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WIRf.EBURGENSES — WISEMAN


prédécesseurs à l’université de Wurzbourg, le P. Gottfried Hermann. T. ii, p. 58.

En résumé, la théologie de Wurzbourg, qui marque certainement une date dans l’histoire de l’enseignement des sciences théologiques, n’offre plus guère aujourd’hui, comme, hélas, bien d’autres travaux plus célèbres, qu’un intérêt historique.

Sommervogel, Bibl. de la Comp. de Jésus, t. iv, col. 437441 (Holtzclau), 1038-1041 (Kilber) ; t. v, col. 1435-1437 (Munier), 1638-1641 (Neubauer) ; E.-M. Rivière, Corrections et additions à la Bibl. de la Comp. de Jésus, n. 1548 et 1791 ; Hurter, Nomenelator, 3e éd., t. v, col. 262-264 ; B. Duhr, op. cit., p. 64-71 ; K. Werner, Geschichle der katholiscben Théologie, 1866, p. 242 ; Grabmann, Geschichte der katholischen Théologie, 1933, p. 196 ; Wetzer und Welte, Kirchenlexikon, 2’éd., t. xii, 1901, col. 1706-1708.

H. RONDET.


WISEMAN Nicolas-Patrice-Étienne, premier archevêque de Westminster et cardinal (1802-1865).

— Le nom de Wiseman est intimement lié au progrès de l’Église catholique en Angleterre au xixe siècle, soit par l’intérêt sympathique qu’il accorda dès le début au mouvement d’Oxford et à ceux des tractariens qui se convertirent de l’anglicanisme au catholicisme, soit par la part importante qu’il eut dans le rétablissement de la hiérarchie catholique en Angleterre et dans le développement religieux qui suivit. I. Les premières années (1802-1828). IL Le recteur du Collège anglais à Rome (1828-1840). III. Le vicaire apostolique (1840-1850). IV. L’archevêque de Westminster (1850-1865).

I. Les premières années de Wiseman (18021828). — Nicolas Wiseman naquit le 2 août 1802 à Séville, d’une famille d’origine anglaise et irlandaise, depuis longtemps émigrée en Espagne pour y faire le commerce. Après la mort de son père, sa mère le ramena en 1806 à Waterford, dans le sud de l’Irlande ; en 1810, il entra avec son frère aîné au collège de Saint-Cuthbert, à Ushaw, près de Durham. Ce collège avait été fondé dans les premières années du xixe siècle par Mgr W. Gibson, pour remplacer le collège anglais de Douai, fermé en 1793 par la Révolution française. Il y fit ses études secondaires, en partie sous la direction de J. Lingard, avec lequel, malgré la différence d’âge, il se lia d’une amitié qui devait durer jusqu’à la mort du grand historien. Il reçut dans ce collège cette éducation austère qui avait été de tradition à Douai, où l’on formait les jeunes âmes en vue de l’inévitable persécution, les laissant repliées sur elles-mêmes, plus prêtes à endurer qu’à entreprendre. Cela avait donné une réelle infériorité au clergé catholique anglais de la première partie du xix c siècle. Wiseman garda d’Lshaw « une aversion pour la compression systématique et cette aversion contribua à fortifier son goût pour le libre jeu des activités et sa sympathie pour toute forme d’action qui ne lui apparaissait pas d’abord mauvaise ». I’]. Dimnet, Ln pensée catholique dans l’Angleterre contemporaine, Paris, 1906, p. 6.

Toutefois le séjour que Wiseman fit à Saiut-Cut hhcrl. de 1810 : i 1818, ne fut pas inutile. La formation qu’il y reçut le rendit suffisamment anglais pour être bien accepté de ses compatriotes, malgré son origine et le long séjour qu’il lit a Rome.

Il était en effet parti, en décembre 1818, avec cinq autres jeunes gens a Rome, pour y suivre les cours du Collège anglais que l’ie VII, sur les conseils du cardinal Consalvi, qui s’intéressait à la renaissance du

catholicisme en Angleterre, venait de rétablir (1818).

