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POLOGNE. LES ORDRES RELIGIEUX


mêmes droits que, le diplôme des facultés d'État), pour les Pères jésuites, l’institut philosophique d j Cracovie, l’institut théologique de Lublin (Bobolanum) ; pour les dominicains, des maisons à Cracovie et à Lwôw, pour les rédemptoristes, à Tuchow.

Comme il y a beaucoup d'émigrés polonais dans plusieurs pays de l’Europe et de l’Amérique, le SaintSiège a confié au primat de Pologne la tutelle religieuse de tous ces émigrés. Pour préparer le clergé à l’apostolat parmi les émigrés, le primat a créé, en 1932, avec le consentement du Saint-Siège, un séminaire spécial à Potulice et une congrégation de prêtres missionnaires. Ci-dessous, col. 2436.

A. Szymanski.

III. Les ordres religieux et les congrégations. — La vie monastique commença de très bonne heure en Pologne. Ce fut bientôt après l'établissement du christianisme. Pendant les siècles suivants, plusieurs ordres nouveaux vinrent s'établir sur la terre polonaise en y développant une activité plus ou moins féconde. Il ne manquait ni d'âmes héroïques, ni d'âmes saintes dans ces couvents, mais les partages de la Pologne ont porté à ces ordres un coup mortel. Dans la partie du pays occupée par les Russes, presque tous les couvents ont été supprimés ; ceux qui y persistèrent encore n’existaient que dans des conditions difficiles, condamnés à s'éteindre, sauf pour le couvent des paulinistes à Czestochowa. Dans la partie du pays occupée par les Prussiens, le Kulturkampf parvint à supprimer complètement les quelques couvents qui y existaient encore. Les conditions étaient plus favorables au développement de la vie religieuse dans la partie du pays occupée par les Autrichiens. Beaucoup d’anciens ordres y furent conservés et leur nombre augmenta même sensiblement dans les dernières années du xixe siècle. La résurrection de la Pologne amena avec elle l’accroissement de la vie monastique dans tout le pays. Plusieurs couvents autrefois supprimés ont été rétablis et ont retrouvé, grâce à l’attitude bienveillante du gouvernement polonais, leurs anciens bâtiments. De nombreux ordres sont aussi venus s'établir en Pologne. De nouveaux ordres, et particulièrement de nouvelles congrégations, ont été créées sur la terre polonaise dans la période qui suivit les partages de la Pologne, et surtout dans celle qui suivit sa résurrection.

Les couvents les plus nombreux se trouvent aujourd’hui dans la partie du pays occupée autrefois par les Autrichiens, surtout dans sa partie occidentale. Quant aux autres parties du pays, occupées antérieurement par les Russes et les Prussiens, le nombre des couvents n’y est pas encore suffisant, malgré les fondations récentes. Dans les départements de l’Est, proches de la frontière soviétique, le manque de couvents est d’autant plus sensible que les paroisses y sont très grandes et les prêtres peu nombreux.

Dans ce qui suit, nous ne parlerons que des ordres et des congrégations avoués, laissant de côté ceux qui, dans la période des partages, ont été obligés de dissimuler leur caractère et ont pris le nom de congrégations cachées. Ces congrégations, très nombreuses, apparaissent en Pologne surtout dans les territoires occupés par les Russes, dans la deuxième partie du xixe siècle. Elles sont l’expression d’une foi vive, d’une dévotion profonde qui ne pouvaient pas trouver leur expansion. Ces congrégations étaient cachées en ce sens que, dans leurs rapports avec le gouvernement et devant la loi, elles ne revêtaient pas le caractère d’associations et que leurs membres ne différaient point extérieurement des autres personnes de leur classe sociale. Ces conditions de vie ont créé de grandes difficultés. Cependant, ces congrégations ont progressé malgré toutes les difficultés qu’elles ont eu à vaincre. On a

fait récemment la revision des statuts de ces congrégations en les adaptant au Code général du droit canonique. Elles sont très nombreuses.

