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nombre de propositions sont consacrées à exclure de l’Église tous les præsciti, ou réprouvés, même s’ils sont en apparence dans l’Église et même si, pour un temps, ils sont dans l’état de grâce, tandis que les prédestinés, même avant leur conversion, comme saint Paul, ou pendant qu’ils sont en état de péché mortel, ne sont jamais séparés de l’Église. Prop. 2, 3, 5. Mais la majeure partie des propositions sont consacrées au pape : Pierre n’est pas et ne fut jamais le chef de l’Église (7). — La dignité papale a été instituée par les empereurs (9). — Nul ne peut, sans révélation particulière, affirmer qu’il est le chef d’une Église particulière ; le pape pas plus que les autres, à moins que Dieu ne l’ait prédestiné, ne peut se dire chef de l’Église locale de Rome (10, 11). — Nul ne peut remplir la fonction du Christ ou de Pierre, s’il ne l’imite dans ses mœurs (12). — Le pape n’est pas le véritable et certain successeur du prince des apôtres, Pierre ; s’il vit d’une façon contraire à celle de Pierre et, s’il recherche l’avarice, il est le vicaire de Judas. Il faut en dire autant des cardinaux (13). — Si le pape est mauvais et surtout s’il est præscitus, il n’est que l’apôtre du diable, comme Judas, un voleur et un fils de la perdition et il n’est pas le chef de l’Église, dont il n’est pas même membre (20, 22). — On ne doit pas appeler le pape très saint, en raison de son office, car on devrait en dire autant du roi, des bourreaux et même du diable, car tous, à leur façon, ils sont des officiers de Dieu (23). — Un pape très légitimement élu n’est légitime que s’il vit selon le Christ, car Judas fut élu très légitimement et cependant n’était qu’un mercenaire dans le bercail (24, 26). — Il n’y a pas une étincelle d’apparence qu’il soit nécessaire qu’il y ait un chef de l’Église, en matière spirituelle (27). — Le Christ conduirait bien mieux son Église, sans ces chefs fastueux, au moyen de ses vrais disciples épars dans l’univers (28). — Les apôtres et les prêtres fidèles du Seigneur dirigeaient fort bien l’Église, dans les choses nécessaires au salut, avant l’institution de l’office papal et, si le pape venait à disparaître, ils le feraient encore jusqu’au jour du jugement (29).

Comme Wyclif et après lui, Hus avait aussi recommandé à ses disciples de mépriser les excommunications, quand ils voulaient prêcher l’Évangile. Il assimile aux pharisiens livrant Jésus à Pilate les docteurs qui enseignent qu’il faut livrer au bras séculier quiconque a été frappé des censures ecclésiastiques et refuse de s’amender (14). — L’obéissance ecclésiastique est une invention pure des prêtres et n’est point dans l’Écriture (15). — Les prêtres vivant selon la loi du Christ et connaissant les Écritures doivent prêcher sans égard à aucune interdiction ou censure (17, 18). — Les censures ne. procèdent que de l’Antéchrist (19).

On reprochait aussi à Hus d’avoir déclaré : « La condamnation des Quarante-cinq articles de Jean Wyclif faite par les docteurs fut déraisonnable, injuste et mal faite ; la raison invoquée par eux était feinte, à savoir qu’aucun de ces articles n’était catholique, mais que tous ils étaient ou hérétiques ou erronés ou scandaleux » (25). La prop. 30 de Hus ne fait que reproduire textuellement la prop. 15 de Wyclif : Xullus est dominus clvilis, nullité est prætatus, nullus est episcopus, dum est in peccalo mortali. Enfin, il est probable que la prop. 4 de Hus : Duse naturæ, divinilas et humnnilas. sunt unus Christus, rappelait le réalisme de Wyclif. selon lequel le Christ avait uni à la divinité l’humanité-typr et non pas une nature humaine particulière comme la nôtre.

I. Sources.

Œuvre » de Wyclif, publiées par la Wyclif Solcety, en latin, 36 volumes ; auxmirlles Il faut ajouter : De officto pattnrnll, M. T.rchW. Leipzig. 1803 ; Trar.taUis de

Cliristo et suo adversario Anticliristo, éd. Buddensieg, Gotha, 1880 ; Trialogus, éd. Lechler, Oxford, 1869. — Pour les Œuvres en anglais, dont beaucoup sont des disciples de Wyclif, Arnold, Select English Works of Wycliꝟ. 3 vol., 1869 ; Forshall, Remoiistrances against Romish corruptions, 1851 ; Matthiew, The english Works of Wyclif hitherto unprinted, 1880 ; Forshall et Madden, The Hoh] Bible made from the Latin Vulgale by Jolm Wycliffe, 4 vol., 1850 ; Gascoigne, Locie libro veritatum, éd. Rogers, 1881 ; Shirley, Fasciculi zizaniorum Mag. Joh. Wycliꝟ. 1858 ; Catalogue of the extant Latin Works of Wyclif, révisé par Loserth, 1924. Voir aussi la bibliographie au mot Hus, t. vii, col. 344.

