin par un hymne à la Pauvreté. P. 194-195.

f) Ostendam vos fabricatores mendacii et cultores perversorum dogmatum. A. L. K. G., t. iii, p. 23, xxvii. Jusqu'à présent ce document n’a pu être identifié. Au factum Ostendam, la communauté répondit par d’autres libelles auxquels Ubertin donna la réplique, mais ces réponses n’ont pas encore été jusqu’ici retrouvées. Voici Vincipit de deux d’entre elles : Contra quosdam, A. L. K. G., t. ii, p. 356 ; t. iii, p. 42 ; Nova bella, défense étendue des doctrines d’Olieu sur la pauvreté. Bull, franc, t. i p. 163 ; A. L. K. G., t. ii, p. 357.

3. Écrits polémiques postérieurs au concile.

Après la clôture du concile de Vienne, Ubertin de Casale écrivit un traité intitulé Ne in posterum dans lequel il défendait la doctrine d’Olieu sur la génération et la distinction de l’essence divine. É. Baluze, Miscellanea, Paris, 1668, t. i, p. 300.

4. Écrits d' Ubertin postérieurs à sa sortie de l’ordre de Saint-François. — a) Sentence sur la pauvreté du Christ et des Apôtres (1322). — En voici le résumé : « Si l’on considère en Jésus et en ses apôtres les prélats universels de l'Église et du Nouveau Testament, à ce titre ils possédèrent des biens afin de pouvoir les distribuer aux pauvres et aux ministres de l'Évangile. Les envisage-t-on, en tant qu’individus, fondateurs et docteurs de la perfection évangélique, alors il faut reconnaître qu’ils ne furent pas propriétaires dans le sens légal du mot, sans avoir perdu pour cela le droit naturel qu’ils avaient sur les choses nécessaires à leur entretien et à leur subsistance. Contester l’une ou l’autre de ces vérités serait également hérétique. »

b) Tractalus Ubertini de altissima paupertate Christi et apostolorum ejus et verorum apostolicorum (Vienne, Hofbibliotek, ms. 809). — Ce tractalus, amplification de la sentence précédente, et paru en 1323, est encore inédit. Certains de ses chapitres s’inspirent de YArbor vitæ et de la constitution Exivi de paradiso. Avec ce traité se termine la liste des œuvres authentiques aujourd’hui connues d’Ubertin de Casale.

Écrits douteux ou disparus.

1. Fasciculus

myrrhæ, et 2. Liber Ihymeus. — Ces deux traités mystiques, d’après dom Le Coulteux, chartreux, et Mgr Puyol, seraient des œuvres de jeunesse d’Ubertin. Ils auraient composé le fonds de YArbor vitæ, dont le 1. V seul aurait été dicté en trois mois et sept jours. Quoi qu’il soit certain aujourd’hui, en dépit des affirmations d’Ubertin, qu’il a employé pour la rédaction de son Arbor des documents préexistants, cf. A. Martini, p. 292-306, cependant jusqu'à présent aucune découverte ne permet d’affirmer que figurent, parmi ceux-ci, des manuscrits portant les titres précités.

3. Super tribus sceleribus.

Sbaralea, p. 684, c. 2,

cite deux traités polémiques de cet incipit. Le premier est celui analysé ci-dessus. Le second, qui aurait été une défense d’Olieu, est aujourd’hui disparu, à moins que ce ne soit celui de même incipit qui est conservé en Angleterre (ms. Philipps, 311'J, fol. 71, Thirlestame House, Cheltenham) et que l’on attribue plutôt à Jean Peckham.

4. Circa materiam de usu paupere… — 5. Vidi de ore drachonis. — Ces deux traités sur l’usage pauvre, attribués à Ubertin par Sbaralea et les auteurs qui l’ont suivi, semblent bien plutôt sortir de la communauté, ainsi que : 6. le factum : Quicumque hanc regulam (Knoth, p. 163), traitant pro parte ordinis de formali ratione voli ( paupertatis) fralrum. Quant à un autre opuscule : 7. Decrelalis etiam, que l’on veut indépendant (F. Callæy, p. 271), il semble bien ne faire qu’un avec YAccusalio… contra ordinis communitatem ftcta ex X articulis ex Declaratione (Exiit qui seminat) sumplis, jointe par Ubertin à son Rotulus (A. L. K. G., t. iii, p. 19 ; t. vii, p. 23, xxv, xxxii, p. 21, xvii).

8. Pentiloquium, seu de potentia papæ. — Ce traité n’est peut-être qu’un extrait du 1. V de YArbor et un compendium des erreurs d’Ubertin sur la puissance pontificale ; peut-être aussi est-ce une œuvre de Guillaume Occam. Le Pentiloquium est aujourd’hui perdu (F. Callæy, p. 271).

9. Sermones, Epistolee et quædam alia. — L’existence de ces sermons, lettres et opuscules divers signalés par Trithème est mise en doute par la plupart des auteurs modernes, à tort, semble-t-il, car Ubertin prédicateur de 1289 à 1305, avait composé de nombreux sermons, à l’occasion des principales fêtes de N.-S., de la Vierge, de saint François, des saints, qu’il a intercalés çà et là dans son Arbor, sans même les retoucher. On sait qu’il fut, par ailleurs, l’un des principaux correspondants d’Angèle de Foligno. Par malheur, les lettres d’Ubertin, qui ont pu être connues d’auteurs anciens, ont aujourd’hui disparu. Quant à ses opuscules divers ce sont sans doute différents traités qu’il rédigea à Paris durant ses études et à Florence pendant son lectorat, tels que les traités sur le Symbole, sur les articles de foi, sur la perfection, sur les sacrements, sur l’eucharistie, sur la grâce, etc., qui forment chacun un tout et qu’il a intercalés également sans retouches dans YArbor (voir plus haut). Peut-être a-t-il, jadis, existé de ces traités des rédactions séparées.

10. Tractatus contra errores Almerici, signalé par Sbaralea (p. 684, c. 2) et par Sigismond de Venise (t. i, p. 129). — Ce traité aurait été écrit pour « réfuter les erreurs d’Amaury de Bène, disséminées à travers la France », ce qui laisserait supposer si cet ouvrage, d’ailleurs non identifié, est d’Ubertin que celui-ci l’aurait peut-être composé pendant son séjour à Paris.

11. Refutatio eorum quæ in Postilla fratris Pétri Johannis Olivi super Apocalupsim videntur esse hæretica vel periculosa aut erronea, secundum quod sunt ab eo intellecla et declarata prout eliam verbum sonant. — Cette « Refutatio » que Sbaralea distingue de YApologie expresse d’Olieu et de toutes autres, aurait été rédigée sous Jean XXII. C’est tout ce que nous en savons.

Les bibliographes citent encore sous des intitulés divers des ouvrages attribués à Ubertin, mais, lorsque l’on examine de près ces titres fantaisistes, on s’aperçoit qu’ils désignent des œuvres analysées ci-dessus sous leur titre véritable.

Quant à l’attribution à Ubertin de la totalité de quatre ou de l’un des livres de Y Imitation de JésusClirist, elle ne trouve plus aujourd’hui aucun partisan. Il est possible cependant que l’auteur de l’Imitation ait connu et utilisé YArbor vitæ.