I. RIT latin.

1° Les ordres et les congrégations d’hommes. — 1. Congrégations cléricales. — Les augustins arrivèrent en Pologne vers la fin du xme siècle. Ils possédaient dans ce pays environ trente maisons. Aujourd’hui, il ne reste plus qu’une maison à Cracovie, avec sa filiale, la maison de Prokocim.

Les bénédictins arrivèrent en Pologne bientôt après l'établissement du christianisme. Les plus célèbres parmi leurs abbayes furent celles de Tyniec, Mogilno, Lublin, Lysa Gôra, Plock. Dans la période qui suivit les partages de la Pologne, les bénédictins ont perdu tous leurs couvents en Pologne. Depuis 1923, les bénédictins ont un prieuré à Lublin appartenant à la congrégation de Beuron.

Les frères mineurs. — En 1911, leurs couvents ont été divisés en deux provinces, l’une de l' ImmaculéeConception (les anciens bernardins) et l’autre de la Mère des Anges (les anciens réformés). Aujourd’hui, cet ordre compte en Pologne trois provinces : celle de l' Immaculée-Conception (23 couvents), celle de la Mère des Anges (19 couvents), et celle de la province de Grande-Pologne et Silésie (8 couvents).

Les cisterciens sont arrivés en Pologne au xiie siècle. Ils y bâtirent une quantité de magnifiques églises. Les partages de la Pologne ont provoqué la ruine presque complète de cet ordre, si florissant autrefois. Aujourd’hui, il a encore deux maisons : un prieuré à Mogilno et une abbaye à Szezyrzec.

Les dominicains. — Peu après la mort de saint Dominique, les dominicains arrivèrent en Pologne, où ils développèrent une très féconde activité missionnaire, surtout dans les régions de l’Est. Au début du xviiie siècle, ils possédaient en Pologne trois provinces (polonaise, russe, lithuanienne) et environ 170 maisons. Aujourd’hui ils n’en comptent que 16.

Les franciscains arrivèrent en Pologne en 1231 environ. Après la division de l’ordre, en 1517, en conventuels et en observantins, le nom de franciscains ne resta qu’aux premiers. Dans les dernières années qui précédèrent le partage, les franciscains comptaient dans le paꝟ. 3 provinces. Au xixe siècle, toutes les maisons des franciscains, dans les parties russe et prussienne, furent supprimées. Aujourd’hui, les franciscains comptent en Pologne 19 couvents.

Les jésuites arrivèrent en Pologne en 1565 ; au milieu du xviiie siècle, ils possédaient un grand nombre de maisons divisées en quatre provinces. Aujourd’hui, ils en comptent deux : celle de Grande-Pologne et Maso vie comprend 8 maisons ; le travail d’union des Églises (missions de l’Est) est fait par cette province. Celle de Petite-Pologne comprend Il maisons en Pologne, la mission de Roumanie (4 maisons) et sept postes de mission en Rhodésie (Afrique australe).

Les camaldules. — Cet ordre se divise en trois groupes différents : les camaldules moines, les camaldules ermites et les camaldules de « Gôra Koronna ». L’ordre des camaldules développe son activité en Pologne depuis les premiers siècles de notre histoire. Cependant, à cause des malheurs qui ont atteint le pays, cet ordre ne possède plus qu’une maison à Bielany (près de Cracovie). maison qui appartient à la congrégation des camaldules de Gôra Koronna.

Les camiltiens (de saint Camille de Lellis) possèdent une seule maison à Tarnowskie-Gôry (Silésie).

Les chanoines réguliers (du Latran) possédaient autrefois trois abbayes avec plusieurs maisons. Il ne leur est resté qu’une maison à Cracovie, fondée en 1405.

Les capucins arrivèrent en Pologne aux temps du roi Jean Sobieski qui fonda leur couvent de Varsovie