Wiseman n’y acquit pas seulement le grade de docteur en théologie, en 1821, à la suite d’une soutenance de thèse en présence de trente-cinq prélats, d’un savant eamaldulc, le cardinal Cappellari (futur Gré goire I), et d’un prêtre français, l’abbé de l.amen dict. in rHBoi - i phol.

nais, mais une plus grande ouverture d’esprit et une plus large compréhension, qui faciliteront considérablement sa tâche, lorsqu’il sera de retour en Angleterre.

Après avoir reçu l’ordination sacerdotale, le 10 mars 1825, il fut nommé par Léon XII, en 1827, vice-recteur et, l’année suivante, recteur du Collège anglais, en même temps que professeur de langues orientales à la Sapience.

IL Le recteur du Collège anglais a Rome (1828-1840). — 1° Son activité littéraire. — Les années du rectorat de Wiseman furent les plus fécondes de sa vie en travaux intellectuels. Son goût le porta d’abord vers les langues orientales et l’étude de l’antiquité chrétienne. Le résultat complet de ses recherches en ce domaine parut en 1848 à Rome, en deux volumes, intitulés : Horæ si/riacæ seu commentationes et anecdota ad res vel litteras syriacas spectantia, ouvrage qui révèle des facultés critiques de premier ordre. Par cette publication, il se faisait une réputation européenne parmi les orientalistes, bien que son interprétation de quelques textes syriaques fût contestée par Samuel Lee. La partie la plus considérable de ce livre, est une étude philologique d’une version syriaque de l’Ancien Testament, à peu près identique à la Peschilo, mais rédigée pour les monophysites, connue sous le nom de Karkaphensian Codex de l’A. T., conservée à la Ribliothèque vaticane. Il y réfute aussi, en s’appuyant sur le syriaque, la théorie des sacramentaires qui rejetaient l’argument en faveur de la présence réelle tiré de Luc, xxii, 19.

En réponse à lady Morgan, une anglicane qui niait la venue de saint Pierre à Rome et l’authenticité de la chaire de Pierre conservée au Vatican, il fit une étude critique, qui fut traduite de l’anglais en italien par Ant. de Luca. Rome 1832 (ouvrage reproduit par Pletz, dans Neue theologische Zeitschrift, 1835, t. ii, p. 3-28). La même année, dans le Calholic Magazine, deux « lettres sur quelques points de la controverse relative à l’authenticité de I Joa., v, 7°, où il s’efforce de démontrer l’authenticité du Comma johannenm ; ces lettres, réunies à d’autres dissertations sur les versions catholiques de la Bible, les paraboles et les miracles de Notrc-Seigneur, l’Église anglicane, Roniface VIII, etc., furent rassemblées plus tard et publiées de nouveau sous le titre Essaya on varions subjects, 3 vol., Londres, 1854.

Il fit peeuve de connaissances étendues dans des conférences sur les relations entre la science et la Révélation, conférences faites pendant le carême de 1835, dans le salon du cardinal anglais W’eld, et auxquelles assistait Bunsen : Lectures on the connection between Science and Hcvealed Religion, Londres, 1836 (traduit en français et inséré dans les Démonstrations évangéliques de Migne, t. xvi, col. 1813-1853). Il j étudie de façon critique les objections que l’on tirait alors des sciences contre la foi, traitant avec une érudition solide et sagace de l’élude comparée des langues, des sciences naturelles, de l’archéologie, de la littérature orientale, sacrée et profane, montrant l’harmonie de la révélation avec ces diverses sciences. Il établit enfin que, là où il reste des difficultés, les Objections tirées des sciences naturelles contre le christianisme trouveront leur réponse et leur réfutation dans le développement progressif de ces sciences.

Ses huit conférences sur l’eucharistie manifestent une science exégétique remarquable pour l’époque :

Lectures on Ihe real l’rcscncc of Jésus Christ m the

Blessed Euchariêt, Londres. 1836. il es ! difficile de

trouver quelque chose de plus solide dans ce genre de

démonstration, Hurler, Nomenelator literarius, 3° éd., i.. col. 1 147. Les critiques faites par Thomas I tiur

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