IL Ouvrages a consulter. — Deanesty, Tfie Lollard Bible, 1920 ; Gairdner, Lollardy and the Reformation in England, 4 vol., 1908 ; Gasquet, Old English Bible, 1908 ; Lechler, John Wycliffe and his english Precursors, 1884 ; Lewis, The History of the Life and Sufferings of the Rev. J. Wycliffe, 1720 ; Loserth, Wiclif and Hus, 1884 ; Lutzow, The Life and Times of master John Hus, 1909 ; Manning, The People’s Faith in the lime of Wycliꝟ. 1919 ; Owst, Médiéval Preaching in England, 1926 ; Poole, Wyclif and Movements of Reform, 1889 ; Powel and Trevelyan, The Peasants’Rising and the Lollards, 1899 ; Sergeant, John Wycliꝟ. 1893 ; Trevelyan, England in the âge of Wyclif, 1899 ; Vaughan, John de Wycliffe, 1853 ; Wilkins, Was Wyclif a négligent pluralist ? 1915 ; Workman, The âge of Hus, 1904 ; du môme, John Wyclif, a Study of the english médiéval Church, 1926.

L. Cristiani.


WYDEMANN Léopold, chartreux allemand (1668-1752). — Né à Cologne le 6 janvier 1668, il fit profession chez les chartreux de Gemnitz, au diocèse de Passau, en Autriche, le 21 novembre 1689. rt y exerça pendant longtemps la charge de vicaire. Il mourut le 6 novembre 1752. Le savant bénédictin B. Pez a dit qu’il était vencrabilis ac undequaque doctissimus, non uno nomine universæ Europse jam notus. (Cf. P. L., t. cliii, col. 937-938.) Dom Wydemann collabora très activement aux publications de B. Pez : Bibliotheca ascetica antiquo-nova, Ratisbonne, 17251740, 12 tomes in-12 et Thésaurus anecdotorum novissimus, Augsbourg, 1721-1729, 6 tomes in-fol. dont chacun a 3 parties. C’est par reconnaissance pour cette savante et très utile collaboration que B. Pez l’a loué dans le texte cité et dans plusieurs préfaces des opuscules ou traités suivants, qu’il a édités dans ces deux recueils.

1. Spéculum virtutum Ven. Engelberti abbalis O. S. B., publié dans Bibl. ascel., t. in ; — 2. Catalogus operum D. Nicolai Kempf, Cartusiæ Gemnicensis prioris, dans Bibl. ascet., t. n ; — 3. Mittneriana seu selecliora et elegantiora loca collecta ex opusculis D. Matlhiæ Millneri, Cartusiani Pruclensis. Dom B. Pez en parle dans la préface du t. ix de la Bibl. ascet. et promit de le publier, mais il n’eut pas le temps de tenir sa promesse. Dom L. Wydemann a rédigé le catalogue des œuvres de Mittner, qui a été publié en 1897 ; — 4. Vita S. Hugonis, Cartusiani. episcopi Lincolniensis, avec les notes de Wydemann publié dans la Bibl. ascet., t. x et dans P. L., t. cliii ;

— 5. Slephani Dolanensis seu Olomucensis Cartusia’prioris apologia pro sacris rrligionibus monasticis. dans la Bibl. ascet., t. iv, p. 85-110 ; — 6. Engelberti Admontensis abbalis tractatus de gratiis et virtutibus beatæ et gloriosæ semper Virginis Maria’, publié dans le Thésaurus anecdotorum, t. t, part. I, p. 504-782 ;

7. Gerhohi Reichersbcrgrnsis liber de gloria et honore Filii Hominis, ibid.. part. II. p. 161-280 ; - 8. Ilonorii Augustodunensis prasbuteri opéra théologien, exegetica et asrrtira. dans Thés, anecdot., t. ii, pari. 1. 1 968 ; B. Gerhohi liber de mdtflctUone Dri. ibid., part. II. p. 223-346 ; — 10. Anongmi brnrdiclini Dialogus de esu volalilium, ibid., pari. II. p, 515-566.

— 11. VUa Conradl arehiepiscnpi Salisburgensis. ibid.. part. III, p. 219-250 ; — 12. Anongmi Fpistola historien de evenlihus et rébus per F.uropam gestis anno