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YSAMBERT ou ISAMBERT Nicolas, théologien français (xviie siècle). — Né à Orléans en 1569, il fut professeur de théologie à la Sorbonne, où il occupa le premier la chaire de controverse, créée à l’imitation de ce qui se faisait chez les jésuites. Il donna cet enseignement de 1616 à 1642, date de sa mort. Il a laissé un volumineux Commentarius in S. Thomas Summam, 6 vol. in-fol., Paris, 1639, dont on vante le thomisme de bon aloi. « Les jésuites, dans leurs écrits, le mettent au nombre des plus grands théologiens que la faculté de Paris ait produits. » (Moréri.)

Moréri, Le grand dictionnaire, éd. de 1759, au mot Isambert ; Hurter, Nomenclator, 3e éd., t. nr, col. 948.

É. Amann.


YVAN Antoine, peut être considéré comme prêtre de l’Oratoire, bien qu’il n’ait appartenu effectivement à la congrégation que de. 1630 à 1642.

I. Vie.

Avant l’entrée à l’Oratoire.

Les aventures

de sa vie, écrit Batterel, semblent un peu tenir du roman. Mém. dom., t. ii, p. 110. Il est né à Rians, qui dépendait alors du diocèse d’Aix-en-Provence, le 10 novembre 1576, cinq ans avant saint Vincent de Paul, un an après le P. de Bérulle. De famille très pauvre, il est obligé de se faire aider par ses camarades pour apprendre à lire ; à dix ou onze ans, il est engagé comme domestique par les Pères Minimes de Fourrières ; entre deux occupations, il apprend à écrire, graver, peindre ; après deux ou trois ans, il séjourne quelque temps à Pertuis, fait et vend des images pour gagner sa vie. En 1591, le duc de la Valette assiégeant la ville, il s’enfuit et chemine de pays en pays pendant près de quinze ans : on le voit à Arles, à Avignon où il connaît César de Bus, le P. Romillion, avant la scission qui (levait séparer celui-ci et les Pères de la Doctrine chrétienne (1602) ; il voit aussi l’archevêque Tauruguy de l’Oratoire de saint Philippe de Néri, qui lui inspire une vive dévotion pour le fondateur qu’il se plaisait à appeler : Il min padre Filippo. Il reste plusieurs années à Carpentras, où il donne des leçons pour vivre, tout en étudiant la théologie ; puis à Lyon. A Aix, où il arrive en 1604, il reçoit la tonsure et les ordres mineurs ; le sous-diaconat à Fréjus, le diaconat a Marseille, la prêtrise à Senez, le 20 mars 1606. Pendant six mois, il fait la classe aux enfants de Rians ; pendant vingt-trois mois, il exerce les fonction 1 ; de curé à La Verdtère ; il devient ensuite vicaire à Cotignac, près du sanctuaire de Notre-Dame de Grâces, desservi par les Philippins depuis 1599 ot qui le sera par le P. de Bérulle en 1615 ; il s’y rend tous les jours, y rencontre le P. Paul, très dur à lui-même, qui achève de le former. Il y reste cinq ans ; en 1612, par dégoût du monde et du bruit, il s’enfuit, se retire dans l’ermitBge de Salnt-Roch près de Hians. An boni rie quatre ans, une voix lui dit : Plus d’amour et moins de rigueur ; le 7 octobre 1618, il est nommé vicaire de Brignolea, devient supérieur des Ursulines

de la ville, qui plus tard, en 1636, mais sous ses ans pires, feront des vu ux. le 20 février 1620, il reçoit la

cure de Saint Piene de iirignoles : le bénéfice lui étant

refusé, il se fixe à Aix pour être chapelain de Beauveser.

À l’Oratoire.

Ii connaissait de longue date le

P. Romillion ; en 1617, il s’était affilié à son Oratoire de Provence, avant qu’il ne fût uni à celui du P. de Bérulle (1619). Curé de Sainte-Madeleine, il est calomnié auprès de l’archevêque, frère de Richelieu, qui lui interdit la prédication ; en butte à l’opposition de ses collaborateurs, il se réfugie à l’Oratoire de France pour réaliser le désir qu’il avait toujours eu de travailler au relèvement du cierge. À l’âge de 54 ans, il ne pouvait avoir qu’une vocation de passage, qui établit pendant quelque temps un équilibre ingénieux entre son désir de retraite et son besoin de changement.

Heureusement, la fondation de l’ordre de Notre-Dame de la Miséricorde va tenir une grande place dans les vingt dernières années de sa vie ; en 1631, une toute jeune fille (elle était née le 3 juin 1612), Madeleine Martin, se présenta à son confessionnal ; il la reconnaît sans l’avoir jamais vue ; avant la fin de 1632, elle comprend que Dieu l’appelle à fonder un nouvel ordre de religieuses pour les filles des nobles, des bourgeois et des marchands ruinés qui n’ont rien pour se marier, ni pour entrer en religion. Le 29 septembre 1636, huit jeunes filles font des vœux ; mais le monastère inauguré le S septembre 1638 est très éloigné de la maison de l’Oratoire ; Yvan demeure dans une tour voisine du couvent, lorsqu’une décision du conseil, 19 janvier 1639, lui interdit de demeurer hors de la résidence des Pères ; il semble bien qu’après le bref favorable à son institut, du 12 juillet 1642, il ne fut plus qu’en marge de la congrégation. Après les fondations d’Avignon et de Marseille, celle de Paris où il se rend en 1645, iM. Olier l’attire à lui pour l’aider à son séminaire, et lui rend beaucoup de services dans l’établissement des Misérieordiennes. tandis que le Père oublie tout pour ne plus penser qu’à la solitude.

Il revint à Aix en 10 48 et mourut au cours d’un second voyage à Paris le 8 octobre 1653. Il avait fait plusieurs miracles dans sa vie ; après sa mort, même les images faites par lui en ont opéré beaucoup ; le Il juillet 1787, le corps fut retrouvé intact ; des fouilles pratiquées récemment n’ont pas donné de résultat.

II. ÉcniTs.

Dès les premières années de son ministère, le P. Yvan s’était mis à îédigcr de petits billets qu’il ne cessa de retoucher pour les adapter au besoins des âmes qu’il avait a diriger, en particulier des Ursulines, sieurs aînées des Misiricordtehnem. Un petit recueil fut imprimé de son vivant : Conduite à lu perfection chrétienne par l’état septénaire de l’âme transformer en J. -(’… selon chaque jour de la semaine. tomme aussi par la pratique dis plus imitantes vertus. Avignon d’abord, Aix ensuite, in 24, 1649, En 165 1. le P. Léon, canne qui avait prononcé son ", funèbre, le réimprima sous ce titre : Le premiei recueil /les traités spirituels du vrai serviteur de Dieu, le / ?. P. A idoine Yvan, prêtre provençal, fondateur de l’ordre de* religieuses de la Miséricorde. Paris, Pasdeloup,